Les Maraudeurs R.P.G
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Mauvais élèves [Leroy]

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Message  Romane Lawson Dim 12 Mai - 19:47

Romane s'arrêta devant la porte, hésitant à entrer maintenant. Elle était légèrement en avance. Elle posa sa main délicatement sur la poignet. Elle n'avait pas particulièrement envie d'entrer, mais elle n'avait rien d'autre à faire. D'habitude, Poudlard est comme une fourmilière. Les gens se croisent sans cesse, les discussion font rage, ne laissant aucune place au silence. Pourtant, ce matin, Romane était seule. Il faut dire, qui aurait envie de monter au troisième étage à 8h un samedi ? Personne d'un temps soit peu intelligent surement. Mais Romane était bien là, et paraissait idiote dans cette position.

Romane respira un grand coup, et poussa la porte. McGonagalle était déjà assise derrière le bureau, écrivant sur un parchemin. Cette dernière ne prit pas la peine de lever la tête sur la Serpentarde. Les deux étaient habituées à ce genre de rendez-vous. Romane se faisait souvent coller par Mcgonagall. Pour différentes raisons, mais la plus évidente était que les deux jeunes femmes se détestaient.

Cette fois ci, la vieille sorcière avait trouvé comme excuse que Romane avait insulté un première année de Gryffondor, qui avait finit dévasté à l'infirmerie. La serpentarde ne se rappellait pas d'un tel événement, sinon, elle en aurait été fière. Mais c'est vrai que les mots de la jolie rousse était souvent blessant et qu'elle ne s'en rendait pas forcément compte. Tant pis pour ce première année, pour l'instant, c'était elle qui souffrait.

Elle traversa la salle puis elle s'assit comme à son habitude au premier rang. Elle ne prit pas la peine de sortir quoi que se soit, mais comme lui avait gentiment obligé son directeur de maison, elle s'exclama :

- Bonjours.


C'était tout sauf un bon jour. Elle avait du se lever à six heures du matin, tandis que toutes les filles de sa chambres dormaient encore. Elle était collée deux heures d'affilée avec quelqu'un qu'elle détestait. Et elle s’apprêtait à s'ennuyer puisque tout ces devoirs étaient déjà fait.

- Vous êtes en avance. Cela ne vous aidera pas à sortir plus tôt. La retenue commenceras quand nous serons au complet.

Romane détestait la manière dont sa professeur avait de ne pas être précise. Il y avait donc une ou plusieurs autres personnes à être collé. Paix à leurs âmes. Romane n'avait pourtant pas vu énormément de monde à la grande salle ce matin. C'est à peine s'il n'y avait pas plus d'une personnes par maison.

Qui que cette personne soit, plus elle arriverait tôt, mieux se serait. Romane ne pardonnerait pas aisément à quelqu'un de l'avoir obligé à rester plus longtemps dans une affreuse salle avec une affreuse dame.

Romane continua le jeu lancé par McGonagall et prit son sourire le plus ironique et lança :

- Bénit que soit cette personne de nous laisser plus de temps ensemble madame, n'est-ce pas ?


La "Dame" en question ne prit même pas la peine de répondre. Surement parce que la réplique de Romane était d'une stupidité incommensurable. Mais elle s'en fichait. Pour elle ceci était un jeu. Un jeu sans conséquences. Elle n'avait pas peur d'enfreindre les règles. Dans sa tête, même si elle était renvoyé, Alek lui enseignerait ce qui lui restait à apprendre. Avec le temps, Poudlard était devenue une option pour pour atteindre son but : devenir puissante.

Les minutes se faisaient déjà longue à l'attente de cette personne..
Romane Lawson
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Message  Leroy de Louvière Lun 13 Mai - 15:32

Leroy remontait le couloir en direction de la salle commune de Serdaigle. Il avançait relativement vite, compte tenu du fait qu’il ne progressait qu’à la lumière que la lune projetait à travers les hautes fenêtres. S’éclairer dans les couloirs la nuit vous rendait plus aisément repérable qu’autre chose, et le garçon avait appris depuis longtemps à se passer d’éclairage. D’autant qu’il connaissait par cœur le trajet qu’il effectuait à présent. Il aurait pu l’accomplir les yeux fermés sans craindre de heurter une armure ou de se tromper à une intersection. Saisi par l’une de ses habituelles insomnies, le Serdaigle s’était relevé pour aller passer quelque temps dans la Réserve. Les livres de magie noire qu’elle renfermait ne lui étaient accessibles que de cette façon, et il en avait besoin pour connaître les sorts dont usaient les Mangemorts et savoir s’en protéger. Mais quel professeur aurait accepté d’entendre de tels arguments ? Bien peu, et Leroy était contraint à une certaine clandestinité. La nuit avait été fructueuse, et c’était d’un pas léger qu’il remontait désormais vers son dortoir, pour profiter des quelques heures de nuit qu’il restait encore. Encore deux couloirs et il y serait… Les trois heures du matin avaient sonné, et il doutait de rencontrer quelqu’un d’encore éveillé à ce moment de la nuit. Aussi manqua-t-il faire un bond lorsqu’une porte sur sa gauche s’ouvrit brutalement, projetant une vive lumière dans le couloir. Lumière qui le piégea dans sa clarté. Le Serdaigle se figea une seconde, avant de démarrer au pas de course dans l’intention claire et nette de s’enfuir, mais dans la précipitation du mouvement, la capuche de sa cape glissa et la lanterne que tenait le professeur…McGonagall l’accrocha en plein visage. Dès lors, il ne servait plus à rien de fuir. Si une silhouette vêtue d’une cape noire, sans insigne, avec des cheveux de couleur noire, serait restée difficilement identifiable, bien peu d’élèves arboraient une balafre de l’œil au menton sur la joue. Ce que ne manqua pas de confirmer la voix du professeur dans la seconde suivante :

–Louvière !

Inutile de le nier. Le garçon s’était retrouvé traîné dans le bureau de la directrice des Gryffondors où elle avait passé un bon quart d’heure à lui dire ce qu’elle pensait de sa conduite. Que s’il s’était attiré, elle ne savait comment la bienveillance de Dumbledore, il n’en allait pas de même pour la sienne. Qu’une telle entorse au règlement n’allait pas rester impunie. Et cætera, et cætera. Leroy aurait pu réciter son discours par cœur tant il était prévisible. Elle était contente de lui mettre la main dessus, n’ayant pratiquement jamais réussi par le passé. Dommage que ce fût seulement en revenant du bon côté qu’il se fît prendre… À croire que Morgane protégeait les fauteurs de trouble. En tous cas, une fois le discours de McGonagall ingurgité, elle lui avait signifié sa punition : des heures de colle qui auraient lieu le samedi matin suivant. Sans doute pensait-elle que cela le gênerait de le faire se lever aussi tôt, mais le garçon ne s’en souciait guère. Tout ce qu’il voyait dans l’histoire, c’est que cela allait lui faire perdre des heures qu’il aurait pu employer de façon bien plus utile.


À présent, Leroy remontait en toute hâte les escaliers qui menaient au troisième étage. Il était huit heures moins deux minutes, et il était à peu près certain que McGonagall ne tolérerait pas le moindre retard de sa part. Fatigué, le garçon s’était recouché quelques instants après la sonnerie du réveil…et s’était réveillé plus tard que prévu. Il n’avait eu que le temps de s’habiller à la hâte, de dévaler les étages de Poudlard pour avaler un verre de jus de fruits et une tartine, avant de remonter jusqu’au troisième étage. Légèrement essoufflé, il prit un instant devant la porte où l’attendait le professeur pour se recoiffer et calmer sa respiration, puis il frappa. Il était huit heures pile. Il poussa la porte lorsqu’on lui dit d’entrer. La première personne qu’il vit en entrant fut bien entendu le professeur McGonagall… Mais elle avait oublié de préciser qu’il ne serait pas le seul élève en retenue avec elle ce matin-là. Et l’élève en question n’était autre que… Romane Lawson. Merveilleux.

–Bonjour, professeur, salua-t-il cependant, aimablement, en se concentrant sur l’enseignante.

–Nous voilà donc au complet, fit McGonagall en les toisant l’un et l’autre.

À cet instant, on frappa de nouveau à la porte, et un air d’exaspération courut sur le visage du professeur. Visiblement, cette visite là n’était pas attendue. McGonagall traversa la salle pour aller ouvrir : un élève se tenait sur le seuil, et d’après ce que Leroy comprit de ses paroles, la présence de la directrice était requise ailleurs. Celle-ci lâcha un « J’arrive » d’un ton sec, avant de se retourner vers eux.

–Bien, en ce qui vous concerne tous les deux… je suppose que vous avez remarqué l’état déplorable de cette salle. Un bon nettoyage lui fera du bien, vous trouverez tout le matériel nécessaire dans le placard juste là, fit-elle en pointant une porte qui s’ouvrait de l’autre côté de la pièce. Naturellement, vous ne disposerez pas de vos baguettes.

D’un Accio rapide, elle attira à elle les baguettes des deux sorciers. Leroy manqua tenter de retenir la sienne dans sa main, mais il retint son réflexe au dernier moment. Il détestait se retrouver ainsi privé de sa baguette, il se sentait trop démuni sans elle. Et du ménage, franchement… C’était une tâche pour les elfes de maison.

–À tout à l’heure, conclut le professeur. Vous avez intérêt à ce que tout soit étincelant lorsque je reviendrai.

Leroy n’aurait pu imaginer pire manière de perdre son temps. Surtout en compagnie de l’une de ses anciennes ennemies. Dès que McGonagall eut fermé la porte derrière elle, il se tourna vers la jeune fille.

–Salut, Romane.

Et il ajouta :

–C’était quel article du règlement que tu as enfreint cette fois ?

Il doutait qu’elle suivît de son plein gré une initiation au ménage des vieilles salles de classe.
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Message  Romane Lawson Lun 13 Mai - 23:00

Quelqu'un frappa à la porte et entra. Romane s'attendait à beaucoup de gens, serpentards pour la plus part, mais pas à Leroy de Louvière. Elle le connaissait plutôt bien, pour en avoir fait son ennemi un temps. Lorsqu'ils s'étaient rencontrés, ils n'avaient pas mis plus de quelques secondes à se détester. Leroy était à Serdaigle, il était prétentieux, et détestait les enfants de moldus. Quand à Romane, elle détestait les personnes se croyant supérieur à elle. Elle avait sans cesse cherché à le blesser, et réciproquement.

Il l'avait même traité de sang de bourbe, une ou deux fois. C'était quelque chose qui n'atteignait pas la jeune Serpentarde, mais ça avait le don de l’énerver. A ses yeux, on n'était pas supérieur les uns aux autres par rapport au sang qui coulait dans nos veines, ni même à l'argent qu'on possédait. Il fallait se battre, tant sur le plan intellectuel que sur le plan physique pour pouvoir se prétendre supérieur aux autres. Mais à cette époque, et surtout aux yeux de la rousse, Leroy n'avait rien de tout cela. Il était un étudiant comme un autre. A serdaigle...

Pourtant, les deux élèves avaient cessé la guerre qu'ils avaient fait pendant quelques années. Leroy avait peu à peu changé. Il avait finit d'être ce sale type que Romane détestait pour devenir quelqu'un de meilleur. Et dés lors, les deux étudiants avaient cessé tout contact. Romane n'avait plus de raison de le haïr si toutes les raisons de le faire avaient disparut.

Romane le regarda saluer McGonagalle si poliment, qu'elle avait du mal à reconnaître le garçon qu'elle détestait. Il avait l'air comme tout les autres élèves désormais, simple et ennuyeux. Mais Romane savait que ce n'était pas la réalité.

McGonagall leur fit le plaisir de leur annoncer qu'ils étaient désormais au complet. Romane soupira de soulagement, en sachant que dans deux heures à peines ils seraient libres. Romane se demandait bien comment le "gentil Leroy" avait finit par se faire coller. Mais puisque le silence était le mot d'ordre de la vieille sorcière, elle ne le saurait sans doute jamais.

C'est alors qu'on frappa à nouveau à la porte. Le visage de l'adolescente se tourna vers l'encadrement de cette dernière avec beaucoup plus de rapidité et de curiosité que la première fois. Mais personne ne rentra. Qui était assez fou pour venir frapper dans une salle habituellement vide à huit heures du matin ? McGonagall se leva pour allez ouvrir, pas particulièrement contente qu'on la dérange durant un de ses plaisir préféré : torturer les élèves en les fixant durant deux longues heures. C'était un troisième année de la maison de gryffondor, apparemment assez effrayé de déranger la vieille chouette. Romane ne prêta pas trop attention à ce qu'ils disaient. Mais elle finit par lâcher un "j'arrive" qui éveilla l'esprit de la Serpentarde.

– Bien, en ce qui vous concerne tous les deux… je suppose que vous avez remarqué l’état déplorable de cette salle. Un bon nettoyage lui fera du bien, vous trouverez tout le matériel nécessaire dans le placard juste là, fit-elle en pointant une porte qui s’ouvrait de l’autre côté de la pièce. Naturellement, vous ne disposerez pas de vos baguettes.

A peine avait-elle prononcé cette phrase que la baguette de Romane glissa de sa ceinture pour atterrir dans la main de McGonagalle. Un léger rictus vint perturber le visage de l'adolescente, qui méprisait à cet instant plus qu'à n'importe qu'elle autre la directrice des Gryffondors. Celle-ci partit en laissant quelques consignes derrière elle qui ne parvinrent même pas à la jeune fille qui détestait se retrouver ainsi, sans baguette. Elle était assez menue, elle savait courir mais certainement pas se battre contre quelqu'un d'assez musclé. Même si "gentil Leroy" n'oserait sans doute pas se lancer dans un corps à corps avec elle, Romane avait tendance à ne pas apprécier qu'on la prive ainsi de ses défenses.

C'est à ce moment là que Romane décida de s’intéresser aux décombres qui l'entouraient. A force d'avoir voulu narguer la professeur de métamorphose, elle n'avait pas vu l'état, quasi monstrueux de la pièce. Romane n'était pas étonnée qu'elle soit inutilisable. Il y avait des toiles d'araignées à tout les coins, et un centimètres d'épaisseur de poussière sur le sol, à tel point qu'on voyait encore la trace de leurs passages. Les deux fenêtres étaient parsemées de taches dont Romane ne connaissait pas la provenance. Il y avait au fond de la salle, des bous de bois et les carcasses de chaises cassées à même le sol. Quand au mur, certaines pierres s'étaient décollées, et ce dernier était pleins de fissures. On aurait dit qu'un combat avait eut lieu à l'endroit même ou les deux étudiants se tenaient. Romane aurait voulu en faire la remarque, mais "gentil Leroy" décida de prendre la parole :

–Salut, Romane. C’était quel article du règlement que tu as enfreint cette fois ?


Un demi sourire s'afficha sur le visage de cette dernière suite à cette remarque. Elle se leva de la chaise où elle était assise, et se dirigea vers le fond de la pièce pour récupérer les outils nécessaires à leur combat. Elle prit une voix neutre pour répondre :

- Oh, il parait que j'ai fais pleurer un première année, rien d'inhabituel. Et toi, gentil Leroy ?


Aux yeux de Romane, ce surnom était loin d'être innocent. C'était une sorte de rappel, d'avertissement que le jeune homme devrait prendre en compte. En quittant le clan des méchants il avait perdu sa part d'intimidation. Aux yeux de romane il était devenue aussi effrayant qu'un mouton. C'était aussi un moyen de se protéger elle même. Elle ne voulait certainement pas que Leroy se croit plus fort qu'elle et tente de lui faire du mal. Même si il avait changé, aux yeux de Romane, Leroy était toujours le sale type qu'elle avait connu. On ne peut changer qui on est.

A peine posé sur la poignet que Romane retira sa main. Elle était toute sale. Romane jura entre ces dents et ouvrit la porte rapidement. Balais, serpillières, éponges, sceau, produits ménagés, tout ce que Romane avait toujours détesté. Elle n'avait pas vraiment envie de faire le ménage, mais avec les beaux jours qui revenaient elle aurait aimé voir en "samedi' quelque chose d'autre que des heures de colles à répétition. Elle était prête à se soumettre aux règles de la vieille chouette si cela lui apportait la paix. Elle se tourna vers Leroy, et sortit soucieuse :

- Dit moi Leroy ? Tu t'es déjà servis d'un balais n'est-ce pas ?


Après tout, le jeune homme venait d'une famille de sorciers. L'idée même qu'il est déjà fait du ménage étonnerait la jeune fille. Mais elle n'était pas prête à devoir lui enseigner le monde des "sang de bourbe".
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Message  Leroy de Louvière Mar 14 Mai - 15:42

Romane… Cela faisait des mois à présent qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de se retrouver face à face. Leroy l’observait tandis qu’il attendait la réponse à sa question. Il était vrai que leur conflit d’autrefois avait perdu une grande partie de sa raison d’être, depuis qu’il avait lui-même changé de camp et qu’il tâchait de s’améliorer. Il n’avait plus de raison pour se pavaner dans les couloirs du château, fier de son sang et de la fortune de son père, si semblable aux élèves de Serpentard élevés dans la même idéologie que lui. Tous avaient été abreuvés dès le berceau de l’importance qu’il fallait accorder à la pureté du sang, à ces arbres généalogiques qui s’étendaient sur des siècles avec des ramifications à rendre fou l’esprit le plus ordonné. Et pendant des années, Leroy n’avait pas vraiment pensé que ces principes pussent être remis en cause. Il lui était arrivé de douter, oui, de se poser des questions, mais il enterrait cela au fond de sa conscience pour ne pas briser ses relations avec son père. Celui-ci ne supportait pas la moindre contestation, il l’avait prouvé à de nombreuses reprises. Leroy tenait avant tout à lui plaire, à se montrer digne de lui pour qu’Emmeran l’aime vraiment, et il adoptait donc le comportement qu’on attendait de lui face aux autres élèves, et notamment les nés-moldu. Il s’était souvent disputé avec Romane, allant jusqu’à lâcher l’épithète infamante pour les gens comme elle. À l’époque, il voulait la blesser, lui faire ravaler sa prétention : une née-moldue comme elle n’avait pas à prétendre à la puissance, pas plus qu’à vouloir se hisser au-dessus des sang-pur.
Certes, à présent, le garçon voyait bien à quel point il s’était fourvoyé pendant toutes ces années, à quel point l’idéologie de son père l’avait entraîné sur la mauvaise voie, à quel point il était passé près de chuter définitivement du mauvais côté. Après sa fuite de chez lui, sa prétention et son orgueil en avaient pris un coup : il n’avait plus rien. Plus de maison, plus d’argent à part les quelques Gallions qu’il avait pu récupérer, sa malle de Poudlard et son contenu pour seules possessions… C’était bien peu. Une vie réduite à trois fois rien. Et Leroy avait compris à quel point son attitude envers Romane et les autres nés-moldus avait été odieuse. Il essayait de se rattraper depuis, et évitait tout contact avec Romane. Il ne tenait pas à se disputer encore avec elle. Et espérait que la retenue ne dégénèrerait pas, maintenant que McGonagall les avait laissés seuls. Finalement, ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée que le professeur les eût dépouillés de leur baguette. Cela éviterait certains débordements…malencontreux. Leroy ne se voyait pas agresser physiquement la jeune fille face à lui ; cela ne lui traversa même pas l’esprit. Il n’en avait pas l’intention, et son père lui avait tellement interdit de se battre « à la moldue » dans son enfance, que c’était toujours une solution qu’il envisageait en second lieu, quand il n’avait vraiment pas d’autre option. Il comptait avant tout sur sa baguette pour se défendre, surtout à Poudlard. La jeune fille se leva de sa chaise pour se diriger vers le placard à balai, tout en répondant qu’elle avait fait pleurer un première année. Rien d’inhabituel, effectivement. Il connaissait bien la langue acérée de Romane, et il éprouva une pointe de compassion pour l’élève, qui n’avait pas dû comprendre ce qui lui arrivait.

Gentil Leroy…il avait assez entendu de moqueries du même genre pour savoir ce que cela sous-entendait. Les Serpentards pensaient qu’en changeant ainsi de côté, il avait abandonné toutes ses armes et qu’il ne représentait plus aucune menace pour eux. Quelle idée, vraiment… Le Serdaigle était parfaitement capable de se défendre et il l’avait prouvé à plusieurs reprises, à ceux qui pensaient que son changement l’avait affaibli. Ils n’avaient pas compris quelle force il en avait retiré pour continuer à se battre tous les jours et tenter de s’en sortir. Pour eux, il n’était qu’un traître à son sang et ne valait pas mieux que les sangs-de-bourbe. Tant pis pour eux. Ils apprendraient à leurs dépens qu’il fallait toujours compter avec lui, et qu’il ne se laisserait jamais marcher sur les pieds. Il haussa les épaules avec un léger sourire lorsque Romane lui retourna sa question :

–Vadrouille nocturne dans les couloirs, ma petite Romane. Rien d’inhabituel là non plus.

Puisqu’elle donnait dans les gentils adjectifs, autant lui rendre la pareille. Romane ouvrit le placard à balai et Leroy commença à s’intéresser à la pièce autour d’eux. D’instinct, il avait évité de s’approcher des tables et de s’appuyer contre elles. Normal, quand on voyait la couche de poussière qui les recouvrait. Le parquet était dans le même état, au point qu’on n’en distinguait même plus la couleur originelle. Les fenêtres ne laissaient guère passer la lumière du jour ; il faudrait sans doute les frotter un moment pour leur rendre leur usage. Sans parler des toiles d’araignées, des taches diverses et variées qui parsemaient un peu toute la salle. Génial. Répugnant. Leroy se retint de soupirer tandis qu’il étudiait l’étendue des dégâts. Ils n’auraient pas trop de deux heures pour rendre une allure correcte à cette salle. Il avait déjà vu pire comme degré de saleté mais n’envisageait pas de s’y attaquer, surtout sans magie. Il rejoignit rapidement Romane devant le placard à balai, qui contenait effectivement tout ce dont ils auraient besoin.

- Dis moi Leroy ? Tu t'es déjà servi d'un balais n'est-ce pas ?

Le Serdaigle ne répondit pas immédiatement à la question de la Serpentard. La réponse était évidemment négative. Non, il ne s’était jamais servi d’un balai, parce que pendant quatorze ans, il avait eu un elfe de maison à disposition pour nettoyer la moindre saleté qui avait l’outrecuidance de souiller la demeure de son père. Il n’avait jamais vu l’intérêt de prêter attention à ces tâches qui relevaient du domaine des elfes, ç’aurait été un abaissement de sa part. L’elfe était là pour nettoyer et il ne se posait pas plus de questions que cela. La situation avait légèrement changé lorsqu’il s’était retrouvé à la rue et qu’il avait dû chercher du travail pour pouvoir s’en sortir, s’acheter à manger, trouver des hôtels miteux où passer ses nuits…lorsqu’il avait la chance d’en trouver qui ne regardait pas l’âge de leurs clients. Il avait donné des cours de français, qui rapportaient plutôt bien, une fois que les parents acceptaient le fait que sa balafre ne faisait pas de lui un voyou ; il avait aussi effectué quelques livraisons pas forcément très recommandables…et il avait déjà fait la plonge dans un restaurant, à plusieurs reprises, même s’il préférait éviter cela autant que possible. Il y avait des gestes et des réflexes dont on ne se débarrassait pas aussi facilement quand on avait passé la majorité de sa vie dans le luxe. Nul doute que son père aurait ri jaune s’il savait à quoi son fils devait se livrer pour assurer sa subsistance. Pour un sang-pur, travailler pour des moldus, c’était déchoir. Mais Leroy n’avait pas eu le choix, et il avait ravalé ses préjugés… Dommage que ces activités n’aient pas inclus le ménage, pour lequel il demeurait toujours aussi ignorant. Son hésitation à répondre avait déjà dû renseigner Romane sur le sujet. Il répondit néanmoins.

–Je connais le principe… mais je te laisse t’en occuper. Je vais plutôt me charger des fenêtres.

C’était admettre implicitement qu’en effet, il n’avait jamais touché un balai. Si Romane se moquait de lui à ce propos, il n’hésiterait pas à riposter. Il se pencha pour attraper les produits ménagers qui servaient pour les vitres ainsi que quelques uns des chiffons.

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Message  Romane Lawson Sam 18 Mai - 12:15

– Je connais le principe… mais je te laisse t’en occuper. Je vais plutôt me charger des fenêtres.

Romane aurait voulu répondre qu'évidemment, c'était aux femmes de faire le sale boulot. Mais elle ne dit rien. Romane savait qu'il n'avait jamais apprit. Et elle ne pouvait lui en vouloir pour ça. Les sangs purs, comme la coutume les appelait, mais qui ressemblaient aux yeux de la jeune fille à tout les autres, n'avaient pas eu la même éducation qu'elle. C'était un fait, non une plainte. Comme elle n'avait jamais apprit de contes sorciers, ou vue d'horloge magique. Depuis sa tendre enfance, le ménage était une obligation. A tel point qu'en venant à Poudlard, elle avait eu l'impression d'être traitée comme une reine. Quand elle rentrait à Londres, c'était comme un retour à la réalité. La magie, c'était la facilité, n'avoir besoin que de lever la main et de prononcer des mots étranges pour que le monde soit à vos pieds. Mais la vie moldu, c'était une sorte de combat. On ne pouvait pas attendre que les choses arrivent, il fallait les provoquer. Et le travail donné par la chouette était une punition plus grande pour Leroy, que pour quelqu'un d'expérimenté. Bien que Romane aurait sans doute préféré la faire avec quelqu'un qu'elle ne serait pas obligé de surveiller. Si le travail était mal fait, ce serait les deux élèves qui seraient punis.

Romane prit un sceau, une éponge, une produit spécial, et se lança dans le nettoyage des tables. Ce n'était pas une mince affaire. La saleté s'était vraiment incrusté, à tel point que cela en devenait suspicieux. Pourquoi avoir laissé cette salle dans cet état ? Pourquoi ne pas avoir demandé aux elfes de maisons de la remettre en ordre ? Que c'était-il passé pour qu'elle soit ainsi ? Serait-ce un sort ? Est-ce que McGonagall serait assez folle pour faire exprès de mettre la salle dans cet état pour une punition ? La rage de Romane envers la chouette augmenta rien qu'à cette pensée. Mais cette dernière en avait déjà assez des questions sans réponses. Cela ne faisait que quelques minutes qu'elle frottait, mais ses bras commençaient déjà à lui faire mal. L'idée qu'elle souffre alors que les filles de sa chambres étaient tranquillement en train de dormir la rongeait.

Elle jeta un regard à Leroy pour voir si il s'en sortait, et ça avait l'air d'aller. Quoi que, nettoyer les fenêtres n'était pas très compliqué. Si cela n'avait pas été ce jeune Serdaigle qu'elle avait détesté le temps de quelques années, si cela avait été un première année ou simplement quelqu'un qu'elle n’appréciait pas, Romane aurait pus s'amuser. Il lui aurait suffit simplement de trouver une faille, un sujet sensible sur lequel elle aurait appuyé sans retenue. Une simple distraction. Quelque chose qu'elle aurait même oublié le soir venue. Mais non, il avait fallu que son compagnon de cellule soit Leroy de Louvière. Elle aurait pus tout aussi bien essayer de lui faire du mal. Tenter de lui faire décrocher quelques larmes, certes. Mais elle ne le ferait pas.

Leroy de Louvière... A chaque fois que son nom s'introduisait dans la tête de la jeune fille, l'admiration et la méprise se mélangeaient dans son esprit. Il n'y avait pas de doute la dessus, Romane méprisait gentil Leroy. Trop niais et trop bon à son goût. Ce jeune poufsouffle ressemblait maintenant au ruine d'un ennemi déchu. Rien d'extraordinaire. Un homme inutile parmi tant d'autres hommes inutiles. Juste quelqu'un de plus sur un terre déjà remplit. Mais une autre part de la jeune fille, sans doute plus en profondeur et plus petite, admirait Leroy de Louvière. Il aurait été fou de penser qu'un jour elle le dirait à qui que se soit, mais elle l'admirait un peu. D'avoir changé sa personnalité, car Romane savait qu'il fallait beaucoup de courage et de volonté.

- Dis Leroy, commença-t-elle tout en continuant de frotter, ça fait quoi d'être passé du côté du chaperon rouge alors que tu étais un grand méchant loup ?

C'est une fois qu'elle avait dis cette phrase, peut-être sur un ton un peu plus mesquin que neutre, qu'elle se rendit compte qu'il ne connaissait surement pas le conte du petit chaperon rouge. Elle ne savait pas exactement ce que cela faisait de passer de l'être détesté à l'être aimé. Et pour une fois, peut-être, elle allait avoir une réponse à ses nombreuses questions.
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Message  Leroy de Louvière Sam 6 Juil - 20:19

Spoiler:

La proposition de Leroy de s’occuper des fenêtres n’était pas vraiment une tentative pour donner à Romane le sale travail. Aux yeux du Serdaigle, laver les vitres ou le sol relevait de la même chose et il ne faisait guère de différence entre les deux en termes de pénibilité ou de gratification, d’autant que la couche de saleté présente sur les fenêtres ne lui rendrait pas la tâche aisée. Cependant, chez sa cousine Charlotte, il avait déjà eu l’occasion de s’adonner à quelques tâches ménagères, dont la vaisselle, mais aussi le nettoyage des carreaux, et s’il n’obtiendrait sans doute jamais un diplôme d’aide ménager, il pouvait au moins s’épargner une situation ridicule, en restant bêtement planté avec son chiffon à la main. Il se serait attendu à ce que Romane relève sa phrase, qu’elle lui lance une pique sur le fait qu’il ne savait pas vraiment se débrouiller dans la vraie vie, mais il n’en fut rien. Cela le surprit. Il avait déjà eu droit à ces commentaires de la part de certains Serdaigles sang…nés-moldus et il s’y était habitué, répondant à son tour par une remarque ironique. Qu’y pouvait-il s’il était né et avait grandi dans la famille qui avait été la sienne ? S’il était presque incollable sur le monde magique mais peinait à s’adapter au monde moldu, si étranger et si étonnant ? Il tentait de combler les différences de culture mais c’était loin d’être évident.

Il saisit le produit pour les vitres ainsi que des chiffons propres et se dirigea vers les fenêtres, prêt à s’atteler à sa tâche –plus vite il aurait commencé et plus vite ce pénible exercice s’achève. Sang pur ou né-moldu, il ne connaissait guère de gens qui aiment passer leur temps libre dans les travaux ménagers. Avec une légère grimace, il tira une table à lui pour l’appuyer contre le mur, sous les hauts vantaux des fenêtres qui s’élevaient sur une belle hauteur. Du sol, il n’aurait pu atteindre le sommet des vitres. Il monta sur la table, releva les manches de sa chemise et de son pull, versa le produit sur le chiffon et commença à frotter. L’épaisse couche de crasse qui empêchait la lumière du jour de pénétrer dans la salle commença de reculer quelque peu, et bientôt le verre lui-même fut bientôt visible, rendu à sa transparence première. Leroy frottait avec énergie, concentré sur sa tâche, pour éviter de penser à Romane, dont il sentait la présence dans son dos. Elle s’était attaquée aux tables, ce qui n’était pas non plus une mince affaire. Le Serdaigle se demandait comment le concierge, qui hurlait et grimpait aux rideaux devant la moindre poussière, avait pu laisser une salle tomber dans un tel état de décrépitude. À moins qu’il n’en conservât quelques unes dans cet état justement pour avoir de quoi faire travailler les élèves, une combine qu’il avait confié à McGonagall… Le verre couina légèrement sous la pression du chiffon. Leroy se rendit compte qu’il y allait un peu trop fort, sans doute parce qu’il imaginait le visage de la vieille directrice des Gryffondors à la place des carreaux.

Tout en refusant de penser à la Serpentarde derrière lui et à leur relation compliquée, il ne pouvait s’empêcher de la surveiller. Il ne se retournait pas, mais restait attentif aux mouvements et aux gestes qu’il percevait. On pouvait toujours s’attendre à un quelconque coup bas…et le garçon préférait demeurer méfiant, comme il l’était depuis deux ans maintenant, ayant du mal à faire confiance aux autres. Et vu leurs liens passés, à Romane et lui, on pouvait facilement penser que la situation ne resterait pas ainsi, aussi figée. Le Serdaigle, en tous cas, refusait de se laisser prendre au dépourvu.

La voix de Romane s’éleva soudain dans son dos. Le va-et-vient du chiffon de Leroy s’arrêta sous le coup de la surprise. La question le surprenait ; on la lui avait déjà posée par le passé, pas tout à fait en ces termes, mais il ne pensait pas que la jeune fille aborderait un tel sujet. Son bras retomba, le chiffon pendant au bout, et il se retourna pour observer Romane, qu’il surplombait du haut de sa table. La portion de vitre qu’il avait nettoyée laissait passer un peu de la lumière du jour.

Bien sûr, la référence moldue lui avait échappé ; il ne savait pas d’où Romane tirait ce chaperon rouge et ce grand méchant loup, mais cette dernière expression, explicite dans sa formulation, ainsi que la mention d’un changement, lui permettaient de comprendre de quoi il retournait. Du moins il l’espérait. Il était difficile également de retirer quelque chose du ton de la jeune fille…elle paraissait quelque peu acerbe, mais il en ignorait la raison.

Quelques instants filèrent tandis qu’il réfléchissait à sa réponse. Ce genre de question ne le mettait jamais à l’aise mais il s’efforçait d’y répondre sérieusement et sincèrement. Même s’il était étrange de se livrer ainsi en présence de Romane, le garçon préférait l’honnêteté plutôt que les voies détournées.

–Ca fait que je me sens enfin moi-même.


Une pause.

–Ce n’est pas facile…entre ceux qui pensent que je mens et refusent de me croire, ceux qui me croient mais ne veulent quand même pas de moi. Mais je ne regrette rien de ce que j’ai fait. J’ai beaucoup gagné en changeant, notamment de vrais amis. Et je peux vivre comme je veux.

Il ignorait si cela répondait vraiment à la question de Romane. Sa réponse lui paraissait maladroite, mal formulée mais au moins elle était franche. Difficile de développer davantage sans se lancer dans de grandes explications.
Leroy de Louvière
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