Les Maraudeurs R.P.G
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Confrontation [Evangeline R. Holmes]

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Confrontation [Evangeline R. Holmes] Empty Confrontation [Evangeline R. Holmes]

Message  Leroy de Louvière Ven 9 Mar - 17:04

[HRP: Désolée pour le titre tout pourri mais je n'avais pas d'inspiration ^^"]

La neige tombait lentement, à gros flocons, sur le château qui s’enfonçait doucement dans son blanc manteau. A certains endroits, l’épaisseur devait bien atteindre le mètre. Les nuages voilaient les montagnes sur lesquelles donnaient les dortoirs des Serdaigles. Par beau temps, la vue était plus qu’impressionnante, portant sur des dizaines de kilomètres. Là, par contre… Les dortoirs des sixième années avaient beau être parmi les plus élevés de la tour, on ne distinguait même pas la Forêt Interdite, tandis que le lac se dessinait à peine, recouvert d’une épaisse couche de glace. Leroy se détourna de la fenêtre de son dortoir avec un léger soupir. L’hiver n’était pas réellement sa saison préférée. S’il aimait bien les paysages enneigés, le froid qui les accompagnait était pénible. Comme il était plus frileux, l’hiver l’obligeait à entasser les couches de vêtement dès qu’il mettait le nez dehors. Certains couloirs de Poudlard n’étaient guère plus chauds. Mais pour l’heure, il n’avait pas l’intention de sortir.

Le garçon rassembla ses affaires, livres et cours qui s’étaient éparpillés autour de son lit, et décida de descendre travailler dans la salle commune. Il hésita un instant, son sac déjà à l’épaule, puis prit également le roman qu’il lisait. Le rythme de travail auquel il s’astreignait était parfois difficile à soutenir et un peu de détente de temps à autre ne pouvait pas faire de mal. Il descendit rapidement les escaliers et déboucha dans la salle commune de Serdaigle, presque déserte. Quelques élèves discutaient au coin du feu, certains jouaient à la Bataille explosive ou aux échecs, mais d’une manière générale, l’ambiance était plutôt calme. La plupart des élèves avaient dû aller s’amuser dans le parc, tandis que les plus sérieux investissaient la bibliothèque. Ayant tous les livres nécessaires à disposition, Leroy ne voyait pas la nécessité de descendre un certain nombre d’étages. De plus, la salle commune était vraiment bien chauffée…

Il aimait beaucoup cette pièce circulaire, bien plus aérée que tout le reste du château. Haute de plafond, très grande, elle n’écrasait pas les élèves de sa masse, mais s’élevait au contraire tout en finesse et en légèreté. D’élégantes fenêtres en arcade agrémentaient les murs tendus de soie bleu et bronze. Le plafond, en forme de dôme, était peint d’étoiles dorées qui, malheureusement n’étaient pas enchantées comme le plafond de la Grande Salle. Quel plaisir, sinon, de pouvoir observer les étoiles de l’intérieur ! Les devoirs pour le professeur Sinistra auraient pris une toute autre tournure ! En face de la porte, une niche abritait la statue de Rowena Serdaigle, la fondatrice de la maison, qui portait son célèbre diadème, perdu depuis des siècles et que bien peu de légendes évoquaient. Tous les élèves se promettaient un jour ou l’autre de retrouver l’objet mais rares étaient ceux qui se lançaient vraiment dans cette quête. L’aspect voilé des légendes avaient parfois plus d’attrait que la réalité ; dans les brumes du passé, le diadème avait peut-être davantage de charme, il aurait perdu de la valeur en revenant au grand jour.

Leroy alla s’installer à une table proche d’une cheminée, une de ses places favorites et qui, heureusement, n’était guère occupée. Il étala livres, parchemins, encrier et plume, en songeant vaguement qu’il devrait penser à s’en racheter une autre lors d’une prochaine sortie à Pré-au-Lard. Il la fit jouer entre ses doigts, pensif. Elle n’était pas si vieille, mais il s’en servait beaucoup. Enfin…elle pourrait toujours attendre un peu. Autrefois, le garçon n’aurait pas tergiversé mais se retrouver dehors l’avait obligé à établir un budget plus que strict de ce qu’il pouvait se permettre. Il soupira. Inutile d’y penser davantage. Il ouvrit un livre de sortilèges et se plongea dans les pages jaunies. Le professeur Peterson lui avait proposé de lui donner des cours en plus et il voulait réviser un peu pour être sûr d’être au point. La défense contre les forces du mal venait ensuite dans son programme.

Une heure plus tard, la salle commune était presque toujours aussi paisible. Des élèves allaient et venaient, chahutaient parfois un condisciple avant de repartir ; des rires s’élevaient de temps en temps, en même que les cris et les exclamations qui témoignaient d’une victoire ou d’une défaite à un jeu. Leroy avait décliné une ou deux propositions de se joindre à une partie, promettant de rejoindre des camarades dès qu’il en aurait fini. Il peinait pourtant à se concentrer, son regard s’égarait souvent du côté des fenêtres et, au-delà, vers le ciel gris. D’un geste agacé, il repoussa ses cheveux en arrière, dégageant sa cicatrice…le dernier cadeau laissé par son…père, à défaut de pouvoir employer un autre terme. Il la suivit machinalement du doigt, de l’œil au menton, avant de serrer le poing à s’en faire blanchir les phalanges, le gris de son regard soudain dur. Malgré lui, il ne pouvait s’empêcher de repenser à la lettre reçue un peu plus tôt dans la semaine, dont le souvenir continuait de le hanter. Il en avait même fait des cauchemars la nuit. Heureusement cependant que Dorcas Meadowes avait été présente ce jour-là, elle lui avait sans doute évité bien des bêtises et des erreurs, mais il peinait toujours à s’en relever.
C’était pour cela pourtant qu’il travaillait autant, qu’il s’acharnait des heures sur ces livres, sacrifiant des occasions de détente avec les amis de son année. Il voulait devenir Auror, c’était une nécessité absolue et, pour cela, il devait intégrer la prestigieuse école qui formait ces sorciers. Alors il s’entraînait, autant que possible, au point de s’endormir sur ses livres le soir. Il fallait qu’il soit capable un jour de les battre, ces maudits Mangemorts, de le battre, lui, surtout, de réclamer justice pour ses crimes.

Leroy ferma les yeux un instant, puis s’efforça de se concentrer de nouveau sur ses livres. Il rejeta le grimoire de sortilèges pour attraper celui sur la défense contre les Forces du Mal. Leur professeur leur avait d’ailleurs donné une dissertation assez conséquente à faire sur les sortilèges de combat informulés ainsi que les avantagés qu’ils pouvaient procurer. Rien de difficile en soi, mais cela nécessitait quelques recherches pour étoffer l’exemplier des sorts. Rejetant de nouveau ses mèches qui lui tombaient devant les yeux, Leroy posa ses coudes sur la table et commença à lire, sans s’apercevoir que quelqu’un d’autre était entré dans la salle et se dirigeait maintenant vers lui.
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Message  Invité Ven 9 Mar - 18:03

(HRP : Pas de soucis, l'important c'est notre rp Very Happy et je crois que ça va etre une vraie confrontation :p )


    "Tu viens me voir à l'entrainement ?"

    Evangeline releva les yeux de son ouvrage pour fixer le jeune homme qui était assis juste en face d'elle. C'était Nicolas, le capitaine des Bleus avec qui elle sortait depuis ... deux jours. Peut être tiendrait-elle encore deux autres jours, mais pas plus. Canon, beau, musclé à souhait, mais tellement collant. Et puis, c'était connu, Angie ne gardait jamais longtemps ses petits-amis. L'amour est une chose bien compliquée en laquelle elle ne croit pas. Un choix. La jeune femme poussa un soupir en refermant le livre, mais néanmoins avec un sourire contrit ... pas vraiment sincère.

    "Il fait si froid dehors. Tu ne voudrais pas que je sois coulée au lit."

    Sa voix douce et suave glissa jusqu'à lui comme pour le faire culpabiliser et cela marcha au vu de ses balbutiement. Un petit rire s'échappa de ses lèvres, puis elle se leva de sa chaise en rassemblant ses affaires, sous le regard déçu de son actuel petit-ami. Comme pour se faire pardonner, la belle déposa un baiser furtif sur ses lèvres.

    "On se retrouve plus tard."

    Un clin d'oeil suggestif plus tard, elle marchait dans les corridors de Poudlard jusqu'à la salle commune, recevant quelques sourires charmeurs, une pincée de regard empli de haine et un ou deux "sang de bourbe". Le petit train-train habituel en quelque sorte. Angie ne s'en offusquait plus, ou plutôt elle ne s'énervait plus pour ce genre de chose. Cela la touchait encore d'être considérée comme une incapable, une femme indigne d'être une sorcière, mais elle passait son chemin. Avant, elle aurait surement laissé courir son poing sur leur délicat petit minois ... maintenant, elle ne leur accordait plus d'importance. Ils n'en valaient pas la peine. Un léger frisson la parcourut. Le froid était saisissant à l'extérieur et tout aussi glacial dans les couloirs. Enfin ... ce n'était pas comme si elle avait vécu toute sa vie dans un taudis où le chauffage n'existait pas. Son palais des courant d'air.

    Cependant, elle ne s'en plaignait pas. Angie aimait Poudlard. C'était sa maison, sa famille. Heureusement qu'il y avait aussi Saïd. Sans lui, elle se sentirait bien seule. Cette pensée lui arracha un sourire tandis qu'elle répondait à l'énigme de la statue. Quel bonheur de retrouver la chaleur de la salle commune. Avec un peu plus de calme, cela aurait été un véritable petit coin de paradis ... et sans la présence de Louvière.

    Pendant un moment, Angie resta plantée devant l'entrée, le fixant sans l'ombre d'un sourire. Pauvre petit prince déchu, qui se retrouvait seul et livré à lui-même. C'était une douce vengeance pour elle, lui qui l'avait tant dénigrée par le passé. Il paraissait perdu dans ses pensées alors qu'il passait machinalement le doigt sur sa cicatrice. Un geste qu'il faisait assez souvent et qui provoqua en elle un petit reniflement de dédain. Il s'en plaignait ? Que pouvait-elle dire alors elle ? Angie avait toujours cherché à cacher ses bleus, ses cicatrice pour ne pas attirer la pitié, l'inquiétude, pour donner l'image de quelqu'un de fort. Le fond de teint et la magie faisait des miracles. Personne ne savait rien des supplices qu'elle subissait chaque été. Juste Saïd. Et son dos qui portait des traces de brulure de cigarette, formant peu à peu un mot. Pour l'instant, il n'avait formé que cinq lettres depuis sont entrées à Poudlard. MONST ...

    D'une démarche assurée et chaloupée, elle avança jusqu'à lui, un sourire supérieur sur le bord des lèvres. Angie passa devant sa table pour s'adosser sur le mur près de lui, non loin de la cheminée pour réchauffer son petit corps meurtri. Elle remarqua les livres sur la table, enchantement, sortilège et DCFM. Forcement.

    "Alors petit Prince abandonné, tu crois que ces livres sont suffisant pour pouvoir se débrouiller seul dans les rues ?"

    Moquerie, sarcasme et amertume étaient au rendez-vous. Angie lâchait son venin, peut être passait-elle pour une garce, mais ce n'était que de bonne guerre. Son menton était légèrement relevé, voulant se montrer supérieur et hautaine. C'était odieux de sa part, elle qui aurait pu l'épauler, elle qui vivait presque la même chose. Son regard embrasa la salle, obligeant les autres serdaigles à retourner à leurs affaires plutôt que d'écouter leur petite confrontation. Tout le monde était au courant des origines d'Angie et de sa rivalité avec Leroy, mais c'était leurs affaires.

    "Je me demande comment tu vas faire quand tu sortiras de Poudlard. Même cet été ... J'ai hate de voir ça."

    Dire que le choixpeau avait hésité à l'envoyer à Serpentard ...
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Message  Leroy de Louvière Ven 9 Mar - 22:05

Leroy, penché sur son livre, n’aperçut Evangeline que lorsque celle-ci le dépassa pour aller s’adosser au mur. Se demandant qui lui avait soudain fait de l’ombre, il releva la tête et aperçut sa condisciple et rivale, un sourire supérieur aux lèvres. Il ne manquait plus que ça pour lui gâcher la journée. Le Serdaigle dissimula son agacement et prit l’air hautain qu’il avait si souvent utilisé autrefois, se rejetant sur sa chaise de façon désinvolte. Etrange de voir à quel point il lui revenait facilement dans ce genre de circonstances. Il jeta à son tour un regard aux autres Serdaigles. Ceux-ci se concentraient sagement sur leurs occupations, évitant soigneusement de s’intéresser à la discussion houleuse qui s’annonçait. Les élèves faisaient honneur à la réputation de sagesse de leur maison.

Evangeline attaqua immédiatement sur le sujet qui les séparait depuis toujours. Son ton suintait le sarcasme et la moquerie, comme à son habitude. Leroy savait cependant que c’était légitime, il en avait toujours été ainsi entre eux. Il l’avait méprisée dans les premiers temps pour son origine : à ses yeux, les nés-moldus n’avaient pas leur place à Poudlard ou dans quelque endroit du monde magique que ce fût. Son avis sur la question avait bien changé depuis pour prendre la direction opposée mais l’antagonisme était demeuré entre eux. Trop de choses avaient peut-être été dites de part et d’autre… Leroy, en tous cas, était trop fier –orgueilleux ?- pour s’excuser des propos qu’il avait pu tenir dans le passé, maintenant qu’Evangeline pouvait l’attaquer sur son présent.

Seul dans les rues… Les mots touchaient toujours juste, la réalité dans toute sa vérité crue. Une belle déchéance. Même deux ans après, cela le blessait encore qu’on évoque sa situation. Il n’était certes pas un prince, comme elle le surnommait par ironie ; son comportement hautain, méprisant était celui qu’on attendait de lui, et il avait aussi essayé d’en jouer pour paraître sûr de lui… Un rôle qu’il ne pouvait endosser que dans le cadre de Poudlard pour se persuader qu’il pouvait valoir quelque chose aux yeux des autres, son père ne cessant de le rabaisser. Mais, de fait, malgré les coups et les brimades, il avait toujours vécu dans l’opulence, entre château et manoir, soirées et réceptions, vêtements sur mesure et tout ce qu’il voulait à disposition, convaincu de sa supériorité naturelle du seul fait de son sang… La transition avait été rude, d’autant qu’il ne connaissait absolument rien au monde moldu, ayant été élevé dans la plus pure tradition des sang-pur. La famille, qui l’avait hébergé le temps qu’il se remette de sa blessure, lui avait donné des cours express sur leur technologie, comme le téléphone, la télévision, la monnaie en vigueur (le garçon avait eu du mal à comprendre la valeur de simples morceaux de papier), mais il était difficile de tout retenir et ils n’habitaient pas Londres… Avant son départ, Leroy ne connaissait de la capitale que les endroits magiques, le Chemin de Traverse venant en tête de liste, et la gare de King’s Cross d’où partait le Poudlard Express. Le garçon se rappelait encore de la peur panique, alimentée par sa claustrophobie, qu’il avait éprouvée en prenant le métro pour la première fois, à l’heure de pointe. Le sentiment de se trouver emprisonné sous terre, la chaleur, les dizaines de personnes qui se pressaient, indifférentes…Une horreur. Il était descendu au premier arrêt et il lui avait fallu un long moment, prostré sur un banc, pour se remettre de l’épreuve. Définitivement, les balais et le transplanage demeuraient les meilleurs moyens de transport qui soient.

Le plus difficile avait évidemment été le problème de l’argent et du logement. Leur elfe de maison l’avait quand même bien aidé en lui faisant parvenir magiquement sa malle de Poudlard ainsi qu’un sac de Gallions –il n’osait imaginer le châtiment que son père lui avait administré… mais sans papiers d’identité moldu, qu’il avait oublié de fabriquer avant de quitter le château lors des vacances qui avaient suivi la quatrième année, il était difficile de trouver de quoi s’abriter. Il avait résolu le problème l’année suivante. Les Moldus se méfiaient également de voir un adolescent traîner dans les rues et ils proposaient souvent d’appeler ses parents. Leroy avait aussi dû trouver des petits emplois pour pouvoir s’acheter à manger, répondant aux petites annonces qu’il pouvait y avoir dans les journaux. C’était bien peu de chose mais en se privant, il arrivait à s’en sortir. Les premiers temps avaient été durs, il avait connu la faim et le froid, mais il se répétait sans cesse qu’il n’y avait que deux mois à tenir, et que bientôt, Poudlard l’accueillerait de nouveau. Connaître la réalité d’Evangeline l’avait certes éclairé mais celle-ci, apprenant ce qui lui était arrivé, n’avait cessé de lui lancer des piques et leur rivalité avait repris.

-Tiens donc, Sa Majesté des Rues…Je ne sais pas quel usage tu peux en faire, tu les brûles pour te chauffer ? Moi, je leur vois quand même un intérêt. J’ignore si tu es au courant, mais il y a aussi des choses qui se préparent, là, dehors. Tu devrais pourtant être parmi les premiers au courant, non ?

En évoquant la guerre qui couvait hors des murs du château, il faisait aussi allusion au statut du sang de la jeune fille, sans y mettre pourtant le surnom injurieux qu’il lui donnait autrefois. Il s’était juré de ne plus jamais prononcer l’insulte. Surtout depuis qu'il avait dit à son père qu'il aurait préféré être le fils d'un Moldu plutôt que le sien. En revanche, il n’avait aucun problème à répondre à l’ironie.

Evangeline s’interrogea alors sur la façon dont il pourrait se débrouiller après Poudlard, ou même au cours de l’été à venir. Ses fonds en Gallions avaient plus que fondu, mais c’était surtout l’après-Poudlard qui l’inquiétait. L’université des Aurors n’offrait pas les conditions d’hébergement du château. Il devrait trouver un vrai emploi, sans compter qu’il serait plus vulnérable, son père pourrait facilement le trouver. Mais pour l’instant, inutile de se soucier de cela, il avait encore plus d’un an à passer ici et il entendait bien en profiter.

-Je t’enverrai des cartes postales pour te donner des nouvelles si tu veux… Heureusement que les hiboux n’ont pas besoin d’une adresse en bonne et due forme pour trouver leur destinataire.

C’était totalement gratuit, lui-même se trouvant dans une telle situation, mais Evangeline le méritait. Etrange de voir comment un prénom aussi angélique pouvait dissimuler une telle personnalité.
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Message  Invité Sam 10 Mar - 23:45

    Le genou droit se plia, jambe légèrement en arrière pour mimait une révérence suite au surnom que lui donna Leroy. "Sa Majesté des Rues". Ce terme lui allait à la perfection à vrai dire car après plus de seize longues années passées dans le rues, on ne peut qu'en être maître. Et si le début de sa remarque laissa un sourire ironique sur ses lèvres, la suite laissant une empreinte glaciale sur son visage d'ange, une marque dangereuse montrant que Leroy s'aventurait là sur un terrain dangereux.Des choses qui se préparent ... être parmi les premiers au courant. Pas la peine de chercher plus loin. Le petit prince déchu faisait référence à la guerre qui sévissait à l'extérieur des murs poudlariens. Une guerre de l'ombre menait envers la race impure à l'image du nazisme contre les juifs. Angie faisait parti des juifs, dans le monde magique, on les appelait fils et filles de moldus ... des sangs de bourbe. Sa colère était telle qu'elle en oublia presque sa deuxième remarque envers son logement ... qui existait bel et bien mais qui était pour elle un véritable enfer.

    Doucement, le bel ange, qui avait plutôt l'air d'un démon en colère à cet instant, se baissa légèrement pour appuyer ses mains sur la petite table et se rapprocher du visage balafré de Leroy.

    "Vas-y Leroy. N'aie pas peur. Sang de Bourbe, c'est bien ce que tu voulais dire, n'est-ce pas ? Autrefois tu n'aurais pourtant pas hésiter à me le cracher à la figure. Qu'est-ce qui t'as ouvert les yeux envers les gens de ma "race", envers des gens indignes d'être des sorciers ... des gens comme moi."

    Sa voix était sifflante et agressive. Bien qu'elle passait les insultes, les oubliait, passait outre, là, c'en était trop. elle s'injuriait elle-même, mais en vérité, elle ne faisait que reprendre les mots des sangs purs, des mots qu'on lui jetait à la figure en se moquant ouvertement. Les premières années ici avaient été très difficiles et Leroy n'avait pas aidé la jeune fille à s'intégrer, bien qu'ils soient dans la même classe et dans la même année. Puis son regard descendit sur les ouvrages qu'ils lisaient en s'attardant sur les titres. Lu, lu, lu et relu. Alors oui, elle pourrait très bien s'en servir pour se chauffer et cette pensée décrocha un nouveau sourire sur ses lèvres, faisant disparaitre la menace qu'elle inspirait. La colère s'était évanouie pour de nouveau laisser place à l'ironie et le sarcasme.

    "1 rue Wellington, Brixton."

    Angie se redressa après avoir révélé son adresse à Leroy. Ce n'était pas une confession, loin de là mais pour lui donner tort. Qu'importe les conséquences.

    "Mais un conseil, ne t'en approche pas. Certains sorciers détestent les moldus ... certains moldus détestent la magie."

    ... Idiote. Angie se dit qu'elle aurait du réfléchir avant de dire cela. En faisant cela, elle mettait à jour son problème et bien que parfois certaines personnes s'en doutent, là elle leur mettait le doigt dessus. Angie ne voulait pas de leur pitié. Et d'un coté, elle se dit que Leroy réagissait un peu pareil. Cette pensée provoqua chez elle un petit reniflement. Etait-ce seulement possible qu'ils soient pareils ... non. Trop de choses les séparaient et il ne pourrait jamais la comprendre tant il est borné. Pour se rattraper et continuer dans le sarcasme ...

    "Mais de toute façon, je doute que tu me donnes un jour de tes nouvelles ou que tu viennes chez moi. Le papier, l'encre, le train, tout cela coute cher."

    Et elle tourna les talons pour s'installer non loin de lui, près du feu mais dans le confortable canapé qui lui faisait face. La belle ferma ses yeux menthe à l'eau et laissa sa tête tomber en arrière sur l'appuie-tête. A cet instant, même sans un sourire, son visage semblait plus apaisé et son prénom prenait alors toute sa signification. Calme, belle, reposée, détendue.
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Message  Leroy de Louvière Dim 11 Mar - 12:42

Evangeline accepta ironiquement le surnom que Leroy lui avait donné en s’inclinant dans une parodie de révérence. La seconde partie de sa réplique lui plut nettement moins et il en ressentit une sorte de satisfaction mauvaise, pendant quelques instants. Puis sa propre attitude l’écoeura. Il avait vraiment voulu la blesser, et il y était arrivé, de la pire des manières.
La jeune fille se pencha vers lui, en colère, véritable démon en cet instant. Le garçon garda un air impassible, légèrement ennuyé, comme si sa soudaine proximité le dérangeait. Elle pouvait bien s’énerver autant qu’elle le voudrait, ça ne l’impressionnait pas.

Evangeline s’injuriait elle-même, ressortant les mots qu’il avait employés bien trop souvent, ceux qu’il avait entendus durant toute son enfance et son adolescence. Il n’avait cependant vraiment pas eu l’intention d’employer le terme injurieux. De toute façon, maintenant, il ne valait guère mieux aux yeux de sa propre famille. Quant à ce qui pouvait lui avoir ouvert les yeux…à force de côtoyer des gens issus de tous les milieux à Poudlard, il avait fini par laisser tomber le masque d’illusions, derrière lequel il se cachait volontiers, par lâcheté, pour reconnaître qu’il se fourvoyait complètement en suivant la voie de son père. Après avoir été odieux avec tout le monde, particulièrement les nés-moldus qui ignoraient de nombreuses choses du monde magique, il avait tenté de rectifier le cap. Passage difficile mais pas impossible à franchir.

-Non, je ne voulais pas employer ce terme, fit-il avec un haussement d’épaules. Les gens peuvent changer en grandissant…Et je ne pense pas qu’il y ait des gens indignes d’être des sorciers. Ce n’est pas forcément un…honneur.

On était sorcier ou non, comme on était grand, petit, blond, châtain, roux. C’était sans doute la première fois qu’il reconnaissait une telle chose devant Evangeline et, parfois, il se demandait comment il avait pu se laisser aveugler à un tel point par les idées des sang-pur.

La colère d’Evangeline paraissait retombée cependant et l’ironie reprit le dessus, tandis qu’elle lui confiait son adresse. Il ne s’y attendait pas. Brixton…il en avait entendu parler, lui semblait-il, mais il ne connaissait pas encore assez bien Londres pour le situer exactement. Il savait cependant que ce n’était pas le meilleur quartier de la ville. En tous cas, elle marquait un point, car il aurait été bien incapable de lui en donner une. Elle enchaîna en lui conseillant de ne pas s’en rapprocher.
Leroy l’observa avec acuité. Il avait toujours plus ou moins imaginé qu’Evangeline avait eu une vie, sinon heureuse, du moins correcte, sans se poser beaucoup de questions. Ses derniers mots ouvraient un tout autre horizon de perspective. Le temps qu’elle passait chez elle devait être un enfer, si sa famille ne supportait pas ce qu’elle était. Les hommes avaient au moins ce point en commun de pouvoir faire du mal à ce qu’ils ne comprenaient pas ou refusaient. Pourtant, Evangeline n’en avait jamais rien montré…Leroy savait, à cause de leurs disputes, qu’elle avait du caractère. Elle en avait seulement beaucoup plus que ce qu’il pensait. Toute son attitude présente indiquait qu’elle ne voulait pas de la pitié qu’on pourrait lui accorder…de la même façon que lui refusait qu’on le plaigne, en s’efforçant de dissimuler au maximum ce qu’il vivait.
Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, repartant derechef dans le sarcasme.

-Pourquoi restes-tu chez eux, dans ce cas ? Tu n’es pas obligée de les subir ; c’est toujours possible de partir.

Il eut un sourire ironique.

-Ne parie pas sur ce que je pourrais faire ou non, tu aurais des surprises. N’importe quel papier conviendrait pour t’écrire, de toute façon, pas besoin de sortir du beau parchemin. Et ton adresse est facile à retenir…

Il était parfaitement capable de le faire, rien que pour l’embêter. Pour savoir, peut-être aussi, comment elle vivait si elle ne lui en parlait pas.
Evangeline s’était détournée pour aller s’asseoir dans le canapé en face de lui. Elle était belle, ainsi détendue. Leroy continuait de l’observer, attendant sa réponse. Les livres sur sa table étaient définitivement abandonnés.

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Message  Invité Dim 11 Mar - 17:56

    Pourquoi rester chez ses parents ? Parce qu'elle n'avait pas le choix ... c'était aussi simple que cela. Leroy ne vivait que quelques mois à l'extérieur, et encore, il avait surement pu emporter un peu d'argent. Angie n'avait rien. Et l'argent qu'elle gagnait, elle le gardait précieusement pour s'en aller après Poudlard. C'était le plus important. Deux mois de vacances, ce n'était rien comparé à une année entière sans le cocon poudlarien. Alors si, pour l'instant elle était obligée de subir la colère paternelle ... quand elle pourrait travailler et avoir un revenu fixe, là elle pourrait partir et faire sa propre vie dans un endroit convenable.

    "Tu ne peux pas comprendre. Tu n'es dans ce monde que depuis peu de temps."

    Sa voix n'était pas sèche et brutale, comme on aurait pu le croire après un tel échange, mais au contraire douce. C'était plus une constatation qu'une moquerie ou un sarcasme. A vrai dire, son aveu l'avait un peu adoucit. Leroy avait peut être viré de bord ... C'était possible. Après tout, chacun de nous à une part de bien et une part de mal. Par contre, sa réplique lui fit mouche. Pas besoin de beau parchemin pour elle ... qu'est-ce que cela signifiait ? Qu'il la prenait pour une bouseuse, une fille sale et qui n'avait pas besoin d'attention parce qu'elle vivait dans les rues ? C'était en tout cas l'impression qu'il lui donnait. Pourtant, ici, à Poudlard, qui aurait cru qu'elle venait d'un tel monde. Au début, oui, peut être mais Angie avait tout fait pour parfaire son image, achetant des uniformes de moyenne qualité mais en les arrangeant à sa sauce. Avec du fil, une aiguille, de la magie et un peu d'imagination, on pouvait faire des merveilles. D'ailleurs aujourd'hui, comme c'était le weekend, Evangeline portait une robe en laine d'un vert foncé qui s'accordait parfaitement avec son regard couleur menthe à l'eau, couvrant complètement ses bras et le col remontait sur son cou. Des collants noirs et épais qui galbaient ses jambes fines, mise en valeur par sa robe courte. Tout en elle respirait le glamour et la classe malgré son milieu déplorable.

    "Mon adresse est facile a retenir ... tu fais honneur aux serdaigles. Au final tu as bien ta place dans cette maison et non pas à Serpentard."

    Angie n'avait rien contre cette maison, mais il est vrai que la plus part des Sang-pur étriqués étaient chez les Serpent. Mais ils ne fallait pas tous les mettre dans le même lot. Saïd par exemple. Eux deux se connaissaient depuis tellement longtemps, et depuis leur rencontre dans les rues, ils s'étaient serrés les coudes. Leur amitié n'était inconnue pour personne et Angie ne cherchait pas à lui cacher son affection. Mais Saïd était chez les Serpentard parce qu'il était ambitieux mais aussi parfois froid, cruel, amer surtout.

    Pendant tout l'échange qui suivit, Angie avait gardé les yeux fermés, restant calme et sereine. Bizarrement, plus le temps passait et moins leurs discussions étaient houleuses ... bien sûr elle gardait leur caractère piquant et agressif, mais là ... Pendant quatre longues années il l'avait rabaissée, dénigrée .. cela ne faisait que deux ans qu'elle se vengeait ... mais elle n'avait plus envie de répandre son venin. Même s'il n'en donnait pas l'impression, Leroy comprenait maintenant plus ou moins ce qu'elle pouvait vivre, une infime partie de sa vie. Cette pensée la fit légèrement sourire tandis qu'elle rouvrait les yeux pour enfin recroiser le regard de Leroy.

    "Comment ça se fait ?"

    En voyant son air et son léger froncement de sourcil, Angie précisa la chose.

    "Pourquoi se revirement de mentalité ? Qu'est-ce qui t'as fait changé d'avis sur nous ?"

    La question était franche et directement, tout comme elle. Angie refusait et détestait tourner autour du pot. Bien qu'elle soit manipulatrice sur les bords, quand elle avait quelque chose sur le coeur, elle n'hésitait pas à le crier haut et fort.
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Message  Leroy de Louvière Dim 11 Mar - 21:41

"Tu ne peux pas comprendre. Tu n'es dans ce monde que depuis peu de temps."

Effectivement, Leroy ne comprenait pas, sans doute parce qu’il se rattachait trop à sa propre situation. Il avait fui parce qu’il savait qu’il n’aurait pas pu résister plus longtemps à son père. Celui-ci était pleinement engagé dans les Mangemorts et il entendait bien que son fils le suive. Quitte à lui faire subir les pires sévices pour cela. De ce point de vue, vivre dans la rue, malgré toutes les difficultés, la faim, les nuits dehors et les privations que cela impliquait, paraissait moins terrible, mais il n’avait encore jamais eu à affronter l’hiver dans de telles conditions. Il avait aussi au moins appris la valeur de l’argent, ce que cela signifiait de compter chaque pièce pour savoir quoi se permettre ou non, les livres achetés d’occasion, les vêtements plus ordinaires. Quitter le château, sa seule maison désormais, serait difficile mais il s’était promis d’être fort et de tenir. Quoi qu’il advienne.

-Explique-moi alors. Ca fait peut-être peu de temps, mais j’en ai déjà beaucoup vu…je pense que je peux comprendre.

De même que celle d’Evangeline, sa voix s’était adoucie. Son ironie mordante se calmait, avec peine cependant. Il démarrait encore plus vite qu’un Nimbus lorsque les sarcasmes l’atteignaient, et il avait tendance à rendre coup pour coup, si ce n’est plus. Des années de pratiques dans ces nids de vipères que constituait la bonne société sang-pur ne s’oubliaient pas si facilement. Il fallait toujours un bon mot, toujours de quoi rabaisser l’autre à mots couverts, dans son dos. Il s’en sortait plutôt bien et cela transparaissait encore aujourd’hui, lorsqu’il devenait plus méchant qu’il ne l’avait voulu. Ses paroles plus douces tentaient d’arrondir les angles de ses précédentes répliques, et il s’intéressait réellement à Evangeline.

-Heureux que tu le reconnaisses, répondit-il à sa remarque sur les maisons, avec un léger sourire.

Une adresse était vraiment bien peu de chose à mémoriser. Dans son entourage, bien sûr, tout le monde, son père plus que les autres, avait déploré qu’il ne soit pas chez les Serpents. Mais cela avait sans douté été salvateur pour lui. Au milieu des autres sang-pur, il aurait suivi leur voie, les aurait entraîné peut-être pour assumer le rôle que voulait son père. Il aurait définitivement fait taire sa conscience et se serait jeté à corps perdu dans cette magie qui le fascinait tant. Serdaigle lui avait apporté le recul nécessaire pour comprendre le monde qui l’entourait, rappeler les vieux souvenirs et retrouver la voie de la raison.

Evangeline rouvrit alors les yeux pour lui poser une question qu’il ne comprit pas au premier abord. Comment ça se faisait quoi ? Il fronçait les sourcils et s’apprêtait à demander davantage d’explications quand Evangeline reprit la parole. Pourquoi ce revirement ? La question était franche, un peu trop peut-être. Il n’aimait pas vraiment parler de lui-même, surtout aux gens qu’il ne connaissait que peu. Le silence était presque une seconde nature chez lui, sa stratégie pour ne pas provoquer la colère de son père lorsque leur relation avait commencé à vraiment se dégrader. Tout garder pour soi, ne rien laisser transparaître, ne rien donner que l’autre puisse utiliser… Mais cela n’avait pas grand sens ici et maintenant.

-Ce qui m’a fait changer…je ne sais pas exactement. Un cousin plus lucide que moi, qui a commencé à m’ouvrir les yeux quand j’étais petit ; un ami moldu…

Il détourna un instant le regard. Ils s’étaient connus à huit ans, retrouvés à treize quand il avait de nouveau évolué. L’évocation de son ami disparu par sa faute ravivait sa peine. Mais il devait lui faire honneur maintenant, lui rendre tout ce qu’il lui devait.

-…la confrontation avec la réalité du monde, ici à Poudlard, tout à fait différente de ce que mon père avait pu m’apprendre ; l’horreur de ce que projettent Voldemort et ses sbires. Les sang-pur…on grandit dans un environnement plein de préjugés, sur la magie, le sang, les Moldus ; c’est difficile de s’en défaire après, surtout que rien ne nous y invite. Je ne sais pas si tu vois, c’est vraiment une éducation particulière…

Un embrigadement, pourrait-il même dire. Les adultes reproduisaient sur leurs enfants les mêmes préjugés qu’on leur avait enseignés, sans en chercher les fondements, simplement comme une évidence absolue, devant la pureté d’un sang qui faisait tout.

-Mais je ne suis pas complètement idiot…j’espère. Ici, j’ai vraiment compris tous ces mensonges. J’ai essayé de changer, de me débarrasser de tout ça.

Ce n’avait pas été évident de remonter la pente ainsi. Il savait qu’il lui restait encore du chemin à faire mais il s’efforçait de faillir le moins possible.
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Message  Invité Mar 13 Mar - 15:51

    Oui, il pouvait comprendre, mais pas au point de savoir ce qu'était de devoir se frotter les bras jusqu'au sang pour se réchauffer lors des hivers rigoureux, de ne manger que le strict minimum parce qu'un homme dans votre maison vous prenez tout et ne vous laissez que de quoi survivre pour mieux se languir de votre souffrance. Même si à son tour son ton devenait plus doux ... plus compréhensif. C'était peut être un peu tard, mais toujours mieux que rien. Mine de rien, cela faisait du bien de calmer un peu les hostilités, même si c'était elle qui avait commencé à venir le titiller ... Et d'un coté, c'était gênant, et elle s'en voulait. Mais c'était terminé maintenant, leur échange s'était calmé et il faisait place à un vent de fraicheur, de renouveau, et de compréhension.

    "Ce qui m’a fait changer…je ne sais pas exactement. Un cousin plus lucide que moi, qui a commencé à m’ouvrir les yeux quand j’étais petit ; un ami moldu…"

    Moldu ? Avait-elle bien entendu ? Jamais Eva ne se serait douté que le petit prince merdeux se serait acoquiné avec une "sous race", avec des gens qu'il méprisa il fut un temps ... Oui, c'était vraiment surprenant. Mais c'était peut être ce qui l'avait sauvé. Le regard de Leroy, peiné, nostalgique n'échappa à la princesse des rues. Une question frôla son esprit, mais elle la chassa aussi facilement qu'une mouche. Déjà qu'elle avait été indiscrète en lui posant une telle question, elle n'allait pas non plus l'enfoncer jusqu'au cou. Attentive, telle une bonne élève, Angie resta silencieuse et écouta son récit, son explication. Il lui apprit alors qu'il était entré à Poudlard dans un monde auquel il ne s'attendait pas, un monde que son père avait enfoncé dans son esprit pour l'inciter à le suivre et le rejoindre plus tard.

    Voldemort ... il osait prononcer son nom ? Un frisson avait parcouru le corps de la jeune femme à l'énonce de ce nom maudit. Eva avait peur, c'est vrai. Comment ne pas être effrayée par une telle personne, lui qui voulait éradiquer les gens comme elle. Evangeline faisait partie des cibles numéro 1. Déjà, l'été, elle avait peur de voir les sbires du Lord Noir débarquer chez elle ... quand elle sortirait vraiment de Poudlard, ça sera pire. Alors oui, elle pouvait comprendre l'éducation qu'avait subi Leroy. Jeune il avait été élevé ainsi ... il était normal qu'il pense de cette manière. Mais avec l'âge, on se construit ses propres opinions et Leroy avait su se créer sa propre identité, sa propre pensée. Il avait eu beaucoup de courage de s'opposer comme il l'a fait à son père et d'un coté, Angie était envieuse. Elle ne pouvait pas se permettre de partir de chez elle ... elle se retrouverait à la rue sans rien, juste de petites économies qu'elle gardait pour ses études, pour ses livres, pour la vie à Poudlard. Ce n'était que deux mois d'Enfer.

    "Tout n'est pas forcément que mensonge. La pureté du sang, c'est une sorte d'honneur à l'image des nobles familles royales. Cela donne une certain légitimité, un pouvoir qui les rattachent aux grands sorciers ... Mais est-ce encore d'actualité ? La plus part des familles ont au moins ne serait-ce qu'une goutte de sang "impur". Depuis le temps, l'arbre doit être brisé, ou alors ce ne sont plus que de rares exception."

    Angie remettait en cause la pureté des familles ... oui, elle osait. Elle doutait même que Le Seigneur des Ténèbres soit d'une famille de sang-pur. Après tout, les plus grands malades, ceux qui font les plus grandes horreurs, ne sont jamais vraiment "purs". Hitler n'était pas aryen.

    "Et puis, l'entente entre magie et moldus est possible. Regarde les sang-mêlés ... sont-ils moins puissants pour autant ?"

    Non, le sang ne fait pas tout. La culture, la volonté peuvent aidé à faire de vous un grand sorcier. Un sang pur qui se repose sur ses lauriers ne sera jamais quelqu'un de puissant. Au niveau des relations peut être, mais magiquement parlant ...

    "Et nous, les né-moldus ... ça reste un mystère."

    Eva eut un petit rire. Pourquoi était-elle une sorcière ? La question tournait en boucle dans son esprit sans qu'elle ne trouve de réponse valable. Mais d'un coté, elle se posait aussi la question de l'origine des sorciers ... Est-ce que le premier homme sur terre était un sorcier ? Ou bien est-ce arrivé ainsi, lors de sa naissance ? Cette question, Angie se la garda pour elle. Elle pourrait faire débat et aussi mettre la cible sur sa tête. Les sang purs pourrait crier au blasphème parce qu'elle dirait que l'origine de la magie vient des moldus ... mais en soit, c'était quelque chose de possible.

    "Tu as changé, petit prince. Pas entièrement, tu gardes ton foutu air merdeux et supérieur, mais tu en deviendrais presque fréquentable."
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Message  Leroy de Louvière Mar 13 Mar - 21:45

Leroy aurait aimé qu’Evangeline réponde à sa question, même s’il se doutait qu’il devait toucher à des sujets personnels, peut-être trop pour qu’elle lui en parle. Après tout, il y a quelques instants encore, l’atmosphère était plus que tendue. D’un autre côté, il pouvait aussi comprendre qu’on préfère rester chez soi pour deux mois, plutôt que de tout perdre comme lui avait été contraint de le faire. Il aurait préféré pouvoir économiser mais chaque année, l’approche de la rentrée, l’achat de livres, de matériel scolaire, et de vêtements grevaient son budget.

Il remarqua la surprise d’Evangeline lorsqu’il mentionna son ami moldu… Elle ne devait pas s’attendre à une telle chose. Il était vrai cependant qu’il ne l’avait guère vu lors de sa pire période, les premières années à Poudlard. Il essayait de suivre le chemin de son père et de tourner le dos au reste avant de prendre la direction inverse. Il fut cependant gré à Evangeline de ne pas approfondir le sujet ; il n’aurait pas été capable de lui répondre.

Le nom de Voldemort la fit également frémir…il lui arrivait souvent d’omettre à quel point les gens détestaient entendre ce nom, comme s’il avait le pouvoir d’attirer le malheur. Il lui adressa un regard d’excuse, il ne tenait pas à ajouter à ses craintes. Cependant, après avoir passé des années à l’appeler Seigneur des Ténèbres, Leroy préférait lui donner son surnom, à défaut de son vrai nom, qu’il regrettait de ne pas connaître. Voldemort ne méritait pas de titre, et de plus, on ne pouvait pas défier ce qu’on craignait de nommer. Du moins était-ce son point de vue. Il savait qui il devait affronter, le monstre qu’était Voldemort et les exactions qu’il pouvait commettre ; il le connaissait ; inutile d’ajouter la peur à la peur en le dissimulant sous d’autres noms. Cela ne le ferait pas disparaître. Leroy était parfaitement conscient que les Mangemorts ne le laisseraient pas en paix et qu’ils pouvaient lui tomber dessus à chaque instant pendant les étés ; son père ne supporterait pas qu’il s’échappe pour de bon. Pour autant, il ne voulait pas non plus se cacher en permanence. Tout était une question de dosage entre crainte et témérité.

Evangeline aborda le thème de la pureté du sang. Semblable à la noblesse des familles royales ? Il n’y connaissait pas grand-chose mais il lui paraissait que cette noblesse reposait aussi sur des valeurs. Il eut un léger sourire en l’entendant remettre en cause la pureté des familles sorcières. C’était courageux de sa part, sachant à qui elle s’adressait et ce qu’il avait pu faire ou dire par le passé. Mais tout cela était derrière lui à présent ; ce n’était certes pas lui qui irait la dénoncer.

-La noblesse moldue repose aussi sur un code d’honneur, non ? L’honneur, le courage, la protection des autres ? Je ne sais pas si c’est encore le cas aujourd’hui… Mais en ce qui concerne les sorciers, elles ont disparu. Il n’y a aucun honneur là-dedans, juste des prétentions. Quant au sang impur qu’ils…que nous pourrions avoir, c’est vrai qu’on en croise maintenant dans la plupart des familles, mais en très faible quantité, et cela remonte parfois à plusieurs générations. Mais ça montre quand même bien que leurs préjugés ne reposent sur rien.

Lui-même pouvait se garantir d'un arbre généalogique sans "impureté" sur un certain nombre de générations, autrefois source de fierté.
Possible l’entente entre magie et moldu ? Bien sûr, il en avait eu le vivant exemple sous les yeux avec son ami. Père moldu, mère sorcière et enfants sans pouvoirs, quoique la petite dernière laissât présager un changement avant que... Un idéal qu’il aimerait à présent voir se développer davantage.

-Tu prêches un converti…et j’aimerais bien que cette entente se développe encore plus. J’ai compris que la puissance n’a rien à voir avec le sang, mais elle n’est pas tout non plus. On n’a pas à chercher à être toujours plus puissant pour montrer aux autres qu’on est un sorcier, surtout en sacrifiant ce qu’il peut y avoir à côté. Après, ça dépend de ce qu’on met derrière cette notion d’honneur d’un sorcier…

Beaucoup y exaltaient la valeur du sang, pour préserver la « race » des sang-pur, d’autres y mettaient une puissance toujours plus grande, recherchant l’honneur et la reconnaissance comme les seuls moyens d’accomplissement d’un sorcier. Il avait été pour les deux. Savoir pour pouvoir, la vieille formule de son père, accompagnée de l’apologie des sang-pur. Son père, toujours lancé vers davantage de puissance, vers cette gloire que les sorciers devraient posséder, en délaissant sa propre famille.

-En ce qui concerne les nés-moldus…on pense souvent que vous avez un sorcier parmi vos ancêtres et que le caractère magique revient de façon aléatoire, plusieurs générations après. Mais il n’y a pas vraiment de réponse définitive à la question. Et ça ne change pas grand-chose au fait que vous soyez des sorciers, même si beaucoup ne veulent pas le reconnaître…

Le comportement des sang-pur, et plus encore des Mangemorts, montrait bien que ce n’était pas près de s’achever. Il se demandait parfois aussi ce que cela faisait de ne pas avoir du tout de pouvoirs magiques, d’ignorer tout du monde qui existait à côté de celui des moldus.
Leroy secoua la tête en entendant la dernière phrase d’Evangeline :

-Ne m’appelle pas ainsi… Mon foutu air te remercie et te signale qu’il aura du mal à changer son apparence. Tu as l’avantage sur moi, tu n’aurais pas grand-chose à changer pour devenir raisonnablement fréquentable.

Surtout s’il se fondait sur le tour que prenait la discussion, sans venin ni blessures.
Pour effacer le côté sérieux de sa première phrase, il avait répondu sur le ton de la plaisanterie. Il était quand même touché qu’Evangeline reconnaisse le changement.

-Je t’en ai beaucoup dit sur moi, fit-il avec un air pensif.

Il ne s’attendait pas à lui parler autant, ni aussi pacifiquement sur de tels sujets. Il aurait bien aimé cependant en savoir un peu plus sur elle, sans pour autant la forcer à répondre à son invitation. Ce n’était pas lui qui l’obligerait à quelque chose mais il apprécierait de la comprendre, comme elle semblait le comprendre à présent.
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Message  Invité Mer 14 Mar - 21:16

    Si un jour on lui avait dit qu’elle aurait une discussion sérieuse avec Leroy de Louvière, sans accrochage, elle lui aurait certainement rit au nez. Et plus encore si on lui avait certifié qu’il irait dans son sens concernant la question du « sang ». L’honneur, le courage, la protection des autres, disait-il. Angie en doutait. Et d’ailleurs Leroy confirma la chose coté sorcier. Mais, il y a toujours des exceptions. Par exemple Potter. Bon, ce n’était pas forcément le meilleur exemple, il était arrogant, sûr de lui et parfois odieux avec les Serpentards, mais au fond, c’était quelqu’un de bien, cela se voyait chez lui comme le nez au beau milieu de la figure. Et son idéal … sa volonté de se baser sur la puissance et les connaissances d’un sorcier et non pas sur le sang … étrangement, il était assez adepte de cette philosophie.

    « On n’a pas à chercher à être toujours plus puissant pour montrer aux autres qu’on est un sorcier, surtout en sacrifiant ce qu’il peut y avoir à côté. Après, ça dépend de ce qu’on met derrière cette notion d’honneur d’un sorcier… »

    Là par contre, le petit ange n’était pas d’accord. Toujours … il faut toujours se battre pour obtenir une place, se montrer sous son meilleur jour, se montrer plus compétant, ou alors quelqu’un pourrait bien prendre votre place. Et parfois, en faisant cela, Angie avait fait des sacrifices. Pour acheter des livres, des fournitures de bonne qualité, parfois l’été elle ne mangeait pas et gagner le plus d’argent possible, quitte à travailler non-stop. Sa remarque sur les né-moldu la fit sourire. Evangeline avait lu cette éventualité quelque part. Comme quoi, leurs esprits n’étaient pas si éloignés en fait de compte.

    « Ne m’appelle pas ainsi… Mon foutu air te remercie et te signale qu’il aura du mal à changer son apparence. Tu as l’avantage sur moi, tu n’aurais pas grand-chose à changer pour devenir raisonnablement fréquentable. »

    Là, Angie éclata franchement de rire, un rire clair, cristallin et surprenant pour certaines personnes. Angie était plutôt du genre dragueuse, charmeuse, mais à cet instant, elle riait de bon cœur, comme elle l’avait fait des centaines de fois avec Saïd. Angie lui balança un clin d’œil malicieux, signe qu’elle n’allait surement pas arrêter de le surnommer ainsi. Ce surnom lui allait à merveille. Mais sa demande, car s’en était bien une, fit presque disparaitre son sourire. Il restait sur le bord de ses lèvres, mais était prêt à se décrocher et à se briser au sol. Que dire sur elle … Finalement, Angie n’hésita pas. Il avait su lui répondre et se confier, pourquoi pas elle. Donnant donnant, c’était ainsi qu’elle fonctionnait dans les rues de Brixton. Quand on te donne quelque chose, tu as toujours quelque chose en retour, c’était la loi de l’entraide des petits enfants pauvres.

    « Tu sais, il n’y a pas grand-chose à dire. »

    A nouveau, l’ironie marquait ses traits, changeait sa voix non pas pour la rendre plus agressive, mais elle exprimait son amertume quant à sa vie passée.

    « Une pauvre petite enfant qui a grandi trop vite et qui a appris à se débrouiller toute seule dès son plus jeune âge. Je n’allais pas beaucoup à l’école, je préférais partir tôt le matin pour travailler. Cirer les chaussures des business man, vendre des fleurs, des journaux, tout était bon à prendre. Je rentrais le plus tard possible pour ne pas croiser mon père. »

    Angie eut un rire amer. Sa mère n’était pas mieux, elle aussi craignait son mari, mais jamais un seul geste de tendresse à son égard, pas une chanson pour l’aider à s’endormir le soir, pas un seul geste pour empêcher son père de la frapper. Parfois, elle avait l’impression d’être une plaie, de ne pas avoir été désirée, ni par l’un, ni par l’autre. Et cela la rendait triste. L’amour, c’est quoi ? C’était aussi la raison du pourquoi elle cumulait les aventures, ne pouvant rester fixée sur une personne … par goût, par lassitude, par peur ? Par l’inconnu … par qu’elle ne connaissait pas l’amour.

    « Après tu connais la chanson, j’ai reçu ma lettre et hop, je suis arrivée à Poudlard comme par Magie … mais je ne sais pas si je réponds à tes questions. »

    Était-ce qu’il voulait savoir ? C’est pourquoi Angie posait la question. Parler sur elle, c’était une chose difficile parce qu’elle avait à chaque fois un pincement au cœur, mais aussi parce qu’elle ne trouvait pas sa vie intéressante. Tout ce qu’elle voulait, c’était l’oublier, tirer un trait dessus une fois qu’elle aura trouvé un vrai travail.
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Message  Leroy de Louvière Ven 16 Mar - 17:48

C’était reposant, d’une certaine façon, de discuter ainsi, sans ironie, ni sarcasme. Leroy avait l’impression de rencontrer une autre Evangeline. Elle ne paraissait pas complètement d’accord sur le fait qu’un sorcier n’avait pas à ne chercher que la puissance. Certes, il fallait se trouver une place dans le monde, ne pas se laisser dominer, mais pour lui, cela n’impliquait pas d’abandonner tout l’amour qu’on pouvait éprouver pour sa propre famille, de tout écraser sur son passage. Trop souvent, chez les sorciers, l’orgueil accompagnait la puissance et plus rien ne comptait pour eux. Son père en était un exemple parfait.

Le rire d’Evangeline le surprit vraiment. Clair et franc, gai… L’avait-il déjà entendue rire ainsi ? Il lui semblait bien que c’était la première fois. Un rire détendu, sans malice ni moquerie ; un rire qu’on peut avoir avec des amis ou de bonnes relations. Elle l’accompagna d’un clin d’œil, affichant clairement son intention de continuer à le surnommer ainsi. Pourquoi pas, si elle le voulait… Il ne put s’empêcher de sourire largement devant son éclat de rire. Elle avait la joie communicative, et Leroy en vint presque à regretter d’avoir posé sa question en voyant le sourire s’estomper. Il s’apprêtait à revenir sur un sujet moins glissant, lorsqu’Evangeline prit la parole, soudain plus amère et ironique.

« Une pauvre petite enfant qui a grandi trop vite et qui a appris à se débrouiller toute seule dès son plus jeune âge. Je n’allais pas beaucoup à l’école, je préférais partir tôt le matin pour travailler. Cirer les chaussures des business man, vendre des fleurs, des journaux, tout était bon à prendre. Je rentrais le plus tard possible pour ne pas croiser mon père. »

Il était touché qu’elle se confie ainsi. Finalement, toutes proportions gardées, ils avaient eu le même genre d’enfance. Il était loin d’avoir eu autant de mal qu’elle, mais il avait été forcé de grandir vite…son père le poussait sans cesse, lui faisant pratiquer et apprendre des choses bien au-dessus de son âge. Au point que l’arrivée à Poudlard avait paru reposante à côté de ce qu’il faisait chez lui. Bien sûr, il n’avait pas connu le monde de la rue avant ses quatorze ans, mais pour ce qu’il en avait vu, il comprenait ce qu’avait pu être l’enfance d’Evangeline. Dans ses errances dans Londres, il avait croisé des enfants qui s’employaient aux mêmes activités qu’elle lui décrivait. Dès qu’il pouvait, il leur achetait leurs journaux ou des fleurs, quitte à se priver un peu plus d’autre chose. Quelle importance ça avait de sauter un repas de plus, si eux pouvaient s’acheter quelque chose ? Ils étaient bien plus malheureux que lui, qui était nourri, logé, chauffé dix mois par an, alors qu’eux vivaient la même chose tout au long de l’année.

Leroy ignorait tout des problèmes d’Evangeline avec son père, mais considérant ce qu’elle lui avait dit un peu plus tôt sur les Moldus qui n’aimaient pas la magie, il pouvait assez bien l’imaginer. Parfois, plus jeune, il imaginait ce que sa vie aurait pu être si sa mère avait épousé un autre homme. Un sang-pur, bien sûr, mais peut-être pas aussi extrême que son père. Quelqu’un qui lui donnât l’impression qu’il l’aimait, qu’il était vraiment son fils. Qui l’aidât à affronter la maladie de sa mère plutôt que de lui tourner le dos. Le garçon avait cependant compris très tôt que, quelles que fussent ses capacités, la magie ne lui permettrait pas de changer de famille.
Leroy aurait voulu aussi pouvoir échapper de temps en temps à l’emprise de son père, au lieu de l’avoir en permanence sur le dos chez eux. Les après-midis où son père s’absentait étaient plus que bienvenues. Il s’empressait alors d’aller chez James, son ami moldu, s’amuser pour un petit moment. Il ne restait jamais bien longtemps, son père ne le laissant pas inoccupé, mais c’était rafraîchissant.

Evangeline achevait cependant sa relation par la réception de la lettre de Poudlard.

-Si, tu réponds très bien à mes questions… Merci de l’avoir fait. Tu sais, je crois que malgré nos différences et le fait que tu aies eu une vie plus difficile, nous avons eu le même genre d’ennuis. Moi aussi, j’aurais beaucoup fait pour échapper un temps à mon père.

Leroy la comprenait bien mieux mais ne voulait pas la plaindre, pas plus qu’il ne se plaignait. Il se doutait qu’ils avaient la même fierté à ce sujet. Mais il réalisait que plutôt que de se chercher noise à la moindre occasion, ils auraient gagné à se connaître plus tôt. Tout était de sa faute, bien sûr.

-Je suis désolé pour tout ce que j’ai pu te dire ou te faire par le passé, tu ne le méritais pas. Je te prie de m’excuser si tu le peux.

C’était facile de s’acharner sur les autres pour montrer sa propre valeur, mais à l’époque, il ne réfléchissait même pas à la façon dont les autres pouvaient en être affectés. Il le regrettait profondément désormais.

-Quand je disais que je pourrais t’écrire cet été…ce n’était pas forcément qu’une plaisanterie.
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Message  Invité Ven 16 Mar - 18:37

    Le même genre d'ennui ? Pas vraiment, ou plutôt dans une toute autre mesure. Le père de Leroy devait certainement le pousser à bout mais pour le rendre plus puissant, le père d'Evangeline cherchait à la briser depuis le début. C'était à la fois pareil et différent, mais elle ne doutait pas qu'il puisse la comprendre désormais. Mais ce qu'il dit par la suite était surprenant ... des excuses. Venant du petit prince ? C'était une chose rare vu son égo démesuré ... certes largement dégonflé maintenant, mais tout de même. Cela faisait vraiment plaisir à Angie. Ces excuses représentait beaucoup pour elle. Cela la rendait peut être naïve, mais du moment qu'une personne vient s'excuser pour ses faits passés, c'était déjà la moitié du chemin de parcouru. Un sourire apparut au coin de ses lèvres, signe qu'elle les acceptait. Et une nouvelle surprise arriva. C'était la journée ... Leroy voulait lui écrire ? Cette fois-ci, un sourire éclatant et légèrement charmeur étira ses lèvres fines.

    D'un petit bond, elle se releva du canapé pour se rapprocher de Leroy et s'asseoir littéralement sur la table, prenant les livres sur ses genoux. Ses jambes se croisèrent et sa main vint ébouriffer les cheveux de son congénère.

    "Petit Prince qui s'excuse et qui veut maintenant m'écrire ? Est-ce un rêve ?"

    Angie avait adopté une voix à la fois moqueuse, charmeuse mais aussi enfantine. La belle prit un livre au hasard, l'ouvrit et le plaqua contre sa poitrine, imitant les jeunes filles amoureuses des séries B.

    "Tu m'écriras des lettres enflammées, des mots d'amour que je lirai et relirai en attendant patiemment que tu viennes me voir, que tu grimpes jusqu'à ma fenêtre et ..."

    Angie laissa sa phrase en suspend, ferma les yeux et se mordillant la lèvre inférieur. Puis, n'y tenant plus, elle éclata de rire. Une sacré comédienne, une belle charmeuse. Chassez le naturel, il revient au triple galop. C'était dans son caractère, se rendant désirable aux yeux des hommes et attisant la jalousie des filles. C'était à la fois drôle et jouissif. Posant sa main lègerement derrière elle comme appui, elle se tourna vers Leroy, un peu plus sérieuse.

    "Tu sais, les lettres c'est pas mon truc. Et puis, je passe le plus clair de mon temps dehors, le pus possible loin de chez moi. Je ne pense pas que j'aurai le temps de te répondre. Surtout si mon père voit arriver les hiboux ... ce sera la troisième guerre mondiale chez moi."

    Déjà quand elle recevait ses lettres pour les fournitures, c'était limites, alors des lettres régulières ... Nouveau sourire charmeur ... elle avait quelque chose en tête.

    "Mais on risque peut être de se croiser si tu t'aventures à Brixton ! Ce sera plus amusant de se voir face à face ... plus économique aussi."

    Nouveau clin d'oeil. Ca y est, elle était partie dans son jeu de séduction. Et dire que Nicolas était encore à l'entrainement, pensant surement à elle, déçu qu'elle ne soit pas venue le voir. A vrai dire, il était le cadet de ses soucis à cet instant.
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Message  Leroy de Louvière Ven 16 Mar - 19:36

Leroy avait été sincère dans ses excuses, tout en craignant qu’Evangeline ne les rejette. Elle aurait été dans son droit, compte tenu de son attitude passée. Cependant, il ne pouvait s’en dispenser, vu la tournure que prenait la conversation ; continuer comme si le passé n’avait pas eu lieu l’aurait rendu mal à l’aise. Ne pas s’excuser aurait été une forme d’orgueil et il voulait montrer à Evangeline qu’il n’y avait plus rien de tel en lui, qu’il commençait à vraiment l’apprécier. Là où il avait grandi, une telle attitude serait passée pour de la faiblesse. On ne s’excusait pas, surtout pas ; sûr de sa force, on attendait que l’autre vienne faire amende honorable. Les hiérarchies entre famille entraient en jeu de façon subtile et les moins grandes devaient ravaler leur fierté et présenter leurs excuses. Rien de tel ici. Sa condisciple avait l’âme généreuse. Son sourire valait acceptation et il le reçut avec plaisir et soulagement.
La réaction suivante de la jeune femme le surprit complètement. Avant qu’il ne réalise quoi que ce soit, elle s’était déjà assise sur la table, lui ébouriffant les cheveux.

-Un conte de fées, plutôt ? répondit-il avec un sourire. Le petit prince se fera un plaisir d’écrire à Sa Majesté…

Mais elle était lancée, mimant pleinement une scène digne d’un conte de fées. Elle imitait à la perfection la jeune fille enamourée, dont il avait déjà eu des exemples sous les yeux tant à Poudlard que lors de certaines réceptions. Le rire du garçon se joignit à celui d’Evangeline devant ses mimiques. C'était la première fois depuis longtemps qu'il se sentait aussi détendu. Sa tristesse un peu reculait devant la gaieté de la jeune fille, qui l’embellissait encore. Leroy y était sensible mais il n’était pas dupe du jeu de charme auquel elle se livrait. S’il avait ignoré jusqu’à présent sa vie hors de Poudlard, il la connaissait à l’intérieur de ses murs.

Evangeline reprit un instant son sérieux pour lui expliquer qu’il valait mieux éviter les lettres. La troisième guerre mondiale ? Il lui fallut un instant pour saisir la référence ; il se rappelait en avoir quelque peu entendu parler ici ou là, par hasard, par des personnes qui l’évoquaient au fil de leurs discussions dans la rue. Ne connaissant pas grand-chose de l’histoire moldue, il s’était promis de se documenter là-dessus mais n’en avait pas encore trouvé le temps. En tous cas, il ne tenait pas à attirer davantage d’ennuis à Evangeline, bien au contraire. Cependant, le sourire de la Serdaigle annonçait qu’elle n’en avait pas fini et la proposition qui suivit ne l’étonna guère mais lui plut. Bien meilleure que la sienne. Il n’avait pas osé le suggérer lui-même mais qu’elle le fasse… La hache de guerre était définitivement enterrée entre eux. L’argument économique était juste aussi, il avait encore de vieux réflexes qui ressurgissaient de temps à autres.

-Je comprends pour les lettres, pour l’aspect économique aussi. Dans ce cas, j’irai volontiers à Brixton. Me servirais-tu de guide dans ces coins de Londres que je ne connais pas encore ?

Le regard joueur, il souriait aussi, entrant dans le jeu d’Evangeline. Il se pencha légèrement vers elle, les yeux charmeurs :

-Je suis certain que tu as plein de choses à me faire découvrir…et j’agrémenterai le tout des mots d’amour que je ne pourrais t’écrire…
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Message  Invité Dim 25 Mar - 16:52

    Le petit prince riait de ses mimiques et de son cinéma burlesque. C'était bien la première qu'il le voyait ainsi, lui qui était toujours très sérieux à la limite renfermé, solitaire tel les loups des forêts moldues. Mais d'un coté, cela renforcé quelque chose, l'idée qu'elle pouvait rendre les jeux heureux par un simple sourire, par son sourire, par sa bonne humeur malgré ce qu'elle avait vécu et ce qu'elle vivait encore. Eva avait remarqué cela chez beaucoup de gens, les plus renfermés qui pouvait devenir doux comme des agneaux en sa présence. Autre chose lorsqu'elle parla de "troisième guerre mondiale" et elle se sermonna intérieurement. Angie avait complètement oublié qu'il était un sang pur ignorant de la culture moldue. Même si ce conflit fut mondial et particulièrement choquant, les sorciers n'en avait aucune notion. C'était affligeant, alors que les enfants de moldus comme elle, lorsqu'ils apprenaient l'existence de la magie, cherchaient à en apprendre plus sur ce monde. D'un coté, c'était essentiel pour comprendre le monde dans lequel ils vivaient désormais, mais au final les deux mondes, sorciers et moldus cohabitaient.

    Mais bientôt, une surprise emprunt son regard menthe à l'eau. Est-ce que le petit prince rentrait dans son jeu ? Cela en avait tout l'air. Et son regard charmeur était à la fois surprenant et agréable. Et le sourire d'Angie ne fit que s'agrandir et devenir plus aguicheur encore. Le niveau grimpait et peu à peu, elle se prenait entièrement au jeu de la séduction.

    "C'est que tu commencerais presque à me plaire ... presque."

    Presque ... Eva était, disons, assez difficile et jamais totalement satisfaite. Cela se voyait rien qu'à la liste de ses amants ... et de ses prétendants .. et de ses proies. D'ailleurs, si cela continuait ainsi avec le petit prince, pourquoi pas ? Les vrais amis d'Angie étaient rares, et quand elle en avait, elle ne cherchait pas à les charmer. Mais Leroy, qu'était-il ? Une vieille querelle qui venait de prendre fin aujourd'hui. Vu la tournure de la discussion, ils pourraient s'entendre très bien, rire ensemble, mais elle pouvait tout aussi bien l'inviter un jour ou l'autre dans son lit. Elle ne perdait jamais le nord.

    "Londres n'a rien d'extraordinaire en soit ... surtout pas Brixton. Tu risques d'être déçu. Mais les grandes avenues, le palais royal, les musées sont tout à fait extraordinaires. Enfant j'arrivai à me faufiler près des adultes pour faire croire que j'étais avec eux, alors que j'étais seule. Maintenant, ce ne serait plus possible, hélas. Mais c'était le bon temps."

    Le bon temps de la petite filoute qui travaillait dans les rues et qui revendait même de la drogue. Encore aujourd'hui, pendant les vacances d'été. C'était un petit job d'été, pas très reluisant mais qui rapportait pas mal. Et qui lui permettait surtout de se faire une petite somme pour pouvoir quitter son taudis lorsqu'elle travaillerait vraiment. Un jour, je quitterai cette ville de merde. Combien de fois avait-elle dit et pensé cela ? Des centaines de fois.

    "Je t'apprendrai des trucs moldus. Ca pourrait te servir."

    Elle en était certaine. Il y avait tant de choses que les sorciers ignoraient sur les moldus et des choses qui pourrait trahir leur nature. La télévision, les voitures, le sens de circulation, les passages pour piétons, les habits moldus, la façon de parler ... trop de choses qui pourraient le trahir. Ce n'était pas qu'elle se souciait de lui ... ou peut être un peu quand même. Disons qu'elle aidait quelqu'un qui se retrouvait dans la même situation qu'elle, si ce n'est pire puisqu'il devait se débrouiller seul pour apprendre la culture moldue.

    "Et tu dois te douter qu'avec ma réputation, pas besoin de mots d'amour."

    Angie préférait rire de cela, et comme d'un coté c'était vrai, elle s'en foutait royalement. Au moins, les mecs étaient prévenus et tant pis s'ils se cassaient les dents après ou était déçu. Evangeline avait une réputation de croqueuse d'hommes, et cela n'allait pas changer de si tôt.
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Message  Leroy de Louvière Dim 25 Mar - 20:42

Leroy avait conscience qu’en agissant ainsi, il montrait une facette de lui que peu de gens, et quasiment personne à Poudlard, ne connaissaient. Certes, il était plutôt réservé de nature et le comportement de son père, l’attitude qu’il avait lui-même dû adopter sous ses ordres n’avaient pas arrangé les choses. Mais de temps en temps, cela faisait du bien de pouvoir rire un peu, librement, de rire pour ne pas s'effondrer.

Evangeline continuait leur jeu, un large sourire aguicheur aux lèvres. Il commençait presque à lui plaire ? C’était toujours un début. D’un autre côté, même si cela demeurait un simple jeu, il connaissait bien la réputation d’Evangeline. Ils pouvaient en rester au stade du jeu, ou aller bien plus loin… Mais la jeune fille ne gardait guère longtemps ses amants. Leroy commençait à l’apprécier sincèrement, par ce qu’il découvrait d’elle depuis le début de leur conversation. Il appréciait son caractère, son rire mais ils n’en étaient pas encore à décider quelle tournure prendrait leur relation.

-Presque ? Et que faudrait-il donc pour être pleinement à la hauteur de tes espérances ? répliqua-t-il avec un sourire charmeur, adoptant une posture désinvolte.

Evangeline évoqua alors Londres, Brixton, les belles avenues et les palais. Les monuments de la capitale anglaise l’avaient fait rêver lui aussi, lorsqu’il s’était retrouvé perdu dans la ville. Les hautes cathédrales, le Parlement, Buckingham Palace, la garde impeccable…c’était un nouveau monde qu’il découvrait et qui le fascinait. Il comprenait sans peine ce qu’avait pu éprouver Evangeline, plus jeune. Avant son départ, il ne connaissait de Londres que la gare de King’s Cross, ce qui était quelque peu limité, et il avait parfait ses connaissances au cours des deux étés qui avaient suivi. Il regrettait de ne pouvoir entrer dans ces lieux qui le faisaient rêver. Il aimait beaucoup les multiples facettes de l’architecture moldue, cela le changeait des manoirs et des châteaux des familles sang-pur qu’il avait croisés tout au long de sa vie.

-C’est bien que tu aies pu en profiter ainsi… Mais tu sais, pour quelqu’un qui ne la connaît, Londres est vraiment extraordinaire, sous tous ses aspects. Les palais et les monuments bien sûr, mais aussi la vie quotidienne qui l’anime, sa taille, ses curiosités…

Evangeline s’offrit alors de lui apprendre des choses sur le monde moldu. Cela ne pourrait que lui servir ; malgré quatre mois passés de l’autre côté de la barrière, il était bien loin d’en maîtriser tous les aspects. Tout était tellement différent de ce qu’il connaissait ! Les moldus compensaient l’absence de magie par la technologie…mais cela impliquait tellement d’objets ! Il avait du mal à s’y retrouver ou confondait certaines choses. Comment les moldus s’y prenaient-ils ? C’était impressionnant et il doutait de tout comprendre un jour. Leroy n’était pas fier de ses débuts dans la capitale. Certaines choses étaient venues rapidement : la circulation –simple question de survie, il l’avait appris à ses dépens-, les habits…mais le métro lui était insupportable et incompréhensible, la télévision quasiment inconnue, sans parler de la livre sterling. Comment pouvait-on payer avec de simples morceaux de papier ? Surtout que rien ne les protégeait de la destruction. Les Moldus, si astucieux par ailleurs, n’avaient-ils pu remédier à cela ?
L’autre handicap était le vocabulaire quotidien, il avait plus d’une fois attiré l’attention en employant des termes appartenant au monde sorcier ou en manifestant une totale ignorance de mots moldus ou de leur culture, comme avec cette histoire de seconde guerre mondiale. Il faudrait qu’il prenne le temps de consulter un livre d’histoire moldu.

-Je n’en doute pas un instant…je m'y perds souvent tellement il y a de choses à apprendre sur ce monde, c’est vraiment impressionnant ! Ils ont trouvé beaucoup de moyens pour compenser l’absence de magie.

Evangeline évoqua ensuite sa réputation. Il sourit. Bien sûr qu’il la connaissait, et il ne s’attendait pas à ce qu’elle en change en un tournemain. Pour autant, il ne voyait pas la nécessité de s’y limiter.

-Et alors ? Es-tu seulement ce que ta réputation dit de toi ? Je ne t’en dirais pas si tu ne veux pas en entendre, ne t’en fais pas… Les promenades ont leur charme, même sans cela !
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Message  Invité Ven 30 Mar - 12:09

    Et bien, Leroy n'avait jamais montré une telle facette de sa personnalité et Evangeline en était sincèrement surprise. Agréablement surprise. C'était un jeu de charme qui commençait à s'installer entre eux et les personnes présentes dans la salle commune devaient elles aussi être surprise. Leurs disputes n'étaient inconnues de personne et les voir rire ensemble et se charmer ... c'était déstabilisant. Mais Eva ne s'en souciait guère.

    - Pour être à la hauteur de mes espérances ... et bien, ce sera à toi de le découvrir. Ce n'est pas amusant si tu sais ce qui est susceptible de me plaire ou non. Cela rajoute un peu de challenge.

    Un soupçon de provocation et une pincée de charme, le tout était parfaitement dosé. Cela montrait à quel point elle était experte en la matière. Angie ne savait pas jusqu'où le jeu irait, mais elle n'y pensait pas. Elle ne pensait jamais au futur. Elle vivait l'instant présent sans se soucier des conséquences. C'était peut être là son plus gros défaut. Et l'intérêt que Leroy portait à la capitale anglaise était intéressant. Peut être que cette nouvelle relation pourrait apporter un peu de bonne humeur aux longues vacances d'été. Oui, ce serait peut être une bonne chose. Peut être ... Les palais, les monuments, la ville ... Leroy se montrait réellement sous son meilleur jour et faisait honneur à la maison Serdaigle. Elle qui croyait qu'il était un Serpentard pur et dur - sans vouloir dénigrer la maison, Saïd y était après tout - et bien, c'était vraiment agréable. En ce sens, il se rapprochait sensiblement d'elle. La culture, l'enseignement, les loisirs intellectuels ...

    Et puis, peu à peu, il commençait à avoir de l'intérêt pour la culture moldue plus particulièrement. D'un coté, il y était obligé ... mais il aurait très bien pu rester au chemin de traverse. Mais, la vie que menait ses gens sans magie ... cela devait être intéressant pour des sorciers de pure souche. Comment se débrouillaient-ils pour vivre sans magie ? Leroy d'ailleurs évoqua ce point et doucement, un léger sourire, presque tendre, étira ses lèvres.

    - Disons que les moldus ont des objets qui remplace entièrement la magie. Et leur vie n'est pas triste pour autant. L'électricité, l'informatique, les baladeurs ... Je dois te parler chinois mais sans magie la vie est possible et pas moins triste pour autant.

    Puis le jeu reprit son cours. Pas trop de sérieux. Angie n'aimait pas être sérieuse trop longtemps, voulant entièrement profiter de sa vie à Poudlard sans passer pour un rat de bibliothèque, mais elle était quand même parvenue à se construire une culture générale solide, Serdaigle après tout.

    -Et alors ? Es-tu seulement ce que ta réputation dit de toi ? Je ne t’en dirais pas si tu ne veux pas en entendre, ne t’en fais pas… Les promenades ont leur charme, même sans cela !

    L'ironie se lut alors sur son visage d'Ange.

    - Je suis exactement ce que la réputation dit de moi ... et je ne m'en cache pas. Loin de là. Je suis comme ça. C'est tout.

    Un petit haussement d'épaule, un sourire aguicheur et un clin d'oeil charmeur pour couronner le tout. Mais il est vrai que les mots d'amour ne la touchait pas plus que ça. Rien n'avait réussi à percer son coeur pour l'instant, tant il était fermé et avait souffert du manque d'amour de ses parents. L'amour, elle ne sait pas ce que c'est, alors difficile d'en donner et d'en recevoir. Eternelle insatisfaite. Puis soudainement, elle eut un petit rire. Rien dans la situation actuelle n'aurait pu prêter à rire, mais Eva avait soudainement pensé à quelque chose ce qui avait provoqué son hilarité.

    - Toi, tu pourrais être du genre à tomber amoureux de la culture moldue. Gardes tes mots d'amour au cas où tu trouverais une jolie fille moldue. Un petit prince ne peut que plaire.

    Et sa main vint ébouriffer une nouvelle fois encore les cheveux de Leroy, gentiment avec peut être une pointe de moquerie.
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Message  Leroy de Louvière Ven 30 Mar - 17:09

Leroy ne quittait pas Evangeline du regard. Il pouvait percevoir la surprise de leurs condisciples, presque surpris de ne pas les voir se jeter feu et flammes une fois de plus. Dommage pour eux, la représentation serait pour une autre fois. Quoique, ce qu’ils avaient sous les yeux devait bien les intéresser aussi… Les Serdaigles appréciaient autant les rumeurs et les potins que les autres élèves et voir deux anciens ennemis mener une conversation normale avait de quoi attirer les regards. Ils ne changeraient jamais.

Evangeline lui lançait un défi ? Il relèverait le gant avec plaisir, même s’il était loin d’être aussi expert en la matière qu’elle. Evidemment, ce langage et ces attitudes ne lui étaient pas inconnus, il avait eu l’occasion de flirter dans les réceptions organisées par les familles sang-pur, mais le jeu allait rarement plus loin, chacun étant conscient que le choix définitif ne leur reviendrait pas. Il ne s’était jamais attaché à quiconque ainsi ; il savait trop bien de quoi ce genre de mariage était fait, ayant le propre exemple de ses parents sous les yeux. Mariage de raison, mariage d’argent et de sang. Ce n’était pas l’autre finalement, que l’on épousait, mais son arbre généalogique et son coffre-fort. Et les enfants, à quelques expressions près, n’échappaient pas à la règle.
Badinages, bons mots…quelques couples qui s’éloignaient parfois dans les allées des parcs… Tout n’était que jeu finalement. Comme maintenant.

-Et je relèverai le challenge avec plaisir, fit-il en souriant. Ce n’est que justice que je me rende digne de toi…

Dans les contes sur lesquels il était parfois tombé par hasard, la dame ne se laissait pas gagner sans éprouver le chevalier…Jeu, encore et toujours.
Evangeline évoqua alors les technologies moldues qui restaient encore un mystère pour lui. Leroy avait découvert l’électricité chez ses amis et appréciait beaucoup le principe, plus pratique que les bougies par certains côtés, notamment dans les bibliothèques où les vieux parchemins si fragiles ne demandaient qu’à s’enflammer…Des livres inestimables avaient ainsi été perdus par l’inadvertance et la négligence de leurs propriétaires. Néanmoins, les chandelles et les cheminées avaient l’avantage de ne subir aucune coupure. De même, il était impossible de voyager avec l’électricité. La Poudre de Cheminette lui faisait donner l’avantage aux cheminées…parce que les voitures que les Moldus devaient utiliser en remplacement lui semblaient peu pratiques. S’entasser dans ces petits espaces, subir les embouteillages, les arrêts, les accidents… Très peu pour lui.
L’informatique et les baladeurs…il ne connaissait pas ou, s’il en avait rencontré, ignorait leur usage. Il avait l’impression de se sentir tellement ignorant, comme un jeune enfant qui découvrirait le monde et s’émerveillerait du moindre objet qui ne serait que banalité aux yeux d’un autre. C’était gênant quelque part. Mais le Serdaigle ne pouvait demeurer dans le monde des sorciers pendant les vacances d’été, c’était trop dangereux. Il limitait au maximum ses incursions sur le Chemin de Traverse, de crainte de croiser son père ou ses amis Mangemorts. Cela avait failli arriver à plusieurs reprises et il s’en était sorti de justice, en se dissimulant avant que les autres ne le repèrent. Depuis, il faisait preuve de la plus grande prudence.

-Tu ne me parles pas complètement chinois, mais presque. Il me reste tellement à apprendre, sur les objets, l’histoire. Tu m’aiderais à comprendre comment tout cela fonctionne ?... Je me doute qu’on peut bien vivre sans magie, ce n’est pas d’elle que je fais dépendre mon bonheur. Ca facilite seulement la vie…

Comme ça et c’est tout ? Si elle voulait… Pourtant, dans cette conversation, il découvrait de nouvelles facettes d’elle qu’il n’aurait pas soupçonnées, en se fiant à sa seule réputation ou à ce qu’il pouvait entendre dans les couloirs, même s’il ne faisait pas grand cas de ces derniers bruits.
Elle rit de nouveau, le surprenant. Il secoua la tête lorsqu’elle lui ébouriffa les cheveux, en souriant. Tomber amoureux de la culture moldue ou d’une jeune fille moldue ? Il n’y avait jamais vraiment pensé, n’ayant pas eu l’occasion d’en rencontrer. Et c’est vrai que l’environnement familial ne l’encourageait pas à envisager une telle chose. Maintenant que son horizon était ouvert, il ne l’envisageait pas davantage pour l’heure. Comment sortir avec quelqu’un, sans pouvoir lui donner d’adresse, de moyen de communiquer ?

-Ce serait bien possible, la culture moldue est passionnante. Mais il me serait difficile d’en trouver une qui soutienne la comparaison avec toi…et qui ne fuie pas dès que je lui dirai ce que je suis ! De toute façon, les princes ne sont pas supposés mettre leur princesse en danger, conclut-il avec un haussement d’épaule.

Leroy ne savait que trop bien quel était le prix à payer. Il avait perdu des amis chers en sous-estimant son père ; jamais il n’entraînerait quelqu’un dans ses ennuis ou dans un monde où la guerre se préparait, surtout quand la personne risquait de figurer en tête de liste des victimes.


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Message  Invité Sam 31 Mar - 19:24



    -Et je relèverai le challenge avec plaisir, fit-il en souriant. Ce n’est que justice que je me rende digne de toi…

    Intéressant. Mais pratiquement infaisable. Malgré tout, Angie lui renvoya son sourire, sachant que tout cela n'était qu'un jeu ... pour l'instant. Un jeu qui mêlait charme et sujets sérieux, comme ici la technologie moldue qui semblait attiser la curiosité du petit prince. Au final, elle avait peut être raison. Leroy était confronté à cette culture pendant l'été, il en connaissait plus qu'avant et Eva en déduit qu'il cherchait à éviter le monde magique. Pourquoi ? Sa famille, son père ? Surement son père ... il lui en avait parlé tout à l'heure. Alors quand il demanda son aide pour en apprendre d'avantage, Angie répondit par un hochement de tête et un léger sourire. Bien sûr. Au début de cette conversion, elle ne l'aurait peut être pas fait ... sauf si Leroy avait été vers elle d'une façon moins hautaine que d'habitude. Mais cet air, ce n'était qu'une carapace n'est-ce pas ? Parce que son comportement actuel était tout à fait plaisant, agréable et Angie se surprit à apprécier sa compagnie.

    Par contre, son sourire disparut quelque peu et son sourcil se haussa légèrement. Difficile de trouver une fille de sa taille et qui ne fuit pas ? Qu'est-ce qu'il lui chantait là ? Le discours d'un beau et noble prince qui a peur pour sa princesse.

    "Blablabla"

    Voila ce qu'elle trouva à répondre à cela, tout en mimant des bouches parlantes avec ses mains. Et peu du genre, dans la chanson la danse des canards, quand ils font coin coin. Et peu près comme ça.

    "Alors dans ce cas, il vaut mieux rester seul si tu ne veux blesser personne."

    Dans sa voix, on pouvait sentir une pointe d'agacement. Angie détestait cette façon de penser bien trop chevaleresque et bien souvent typiquement gryffondorienne. C'était déjà de un bon pour les roman à l'eau de rose, et de deux complètement faux.

    "Crois que ce n'est pas dangereux de parler à une sang de bourbe, par les temps qui courent ? Et pourtant je continue de vivre comme je l'entend et je fréquente parfois des sangs purs."

    Oui, elle fréquentait des gens vraiment différents, de toutes les couleurs, de nationalité différente et de sang différent. Ce n'était pas un foutu lord noir qui allait rompre son quotidien. Angie c'était toujours battue, et elle se battrai toujours car la vie est un combat éternel. Il faut toujours faire ses preuves, prendre des risques, prendre des décisions qui pourraient faire le bien ou le mal, d'un coté ou de l'autre de la balance. Il ne fallait pas se soucier de mettre les gens en danger.

    "Tu-sais-qui aurait d'ors et déjà gagné, si tu réagis ainsi. Tu n'as pas peur de prononcer son nom, montres alors que tu n'as pas peur de lui et que tu peux vivre normalement tout en te battant. Il y aura des morts de toute façon ... il y en a déjà eu."

    Il y eut un long silence où Angie en profita pour descendre de la table pour se rapprocher du feu. Les ombres des flammes dansaient sur son visage d'ange, lui apportant une douce chaleur, mais aussi une certaine gravité et fragilité. Ses mains se rapprochèrent de l'âtre, comme pour y chercher chaleur et réconfort.

    "Et il faut bien mourir de quelque chose. On meurt tous un jour."

    Cela pouvait paraitre défaitiste mais Angie ne faisait pas d'illusion. Elle était la cible numéro un, l'ennemi principal à abattre - du point de vue des mangemorts. C'est pour cela qu'elle profitait, qu'elle vivait à fond ces moments à Poudlard, qu'elle riait et s'amusait autant - tout en étudiant évidemment. Cela pouvait paraître surprenant de sa part, elle qui semblait ne se soucier de rien et pourtant ...
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Message  Leroy de Louvière Sam 31 Mar - 20:50

Lorsqu’Evangeline accepta de lui offrir son aide, Leroy la remercia d’un sourire. Il espérait pouvoir lui rendre la pareille un jour ou l’autre. Il n’aimait pas demander de l’aide, préférait se débrouiller seul, se convaincre qu’il pouvait y arriver… Mais il y avait des domaines où ce n’était tout simplement pas possible, tant il avait de retard à combler. Si jamais il avait l’occasion de rendre service à Evangeline, il ne s’en priverait pas.

Ses dernières paroles parurent cependant l’agacer. Bla bla bla ? Se moquait-elle de lui ? Il la regarda d’un air méfiant, tandis qu’elle mimait des bouches en train de parler. Etait-ce si stupide de ne pas vouloir impliquer des innocents dans cette guerre ? Bien sûr que non ! Leroy en avait constaté les résultats à ses dépens ; une telle situation ne devait jamais, jamais se reproduire. Surtout pas par sa faute.
Rester seul… c’était à cela qu’il s’était efforcé en grande partie depuis son retour en quatrième année. Solitaire, réservé, Leroy avait évité de tisser des liens trop profonds, même si la situation changeait petit à petit. Il ne voulait pas évoquer sa vie devant les autres et, comme il ignorait de quoi demain serait fait, il avait préféré garder ses distances. Bon ou mauvais choix, il n’en savait rien lui-même. Sur l’instant, cela lui avait semblé la meilleure solution pour décourager la curiosité des autres élèves et, d’une certaine façon, pour se protéger lui-même. Il s’ouvrait cependant quelque peu depuis le début de l’année, l’évolution de sa relation avec Sveltlana en était un bel exemple…mais tant que cela restait dans le cadre de Poudlard, c’était sans danger pour les autres. Tous étaient plus ou moins au courant de ce qu’il se passait, en subissaient les conséquences. Leur parler ne changerait rien à leur situation. Mais il ne pouvait pas impliquer des gens extérieurs à leur monde. Si un autre désastre se produisait, il n’était pas certain de s’en relever.

-Rester seul pour éviter de blesser des gens ne me dérangerait pas, ce serait un bien faible prix à payer… Bien sûr que si, c’est dangereux de parler à une sang de bourbe, comme tu dis, comme il est tout aussi dangereux de parler à un paria sang-pur. Mais d’une certaine façon, nous sommes déjà pris dans l’engrenage ; les Mangemorts savent qui nous sommes et ils veulent nous avoir. Je refuse seulement d’y faire entrer des innocents, qui n’ont rien à y faire. C’est peut-être idiot, mais tant pis.


C’était déjà bien difficile de se battre quand on appartenait soi-même au monde des sorciers, alors y introduire des Moldus et leur annoncer qu’ils étaient les premiers touchés, très peu pour lui. Pour autant, cela faisait partie de l’avenir que le Serdaigle voulait voir advenir : des couples sorcier/moldu, avec des enfants élevés dans les deux cultures, comme cela avait été le cas pour ses amis. Il était prêt à tout pour que cela se concrétise d’une façon ou d’une autre, mais il n’entendait pas jouer des tragédies supplémentaires.

Evangeline continuait cependant à parler. Déjà eu des morts ? Leroy se tendit, tandis que son chagrin menaçait de refaire surface. Il frissonna. Bon sang, il devait se maîtriser ! Evangeline se rapprocha de l’âtre et il s’efforça de contrôler son émotion, sans y parvenir vraiment. Ce fut d’une voix un peu moins calme que d’ordinaire qu’il reprit la parole :

-Je n’ai pas peur de Voldemort et je ne le laisserai jamais l’emporter, au moins sur moi ; c’est pour cela que je ne crains pas de le nommer. Je sais très bien qu’il y a déjà eu des victimes…est-ce une raison pour en vouloir d’autres ? Je ne veux plus en être responsable… Alors, oui, je suis prêt à me battre, je l’ai déjà fait et je continuerai. Mes choix sont seulement différents des tiens…

On meurt tous un jour…
Devenait-elle défaitiste ? C’était une Evangeline plus sérieuse que celle qu’il connaissait, qui transparaissait derrière ces mots. Il se leva à son tour pour se rapprocher d’elle, posa doucement la main sur la sienne. La chaleur du feu lui sauta au visage, mais cela lui fit du bien.

-Et on n’est jamais trop jeune pour mourir… Mais dans ce cas, si nous partons en nous voyant déjà condamnés, Voldemort l’emportera encore plus sûrement. Tu profites de Poudlard et c’est bien. Mais on peut aussi croire vraiment en l’avenir, non ?
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Message  Invité Lun 9 Avr - 15:54

    Perdue dans ses pensées défaitistes, Angie imaginait d'horribles scènes. Elle voyait ses ombres se mouvoir dans la nuit, crées par les rayons blafards de la lune menaçante. Elles se glissaient partout et ôtaient silencieusement la vie des innocents, sans scrupule. C'était la mort. Eva revoyait encore la photo de la gazette, une personne encapuchonnée portait un masque osseux, symbole de la mort qu'ils semaient et qu'ils marquaient d'une marque terrible. La marque des ténèbres qu'ils disaient. Même la chaleur brulante de la cheminée ne parvenait pas à la réchauffer. Elle avait soudainement si froid, des frissons qui remontaient le long de son dos. Etait-ce la peur qui lui donnait une telle sensation ... cela en avait tout l'air.

    Un soudain contact la fit sursauter. Et lorsque son esprit revint sur terre, son regard se baissa et elle vit la main de Leroy sur la sienne. Ses paroles résonnèrent dans son esprit comme un écho. Croire en l'avenir ? Etait-ce seulement possible pour des gens comme elle ... comme lui. Le ministère était surement infiltré. Et pourtant, ce sentiment de peur semblait s'atténuer jusqu'à disparaître grâce à ce simple effleurement. Son regard remonta alors pour croiser celui de Leroy. La menthe à l'eau rencontrant l'océan le plus profond. L'assurance qui y brillait lui redonna un peu de peps, de confiance et cet avenir.

    "Oui."

    Un simple mot, mais qui voulait tout dire. Mais au fur et à mesure que ses sentiments obscures s'enfonçaient au plus profond de son coeur pour y disparaitre, un autre prit place. La gêne. Cette main sur la sienne ... non pas qu'elle n'aimait pas ce contact ou qu'elle n'en ait pas l'habitude, mais une telle proximité, une telle ... compassion, et tendresse. Non, ce n'était pas une chose dont elle avait l'habitude. Pas même avec Saïd. Mais elle n'osait pas bouger. Elle n'osait pas enlever sa main. La gêne semblait la paralyser bien que son visage n'exprime en rien ce sentiment. Juste un visage d'ange éclairé par les flammes de la cheminée, un peu perdu.

    Puis des éclats de rire et des voix fortes retentirent derrière le tableau de la salle commune et cela eut le don de la faire revenir sur terre et de se retourner, retirant de ce fait sa main de celle de Leroy. L'équipe de Quidditch entra alors dans la salle commune avec à sa tête Nicolas. Il semblait avoir fini son entrainement et en voyant ses vêtements trempés, Angie sut qu'elle avait bien fait de ne pas être allée le voir. Parce qu'elle avait échappé de peu à la tempête et à un rhume, mais aussi parce qu'elle avait vu un autre aspect chez Leroy de Louvière. Même si ce dernier geste l'avait un peu gênée, c'était déja oublié dans son esprit.

    "Oh, mon serviteur est de retour. Je vais devoir te laisser petit prince."

    Puis elle mima une révérence.

    "Au plaisir.

    Et elle tourna les talons pour rejoindre l'équipe de Quiddtich. Elle était déja sorti avec quelques membres donc on pouvait comprendre leur regard un peu ... noir ? Mais il ne suffisait d'un rien pour qu'ils ne retournent dans sa poche. Mine de rien, elle marquait les esprits de quelques gens. Quelques belles paroles, un regard de braise et ils seraient de nouveau à ses pieds. Et même si Nicolas avait été déçu qu'elle ne vienne pas le voir, lorsqu'elle arriva dans son dos, enroulant ses bras autour de son corps et posant ses mains sur son torse ... la magie avait opéré. C'était tellement facile. Ils s'installèrent dans un coin de la salle commune et Angie jeta un dernier regard à Leroy, un clin d'oeil avant de lui tourner le dos et s'occuper pleinement de son petit ami actuel.
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Message  Leroy de Louvière Lun 30 Avr - 23:24

[Je suis absolument désolée de mon retard, j'avais prévu de répondre lundi ou mardi dernier...mais j'ai eu un gros souci cette semaine et je n'ai pu prendre le temps de répondre qu'aujourd'hui. Encore désolée]

Leroy percevait la peur d’Evangeline même s’il ne savait à quoi elle pensait précisément. Il pouvait s’en douter cependant, sachant à quoi s’en tenir sur la situation actuelle. Les Mangemorts…le pire était sans doute qu’il les connaissait presque tous, les avait fréquentés, fût un temps, sans même parler de son propre père, qu’il savait désormais être un assassin de la pire espèce. Il était capable de mettre un nom sur chaque masque. Dire qu’il avait manqué les rejoindre, failli se laisser fasciner par le goût du pouvoir en oubliant tout le reste… Le garçon qu’il avait été à l’époque le dégoûtait à présent.

Evangeline sursauta en sentant le contact de sa main et le garçon faillit la retirer. Il se retint cependant. Malgré tous les évènements récents, la mort de ses amis, Leroy voulait vraiment croire qu’un autre avenir était possible, ou du moins, tout mettre en œuvre pour qu’il advienne. Il n’avait pas le droit de se laisser abattre, Meadowes le lui avait bien fait comprendre lors de leur discussion. Alors, il fallait s’accrocher. Bien sûr qu’ils étaient menacés, qu’ils risqueraient leur vie dès qu’ils mettraient les pieds hors du château, pendant les vacances ou à la fin de leur scolarité. Son statut de sang-pur, si tant est qu’il aurait eu l’idée de s’en servir, ne valait plus vraiment, remplacé par celui de traître à son sang. Une erreur impardonnable aux yeux de son père et de ses amis. Et pour cela justement, il n’arrêterait jamais de se battre. Il pouvait ne rien y gagner, sinon la beauté du geste, mais il voulait leur montrer qu’il était plus fort qu’eux, à sa manière. Il refusait d’accepter le monde nouveau qu’il promettait.

Leroy croisa alors le regard d’Evangeline. Il s’efforça de lui transmettre son assurance, et cela parut fonctionner car elle se rasséréna quelque peu.

-On s’en sortira, ajouta-t-il.

Il ne pouvait pas vraiment en faire une promesse, mais il garda un ton assuré. Trop de confiance menait à la témérité mais trop peu menait finalement à l’échec.
Un instant passa ; Leroy garda sa main sur celle d’Evangeline. Le geste était tendre, il se voulait rassurant, presque protecteur, sans pour autant s’imposer. C’était étrange de penser qu’ils avaient pu en arriver là alors que leur conversation n’avait pas débuté sous les meilleurs auspices. Mais ils parvenaient à se comprendre.

Le garçon était sur le point de se rapprocher encore d’Evangeline lorsque de brusques éclats de rires retentirent dans leur dos. L’instant fut rompu, tandis que l’équipe de Quidditch de leur maison, trempée, faisait son entrée. Sa condisciple s’écarta, mimant une révérence.

-Le plaisir sera pour moi, Majesté
, répondit Leroy avec un sourire, en s’inclinant à son tour devant elle.

Elle alla alors rejoindre son petit ami du moment. Leroy s’écarta du feu, retournant à sa place pour prendre ses livres. Les autres Serdaigles présents dans la salle commune retournaient également à leurs occupations et à leurs bavardages. Nul doute que cette conversation allait en faire parler certains. Eh bien, qu’ils parlent, pensa le garçon. Il était vraiment heureux d’avoir pu découvrir qui était vraiment Evangeline. En coulant un regard vers elle, il croisa son regard et répondit à son clin d’œil par un sourire, avant de parcourir distraitement les pages de ses manuels.

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