Les Maraudeurs R.P.G
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« L'écriture d'un journal est un plaisir solitaire. Un soulagement plutôt. Un déversoir pour la rage. »

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Message  Leroy de Louvière Dim 11 Mar - 1:40

« L'écriture d'un journal est un plaisir solitaire. Un soulagement plutôt. Un déversoir pour la rage. »

~ AVANT POUDLARD ~

27 Décembre 1966
Je n’ai rien à faire aujourd’hui, papa est occupé avec mes oncles et des amis. Je ne sais pas trop ce qu’ils font. Alors, je m’occupe. Ecrire ainsi…c’est nouveau. Je n’ai pas vraiment l’habitude de dire ce que je pense vraiment. Commencer par des souvenirs serait peut-être plus facile ? Ou par parler un peu de moi ? Loriân de Louvière, six ans. C’est dit. Maman est bien gentille avec moi, elle rit tout le temps, elle s’amuse, elle voit des choses que personne ne voit. Elle est différente des autres, mais c’est ma mère…je me demande parfois pourquoi elle est ainsi. Les autres mamans paraissent plus « adultes » ; peut-être que maman est restée plus jeune qu’elles ? Je ne sais pas si c’est possible, mais avec la magie… Papa aussi est différent, mais pas du tout pareil que maman. Il veut me préparer à tout. Alors, il transforme tout en épreuves, il veut m’endurcir. J’ai plein de livres à lire aussi. C’est dur mais je veux lui faire plaisir. Il me fait peur, souvent…il a des colères terribles ! Et on ne peut pas esquiver les gifles, sinon c’est pire. L’autre jour, il m’a à moitié cassé l’épaule en me secouant. Je fais ce que je peux mais j’ai du mal. Finalement, je n’ai pas grand-chose à dire… On verra bien si je continue.

~~

Juin 1967
Il y a eu une réception au château aujourd’hui, avec tous les cousins, Louvière, mais aussi plus éloignés comme les Launay. Ainsi que des amis de mon père. C’était bien dans l’ensemble. Le seul problème : la photo finale. Franchement, ça ne sert à rien, aucune envie de faire semblant de sourire, comme si j’étais heureux que tout le monde soit là… Je n’aime pas ça, et mon portrait non plus : il fait la tête. Peut-être que la prochaine fois, ça m’en dispensera.

~~

18 août 1968
Je déteste Ambroise. C’est dit.
Mais il faut que je m’explique…ça me calmera. Comme tous les ans, les cousins du côté de mon père sont venus passer l’été au château. Les plus jeunes sont insupportables, c’est une horreur. Je les évite autant que possible. Mais ce n’est pas le plus important.
Je me suis rendu compte que des Moldus s’approchaient parfois des barrières magiques du domaine pour discuter ou fumer. C’est inadmissible, ils n’ont rien à faire là. C’est NOTRE domaine. Alors, j’ai décidé de leur donner une bonne leçon. Rien de plus facile avec la baguette de père et j’ai retenu quelques noms de sortilèges assez intéressants. J’ai demandé à Ambroise, l’aîné des cousins, ainsi qu’à son frère de m’accompagner. J’aurais mieux fait d’y aller seul. Une fois mis au courant, Ambroise a tenté de m’empêcher de faire ce que je voulais. Selon lui, je ne devrais pas m’en prendre aux Moldus. Son père ne lui a rien dit ou quoi ? C’est à cause d’eux que nous devons vivre cachés ! Alors que nous sommes les plus puissants ! Et de toute façon, il n’a rien à dire, c’est moi qui hériterai de tout quand je serai grand.
En tout cas, Ambroise s’est interposé et nous nous sommes battus (je conseille de faire ça sur l’herbe, pas en sous-bois, il y a des branches partout et ça fait mal). Comme nous étions déjà proches des barrières, mon père a senti les perturbations et nous a rejoints directement. Ambroise a pris les remarques qu’il méritait pour ses idées fausses. Moi aussi, d’ailleurs, pour m’être battu comme un simple Moldu –père ne veut plus jamais me voir recommencer. Mais c’est bien fait pour Ambroise !


19 août 1968
Ambroise a vraiment un problème. Il a essayé de m’expliquer que mon père se trompait sur tout. Que les Moldus étaient des gens normaux, que c’était mieux que nous vivions cachés. Que je pouvais être quelqu’un de bien si je le voulais. Le Bien ? Quelle plaisanterie ! Le bien et le mal, ce ne sont que des catégories, des cases personnelles. Non, père a raison. Il n’y a que le pouvoir qui compte. Et le savoir qui permet de l’obtenir. Savoir pour pouvoir. La puissance, c’est tout ce qui importe. Ambroise raconte n’importe quoi.

21 août 1968
Je suis quand même allé demander à mon cousin ce qu’il entendait par « être quelqu’un de bien ». Nous n’avons pas trop eu le temps de parler, il repart plus tôt que prévu. Père n’a pas apprécié qu’il tente de me donner de fausses idées. Mais il a quand même dit des choses intéressantes, qui tiennent la route. Ca mérite peut-être réflexion. Je lui ai assuré que je ne m’en prendrai plus aux Moldus…mais je n’ai pas vraiment promis ; après tout, comment savoir s’il dit vrai ?

10 Octobre 1968
Je n’aime pas l’Angleterre. C’est froid, pluvieux, gris. On dirait que le soleil ne connaît pas ce coin de la planète ou qu’il l’oublie souvent. Génial. En plus, le manoir est plus petit que notre château, celui-ci me manque. Maman a l’air d’aimer pourtant, c’est l’essentiel.
J’ai commencé à correspondre avec Ambroise, en cachette de mon père. J’aimerais bien en savoir plus sur sa position… Il a peut-être raison, finalement. Je ne sais pas.


18 Novembre 1968
Ambroise a raison, je crois. J’ai rencontré un jeune Moldu du voisinage, au début du mois. Il s’appelle James Crew, il a mon âge, un frère plus jeune Andrew, et une sœur qui n’a pas encore un an, Meredith. Nous avons sympathisé et j’essaie d’aller chez lui quand mon père est absent. Pas un mot à père évidemment. Il serait dans une rage folle… Sa dernière gifle m’a laissé un bleu, pas envie d’avoir la paire. Je ne sais plus vraiment où j’en suis.

20 Novembre 1968
Je suis encore allé voir James aujourd’hui. Il est vraiment sympa ! Je me sens bien avec lui, ce n’est pas comme les autres enfants que je croise dans les réceptions ou les soirées. Pas besoin de faire attention à ce que je dis… Il ne me juge pas non plus, j’ai l’impression. C’est…nouveau. Comme si j’étais libre pour la première fois, libre d’être moi-même, d’être un enfant comme les autres. Il n’y a plus de Louvière, seulement Loriân. Et ça fait un bien fou. James m’a montré ce qu’il utilise pour se déplacer. Ca s’appelle un vélo…je préfère les balais mais je n’ai pas osé lui dire. Il m’a invité chez lui pour une prochaine après-midi, je vais essayer de venir, même si je suis désolé de ne pas pouvoir faire la même chose. Tu sais quoi ? Je commence à beaucoup apprécier l’Angleterre !

15 décembre 1968
Il a tout découvert, j’ignore comment. Je te demande pardon, Ambroise ! Je ne voulais pas… Il m’a forcé à tout lui avouer…j’ai vraiment eu peur… Je l’ai rarement vu autant en colère et pourtant, ça fait huit ans que je le connais ! Il m’a obligé à brûler toutes les lettres, une par une. J’aurais préféré tout jeter d’un coup…Une à la fois, c’était vraiment dur, comme si je détruisais tout ce que j’avais mis si longtemps à construire. Je sens que le cachot n’est pas loin, pour me « rafraîchir les idées », comme il dit. J’ai attendu qu’il parte pour pleurer.

20 décembre 1968
Trois jours enfermé dans un cachot comme punition…j’ai cru que je n’en sortirais jamais. Je n’aime pas les espaces clos, trop petits. J’ai paniqué. Mais ça n’a rien changé. Aux yeux de père, je suis toujours aussi faible, il veut m’endurcir.
Je ne sais pas quoi faire. Impossible d’écrire à Ambroise. Résister à père, continuer à me dire que j’ai raison ? Je ne crois pas que j’en aurais la force. Je peux essayer, je vais essayer…il faut que je lui montre…Mais ça me fait peur. Il est si puissant… Je vais quand même donner tout ce que je peux, pour continuer à voir la vérité au bon endroit.
Et de toute façon, si je dois renoncer, qui s’en souciera ? Ca ne concerne que moi, personne ne réagira si je tombe, maman encore moins que les autres. Pourquoi lutter pour rien ? La beauté du geste, la conscience d’être dans son bon droit ? Est-ce que ça mène vraiment quelque part ?


~~

Avril 1969
J'ai décidé de changer de prénom. Tout le monde m'appelle "Laurianne" ou "Ryan". Leroy, c'est bien, c'est prononçable par des Anglais. Père n'a pas apprécié, le manoir a tremblé sur ses bases devant sa colère. Mais tant pis. De toute façon, rien de ce que je fais n'est jamais bien, alors...

~~

15 juillet 1970
Réception chez les Yaxley, hier soir. Il y avait beaucoup de monde comme toujours. Lucius Malefoy ainsi que les sœurs Black étaient là. J’ai rencontré une fille de mon âge, Amata Chatterton. Nous avons discuté et dansé une partie de la soirée. Jusqu’à ce que j’apprenne qu’elle était une sang-mêlée. Sa mère venait d’une grande famille mais elle a épousé un Moldu. Mon père est ulcéré qu’ils aient pu inviter quelqu’un comme elle à une telle réception et je suis bien d’accord avec lui. Je ne lui ai plus adressé la parole.
Ca me fait penser…ça fait longtemps que je n’ai pas vu James. Mais nous ne sommes pas du même monde non plus. C’était juste une sympathie d’enfance.
Passagère.


27 août 1970
Enfin dix ans ! Les années se traînent avec une lenteur incroyable. Plus qu’un an avant l’entrée à Poudlard. Cependant, ici, c’est toujours la même routine. Mon père me fait engranger des tonnes de connaissances sur le monde magique, son histoire, les théories magiques, les sortilèges. La magie noire, aussi. Son domaine de prédilection. Et j’avoue que j’aime beaucoup aussi. C’est fascinant, toutes les possibilités qu’elle offre. On commence à parler à mots couverts d’un nouveau mage noir, mon père fréquente des cercles qui lui sont proches. Les Malefoy, les Lestrange, bref, tout le gratin sang-pur de l’Angleterre. La puissance qu’on prête à ce Seigneur des Ténèbres a l’air formidable !

~~

5 Janvier 1971
Il paraît que le Seigneur des Ténèbres s’en prend aussi aux Moldus, il veut instaurer le règne des sorciers sur le monde des moldus. Pourquoi pas ? C’est ce que veut père depuis toujours et je le comprends. Pourquoi est-ce que nous devrions vivre cachés alors que nous avons le pouvoir ? C’est complètement illogique. Je ne dis pas qu’il faut les tuer, c’est la partie qui ne me plaît pas dans leur discours. Juste leur montrer le chemin, pour leur bien. La magie est puissance, c’est ainsi.

7 janvier 1971
Réception au manoir des Malefoy ce soir. Il n’y aura que du beau monde. Il faudra que je tienne mon rang, comme d’habitude. Parfois, j’ai envie de provoquer un esclandre, juste pour voir la réaction de père (mais je sais bien que je n’oserai jamais, il est toujours violent, inutile d’en rajouter). Il ne me félicite jamais…Selon lui, je suis encore loin d’avoir tout ce qu’il faut pour être pleinement son fils, et il le déplore. Il regrette que je sois son seul héritier (et plus encore qu’Ambroise soit le suivant dans la ligne de succession masculine). Si seulement je pouvais avoir l’assurance qu’il m’aime, que je ne suis pas uniquement l’héritier qu’il faut former… Il vaut mieux que je m’arrête, inutile de sombrer dans un sentimentalisme idiot, d’autant que l’heure tourne et qu’il va bientôt être temps de partir !

8 Juillet 1971
La rentrée est dans moins de deux mois ! J’ai vraiment hâte de découvrir ce château dont on m’a tant parlé, les professeurs, les maisons, les cours, la bibliothèque, absolument tout ! Le sujet des maisons demeure cependant un problème épineux. Pour mon père, ma place est à Serpentard. Je préférerais Serdaigle… Parce que j’aime étudier, mais aussi parce qu’il paraît que la plupart des servants du Seigneur des Ténèbres en viennent. Je ne suis pas sûr de vouloir le rejoindre un jour, même si la magie noire m’attire toujours autant.
Le problème, c’est cette vieille discussion avec Ambroise. Ses remarques sur notre place dans le monde, sur le fait que les moldus et les sangs-mêlés ne sont pas si différents. Père m’a bien montré le contraire mais…
J’évite d’y réfléchir, sans doute parce que je sais, quelque part, que je me trompe de voie. Serdaigle serait une forme de neutralité.
Mais si faire tout ce que voulait mon père lui permettait de m’ouvrir enfin les bras ? Poudlard serait l’occasion de lui montrer qui je suis. Son fils. Sang-pur, conscient de la valeur de son rang, de l’importance de son sang, capable de s’affirmer face aux autres. Les sang-de-bourbe n’ont qu’à bien se tenir.
[…]
Je vais regretter d’avoir un jour écrit à Ambroise. Ce maudit doute est toujours là, je n’arrive pas à m’en débarrasser. Ambroise dirait sans doute que c’est ma conscience. Tu parles ! Elle a envie de se faire aimer par son père, ma conscience ! Et si elle change d’avis, je l’envoie aux oubliettes. Chacun son tour.


~~

Leroy de Louvière
Leroy de Louvière

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Message  Leroy de Louvière Sam 17 Mar - 13:32

POUDLARD


~ PREMIERE ANNEE ~


2 Septembre 1971
Serdaigle, je suis à Serdaigle ! C’est génial, je veux tout apprendre ! En plus, la salle commune est magnifique, c’est sans aucun doute la plus belle des quatre. Je ne connais presque personne, la plupart des sang-pur sont à Serpentard. J’ai vu Lucius Malefoy de loin –il est préfet !-j’espère que j’arriverai quand même à le voir de temps en temps ; Narcissa Black est là aussi. Bref, tous ceux que je rencontrais avant sont là. Ca donne un air familier au château. Je n’ai jamais vu un tel bâtiment, c’est un vrai enchantement. Je l’aime déjà, j’ai hâte de l’explorer !

25 septembre 1971
Je commence à connaître un peu les élèves de mon année, ainsi que ceux de la maison d’une façon générale. Tous sont loin d’être recommandables…surtout une. Evangeline R. Holmes. C’est une sang-de-bourbe. On dit aussi qu’elle est pauvre. Comment Dumbledore… Enfin bon. Entre Holmes et moi, c’est mal parti, on s’est déjà accroché à plusieurs reprises. Les gens comme elle n’ont pas leur place à Poudlard.


~ DEUXIEME ANNEE ~

19 décembre 1972
Premier jour de vacances…et j’aurais préféré qu’elles n’aient jamais lieu, ou rester à Poudlard. N’importe quoi pour ne pas vivre cette journée. Elle avait bien commencé pourtant. Comme d’habitude, nous sommes revenus de la gare, mon père et moi, et il m’a laissé dans le hall pour rejoindre son bureau, tandis que je montais saluer maman. L’elfe de maison a tenté de m’en empêcher, je l’ai écartée du chemin –rien à faire de ses jérémiades. J’aurais peut-être dû l’écouter…Mais ça n’aurait rien changé.
Maman ne sait plus qui je suis.
Elle ne m’a pas reconnu quand je suis entré dans sa chambre…elle m’a pris pour un ami de la famille. Elle était si heureuse de me présenter son fils, son bébé. Loriân. Une illusion. Comme si elle avait effacé douze ans de sa vie, les douze ans de ma vie, pour revenir au point de départ. Est-ce ma faute ? J’ai toujours été gentil avec elle, mais ce n’était peut-être pas assez ? Ou alors, c’est parce que je passe tous ces mois à Poudlard, loin d’elle ? Même si elle ne répondait pas, écrire toutes les semaines n’était pas suffisant ? Sans doute pas. Je sais qu’elle a besoin de présence autour d’elle, mon père ne se donne même plus la peine d’aller la voir. J’espère qu’elle sera heureuse avec cet autre moi, plus qu’avec moi, en tous cas…qu’il lui donnera, même si ce n’est qu’un effet de son imagination, tout ce que moi, je n’ai pas su voir. Je regrette de ne pas avoir été assez bien. Je vais quand même continuer à passer autant de temps que possible avec elle, je ne veux pas la perdre. Dis, c’est bête d’avoir envie de pleurer et de se rouler en boule loin du monde quand on a douze ans ?


Juillet 1973
La vie au manoir a repris son cours, entre soirées entre sang-pur, réceptions de tout ordre –les officiels du Ministère aiment décidément beaucoup la maison. Ce serait sans doute moins le cas s’ils savaient tous les sombres secrets qu’elle recèle. Père continue bien sûr de m’apprendre tout ce qu’il peut…au point que, finalement, la vie au château est plus reposante qu’ici. Il me parle aussi beaucoup de Voldemort, ce Seigneur des Ténèbres qui prend de plus en plus de pouvoir, tout en restant encore dans l’ombre. Il compte parmi ses partisans les plus fervents et espère bien me faire suivre la même voie. Pourquoi pas ? Serdaigle m’apprend beaucoup de chose, mais je veux en savoir toujours plus, bien plus. D’autant que Poudlard n’est pas Durmstrang, on n’y étudie pas la magie noire. Ca manque, je trouve.
Je veux apprendre la vraie puissance et je sais que le Seigneur des Ténèbres peut me l’apporter.
Et en suivant mon père, peut-être qu’il me reconnaîtra enfin. Je fais tous les efforts possibles pour être à la hauteur.



~ TROISIEME ANNEE ~

20 décembre 1973
Revu par hasard James Crew, le Moldu que je fréquentais enfant. Je ne m’y attendais pas, ça m’a fait un drôle d’effet. Tous ces souvenirs qui me sont revenus… Ce chemin du bien qu’Ambroise voulait que je suive … Mais de l’autre côté, il y a mon père, la magie, Voldemort et le pouvoir qu’il peut me donner, la reconnaissance aussi. La magie noire présente toujours autant d’attraits pour moi et j’aime tout ce que père m’apprend dessus. Mais la vie à Poudlard…je commence à comprendre pas mal de chose, et j’ai relu ce que j’ai écrit quand je correspondais avec Ambroise. Cependant, est-ce que je veux vraiment essayer de changer ? Père est un peu moins sévère qu’avant, il juge que je commence à progresser. En plus, je me débrouille très bien en Légilimencie. Je ne veux pas le dresser encore contre moi, maintenant qu’il commence enfin à me regarder !
Mais j’ai aussi envie de revoir James…je crois qu’il m’en veut un peu pour ma brusque désertion. Je vais voir ce que je peux faire. Tu crois que c’est possible de tout concilier ?


28 décembre 1973
Les Mangemorts sont venus dîner à la maison. Il n’y avait pas le Seigneur des Ténèbres, c’est dommage. J’aurais bien aimé le rencontrer. Son pouvoir me fascine. Je me demande où il a pu apprendre tout ce qu’il sait, certainement pas à Poudlard. Si seulement il n’y avait pas le problème des Moldus… J’ai entendu des choses sans le vouloir, après le dîner. Qu’est-ce qu’ils font vraiment ?

25 janvier 1974
Petite précision qui n’a rien à voir avec le désordre de ce journal et celui de mes pensées. J’ai une autre rivale, Sveltlana Mikhaïlov. Elle a un an de plus que moi. Nous essayons toujours d’être meilleurs l’un que l’autre, quelles que soient les circonstances. C’est stimulant ! Ca me permet de me concentrer sur autre chose aussi… Je me demande ce qui se cache derrière son surnom de Reine des Glaces. Je vais essayer d’en savoir plus.

11 mars 1974
En fait, la grande question est : qui suis-je ? Ou plutôt, qui est-ce que je veux être ? Etre pleinement le fils de mon père, le suivre aveuglément en reniant tous mes doutes ? Ou choisir ma voie, en fonction de ce je vois et comprends tous les jours à Poudlard ? J’ai été odieux avec les…nés-moldus, parce que mon père le voulait, parce que c’était ce qu’imposait mon rang, parce que je croyais que nous leur étions supérieurs. Mais au fond de moi, je savais que je n’avais pas de réelle raison de les mépriser ou de les injurier. Alors ? Le pouvoir et la reconnaissance, ou un parcours beaucoup plus difficile, plus long ? L’égoïsme de ma vie ou la vérité, aussi dure soit-elle ?

Mai 1974
Regrets d’avoir perdu cinq ans à essayer de le satisfaire, d’avoir été si lâche… Je ne peux pas rester aveugle plus longtemps, ni ignorer tout ce qui se passe hors de Poudlard. Je sais ce qu’ils font. J’ai choisi. Et je vais m’y tenir cette fois.

25 août 1974
Heureusement que la rentrée est bientôt là ! Je n’aurais pas tenu plus longtemps, c’est devenu infernal ici ! Dès mon retour, père a très vite vu mes réticences nouvelles…je n’ai jamais su très bien mentir, surtout à lui. Il a toujours autant d’emprise sur moi, je me sens comme un gosse devant lui. Alors, évidemment, mon changement d’attitude était plus que transparent.
Nous nous sommes beaucoup disputés au cours de l’été…il est toujours aussi fort et aussi violent ! Je m'échappe chez James dès que je peux...Je crois que sa mère a compris certaines choses mais elle ne peut rien pour moi. Ces moments passés chez eux sont salutaires. Son frère et sa soeur m'aiment bien aussi. Il se pourrait que la petite Meredith ait hérité du don de sa mère...j'ai hâte de voir ça ! Peut-être que je pourrais lui apprendre des choses. C'est égoïste, mais dans ces moments, j'ai l'impression d'avoir une vie de famille. C'est beau de rêver, mais ça n'efface pas la réalité.
Les Mangemorts viennent souvent, j’ai aussi revu Lucius Malefoy. Tous, ils essaient de me convaincre, en cajolant ou menaçant. Mon père s’acharne à vouloir me faire changer d’avis et rentrer dans le rang ; plus que mon renoncement, c’est ma soumission pleine et entière qu’il veut. Que je sois entièrement à lui pour pouvoir faire ce qu’il veut de moi. Quitte à me briser pour me remodeler à sa guise ensuite, pour que je sois le fils qu’il aurait dû avoir. Tout ce qu’il semblait éprouver pour moi ces derniers temps a disparu. Il me terrifie…mais je me suis juré de suivre ma voie, d’exister par moi-même. Le monde peut n’en avoir rien à faire de ce que je deviens ; moi, je ne veux pas me perdre.


27 août 1974
Comment doit-on se sentir quand votre père vous jette à la figure que vous êtes la seule erreur de sa vie, mais qu’il entend bien la corriger ? Joyeux anniversaire, Leroy !
Je n’en peux plus, j’ai l’impression que la maison se transforme peu à peu en champ de bataille. Je reste autant que possible dans ma chambre, mais j’ai parfois l’impression d’être piégé. Heureusement que maman est toujours dans son monde…mon double grandit bien aux dernières nouvelles.
C’est normal, son père est absent.



~ QUATRIEME ANNEE ~

12 octobre 1974
Mon père m’écrit sans arrêt. J’en ai marre. Son ton ne cesse de monter ; j’ai arrêté de lui répondre, je ne veux pas envenimer la situation. Mais je crois que ça l’énerve encore davantage. Il veut me faire céder et tous les moyens sont bons. Je préférerais rester au château pour les vacances, mais c’est impossible. Je me demande comment tout ça va finir…je ne veux pas faire demi-tour une fois de plus. Heureusement qu’il y a ce journal, je me sens seul parfois, et il m’aide à tenir mes résolutions. Il y a parfois d’autres morceaux de texte qui se glissent dans ses pages, surtout après la réception d’une lettre. J’ai besoin d’écrire pour me décharger.

16 janvier 1975
Enfin revenu à Poudlard. J’ai raté la rentrée de treize jours mais peu importe. J’ai encore du mal à réaliser ce qui s’est passé pendant ces…vacances. Peut-être qu’écrire aidera.
Le début des vacances a été comme je l’ai craint. Mon père m’a fait payer mon attitude ; il n’a pas arrêté de s’acharner…bien plus violent que d’habitude. Il ne supportait pas que, moi, je lui résiste. L’erreur à corriger s’est transformé en tare. Il parlait aussi de me faire entrer de force dans les Mangemorts. Une fois la marque sur le bras, je ne pourrais plus rien faire.
J’ai fini par craquer. Le jour de Noël…après avoir entendu ce dont il parlait avec les autres Mangemorts. Je lui ai sorti tout ce que j’avais sur le cœur, le ton est monté. Je lui ai dit ce que je pensais de son comportement, de ses préjugés, de tout ce qu’il faisait avec ses amis. Et que j’aurais dix mille fois préféré être le fils d’un Moldu plutôt que le sien. J’aurais mieux fait de la boucler, peut-être. Mais je ne pouvais plus me taire, ni faire semblant. En tout cas, ça a fini en duel…j’utilisais la baguette de maman pour ne pas me faire repérer par le Ministère.
Mon père m’a dominé sans problème ; il a employé le sortilège Doloris, à deux reprises…je crois que je n’oublierai jamais la douleur, j’en rêve encore. Impossible d’y résister ; sur le moment, on n’a qu’une envie : mourir, pour que ça s’arrête.
Grâce à une diversion de notre elfe de maison, j’ai réussi à m’échapper de justesse –je ne la remercierai jamais assez. Mon père m’a cependant touché au visage… Un sort de magie noire, j’ignore lequel. Comme si j’avais reçu un coup de couteau. Un couteau qui empêcherait le sang de coaguler.
J’ai trouvé refuge chez les Crew. Ils n’habitent pas très loin et mon père ignore leur existence. Je ne pouvais pas aller à Ste Mangouste, il m’y aurait fait chercher. Mrs Crew m’a soigné, avec le médecin local. Heureusement que c’est une sorcière, elle a pu empêcher l’hémorragie de se poursuivre. Les jours suivants demeurent flous…je cauchemardais dès que je dormais, et le jour, je craignais à chaque instant de voir débarquer mon père, fou de rage. J’ai été malade aussi, je crois. En fait, je me souviens surtout de la douleur –de la joie de découvrir qu’on est allergique à la morphine moldue !-, peu du reste.
Notre elfe de maison m’a encore une fois aidé…je n’ose imaginer ce que mon père lui a infligé, et je regrette de ne pas avoir été plus gentil avec elle par le passé. Je ne pensais pas…j’espère qu’elle me pardonnera. Elle m’a fait parvenir ma malle de Poudlard, avec toutes mes affaires, ainsi qu’un peu d’argent.
J’ai quitté les Crew dès que j’ai pu, c’est-à-dire, à peu près remis. Ils auraient voulu me garder chez eux, mais je ne tenais pas à les mettre davantage en danger. Je leur suis infiniment reconnaissant de ce qu’ils ont fait pour moi, ils m’ont sauvé la vie. Je ne peux pas me permettre de leur faire courir le moindre risque.


17 janvier 1975
Toujours fatigué –j’avais perdu pas mal de sang-, j’ai du mal à me remettre, je cauchemarde encore…je me suis réveillé en criant cette nuit, avec l’impression de sentir de nouveau la douleur du Doloris, comme si elle s’était gravée en moi. Les garçons du dortoir m’ont regardé étrangement, un peu inquiets. Mais ce n’est pas ma faute... J’ai du mal à supporter les regards des autres élèves en général, aussi. Faute des bons moyens magiques pour me soigner, le sort de mon père a laissé sa marque. J’ai l’impression que les autres ne voient que ça. Les questions sont encore pires, surtout quand il n’y a que la curiosité qui les motive, les chuchotements dans mon dos aussi. J’ai inventé un accident. Une chute dans un escalier, qui s’est achevée sur un râtelier d’armes. C’est complètement absurde mais ils l’ont cru. Et s’en sont désintéressés. Une banale chute, qu’est-ce que ça a de passionnant, hein ? Heureusement que j’avais commencé à me laisser pousser les cheveux…ça voilera un peu cette maudite balafre. Elle demeure douloureuse, il paraît que ça s’atténuera avec le temps. J’espère.

20 janvier 1975
Dumbledore m’a convoqué pour savoir ce qui s’est passé. Je lui ai avoué l’essentiel. Il m’a dit que mon père avait pris contact avec lui pour qu’il me renvoie à la maison directement. Je me suis levé d’un bond.
Réaction instinctive, idiote.
Le directeur m’a précisé qu’il ne tiendrait pas compte des injonctions de mon père. Confus, gêné, je l’ai remercié.
J’ai toujours du mal à réaliser.
Poudlard est ma seule maison maintenant. Je n’ai plus rien. Juste une malle et un peu d’argent. La liberté aussi. Malgré tout, je suis soulagé…c’est mieux que ça ait fini de cette façon, je n’aurais pas su tenir à la maison.


15 juin 1975
L’approche des vacances m’angoisse. Pour deux mois, je vais perdre la protection de Poudlard. Je ne sais pas comment je vais faire. J’ignore tout de la valeur de l’argent, combien peuvent coûter les vêtements, la nourriture, le matériel scolaire, sans parler de trouver un logement et de ces morceaux de papier que les Moldus utilisent pour effectuer leurs achats. C’est bête, hein ? Je suis incollable sur le monde magique mais le monde moldu…c’est une autre histoire. Les Crew ont bien tenté de m’apprendre des choses sur leur technologie mais j’étais encore trop ailleurs pour tout bien retenir. Je ne connais pas Londres non plus.
Il y a le problème de mon père aussi. Dumbledore m’a dit qu’il était fou de rage qu’il ne m’ait pas renvoyé. Il va me traquer maintenant, il ne supportera pas que je lui échappe. Une erreur en liberté, ça fait tache.


31 juillet 1975
Plus qu’un mois de « vacances ». Vivement la rentrée. C’est facile de se fondre dans la masse de Londres, il y a tellement de monde et personne ne fait attention à vous. Un gosse comme les autres. Ca change. Pour l’essentiel, je me suis fait à ce monde moldu. Il n’y a qu’une chose que je ne supporte vraiment pas : le métro (les ascenseurs, aussi, mais bon, j’en croise rarement). Ce n’est pas évident quand on est claustrophobe. Quand il y a peu de monde et pour de courts trajets, ça peut aller. Aux heures de pointe, impossible. J’ai cru que j’allais mourir la première fois.
Mais ce n’est qu’un problème mineur à côté du reste. Parce que la question du logement et de la nourriture est un vrai souci. Les mineurs non accompagnés sont plus que rarement les bienvenus, pour ne pas dire jamais… Si j’insiste un peu, les gérants me regardent étrangement (ils ont l’air perplexe souvent…un gosse bien habillé mais seul et avec une balafre comme s’il était coutumier des bagarres de rue) et proposent d’appeler mes parents. Je préfère m’esquiver. La police, merci bien, surtout que je n’ai aucune identité dans ce monde. Les nuits où il fait beau, je me débrouille. Dommage que l’Angleterre soit si pluvieuse et si fraîche. Et que je sois si frileux aussi : je suis déjà enrhumé, manquerait plus que ça dégénère en bronchite. Voilà, il suffisait d’en parler pour qu’il repleuve…


1er août 1975
J’ai essayé de trouver du travail aussi. C’était une nécessité, je n’ai quasiment pas d’économies. Alors, je prends ce que je trouve : livraison de journaux, plonge dans un petit restaurant, parfois des cours de français pour des enfants de bonne famille, trouvés dans les annonces. C’est ce qui rapporte le plus…même si les parents hésitent parfois –et me demandent souvent ce qui m’est arrivé. L’essentiel, c’est d’être toujours présentable, et je mets un point d’honneur à l’être. Pas la peine de montrer non plus où j’en suis. C’est peut-être de l’orgueil mais ça aide à tenir.
Allez, Leroy, haut les cœurs, la rentrée est dans un mois ! Ton père voulait que tu sois fort, non ? Dommage qu’il ne soit plus là…Quoique, ça l’aurait plutôt fait rire. Jaune, le rire. Son héritier, travailler pour des Moldus ? Hérésie !
Enfin, je m’efforce de penser à lui le moins possible, de crainte qu’il ne surgisse dans mon dos. Il va falloir que je choisisse avec soin le jour où j’irai faire mes courses sur le Chemin de Traverse, je devrai y passer le moins de temps possible. Une chance de ne croiser ni mon père, ni les Malefoy, ni les Lestrange, les Rosier et tous les autres ? En y allant assez tôt dans le mois, peut-être.
A noter que je ne regrette pas d’être parti, c’est sans doute la chose que je ne pourrai jamais regretter, quoi qu’il arrive plus tard, quoi qu’il me fasse s’il me retrouve.



~ CINQUIEME ANNEE ~



Rien de notable, la vie poursuit son cours. C'est déjà bien.
Leroy de Louvière
Leroy de Louvière

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