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[Flashback] "Les échecs mettent en conflit, non pas deux intelligences, mais deux volontés." [PV Dorcas]
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[Flashback] "Les échecs mettent en conflit, non pas deux intelligences, mais deux volontés." [PV Dorcas]
Je mis un point final à mon devoir de potions avec un soupir de satisfaction, puis rangeai mes affaires sans prendre la peine de le relire. Il conviendrait ou pas au professeur mais je n’avais pas le courage de me plonger maintenant dans la relecture de ma prose. Peut-être que Liam repasserait avant que j’aie à le rendre ; il se débrouillait bien mieux que moi dans cette matière, ne partageant pas ma répulsion. C’était plus fort que moi ; je ne m’étais jamais remis de l’explosion de la potion qui avait tué mon frère et, depuis le premier cours lors duquel j’avais fait une crise de panique, je me montrais incapable de mettre un pied dans le cachot où les cours avaient lieu. Systématiquement, Liam prenait ma place. Pour les devoirs, que je faisais souvent, je m’aidais des cours qu’il prenait. Mais même ainsi, je n’appréciais pas davantage les potions ; moins je m’en approchais et mieux je me portais.
Une fois le devoir terminé, je m’attelai à la rédaction d’une lettre pour mon frère, lui relatant tous mes faits et gestes depuis sa dernière apparition. Depuis quatre ans que nous étudions tous les deux à Poudlard, notre système était parfaitement rôdé : personne ne s’était jamais rendu compte que nous étions deux. Je consacrais une grande énergie à détourner tous les soupçons qui auraient pu naître à mon égard ; la plupart des gens attribuaient mes bizarreries à des sautes d’humeur irrégulières et s’en tenaient là –le côté excentrique qu’ils voyaient en moi ne les poussait pas à s’interroger. À cet égard, mes plus grands adversaires se révélaient être mes amis, ceux qui me côtoyaient tous les jours et me connaissaient donc mieux que quiconque. Je savais que certains commençaient à se poser des questions, et je m’employais à paraître le plus normal possible, à ne pas attirer l’attention sur moi.
Les mots couraient sur le parchemin, tandis que je détaillais les dernières heures de la journée par le menu. Liam saurait tout comme s’il l’avait vécu. Il était heureux que la nature nous ait doté tous les deux d’une mémoire exceptionnelle qui nous permettait de retenir tout ce qu’il se passait autour de nous. Alors que je m’apprêtais à conclure, la bibliothécaire vint m’annoncer, avec son air aimable habituel, que la bibliothèque allait fermer. Je lui souris, achevai de ranger rapidement mes affaires puis entrepris l’ascension jusqu’à la tour de Gryffondor.
Il était encore tôt cependant ; le soleil n’était pas complètement couché, depuis que le mois de mai avait vu les jours s’allonger davantage. Les derniers rayons du couchant éclairaient encore le ciel qui se parait d’un camaïeu de bleu et de gris. Perdu dans mes pensées, je rejoignis la salle commune de ma maison. Le tableau de la Grosse Dame s’écarta obligeamment devant moi. Il y avait encore un peu de monde ; les élèves s’étaient avachis dans les fauteuils ou sur les tapis devant la cheminée, et l’on entendait ici ou là une exclamation plus forte ou un éclat de rire soudain.
J’aperçus soudain Dorcas, assise non loin. Au fil des années, nous étions devenus des amis proches ; nous aimions tous deux nous amuser et profiter de la vie. Nos caractères optimistes nous avaient rapprochés, même si je devais veiller à ne jamais baisser totalement ma garde. Elle était seule ; je la rejoignis en quelques pas et m’assis à côté d’elle. Nous nous étions vus au dîner, avant que je ne parte achever ma dissertation dans le calme et le concentré de matière grise qu’était la bibliothèque. Et il fallait croire que je n’en avais pas eu assez car je ne tardai pas à lui proposer une partie d’échecs. Nous aimions jouer ensemble, sans nous prendre la tête ou essayer les meilleures tactiques. C’était juste une autre façon de passer un bon moment ensemble, de nous lancer de petits défis. Dès qu’elle eut accepté, je filai déposer mon sac dans mon dortoir et prendre mon jeu version sorciers.
Nous n’eûmes pas grand mal à trouver un coin de table dégagé pour nous installer et la partie débuta. Quelques regards curieux nous suivirent au début, commentant vaguement les coups, puis se détournèrent. Une fois la partie achevée, une autre suivit aussitôt. Autour de nous, la salle commune commença à se vider. Je n’y fis pas vraiment attention, concentré sur le plateau. Bientôt, seul le crépitement du feu se fit entendre ; tous les autres étaient montés se coucher.
Une main fourrageant dans mes cheveux, les hérissant plus que nécessaire, je fronçai les sourcils, concentré sur la partie. Elle était plutôt bien engagée ; nos pièces se répartissaient sur tout le plateau sans que nous ayons encore fait beaucoup de prises. Ma stratégie se déroulait sans encombre pour le moment. M’assurant qu’il n’y avait pas de danger immédiat pour mes pièces, j’avançai mon cavalier, puis relevai les yeux vers Dorcas avec un sourire :
— À toi !
Une fois le devoir terminé, je m’attelai à la rédaction d’une lettre pour mon frère, lui relatant tous mes faits et gestes depuis sa dernière apparition. Depuis quatre ans que nous étudions tous les deux à Poudlard, notre système était parfaitement rôdé : personne ne s’était jamais rendu compte que nous étions deux. Je consacrais une grande énergie à détourner tous les soupçons qui auraient pu naître à mon égard ; la plupart des gens attribuaient mes bizarreries à des sautes d’humeur irrégulières et s’en tenaient là –le côté excentrique qu’ils voyaient en moi ne les poussait pas à s’interroger. À cet égard, mes plus grands adversaires se révélaient être mes amis, ceux qui me côtoyaient tous les jours et me connaissaient donc mieux que quiconque. Je savais que certains commençaient à se poser des questions, et je m’employais à paraître le plus normal possible, à ne pas attirer l’attention sur moi.
Les mots couraient sur le parchemin, tandis que je détaillais les dernières heures de la journée par le menu. Liam saurait tout comme s’il l’avait vécu. Il était heureux que la nature nous ait doté tous les deux d’une mémoire exceptionnelle qui nous permettait de retenir tout ce qu’il se passait autour de nous. Alors que je m’apprêtais à conclure, la bibliothécaire vint m’annoncer, avec son air aimable habituel, que la bibliothèque allait fermer. Je lui souris, achevai de ranger rapidement mes affaires puis entrepris l’ascension jusqu’à la tour de Gryffondor.
Il était encore tôt cependant ; le soleil n’était pas complètement couché, depuis que le mois de mai avait vu les jours s’allonger davantage. Les derniers rayons du couchant éclairaient encore le ciel qui se parait d’un camaïeu de bleu et de gris. Perdu dans mes pensées, je rejoignis la salle commune de ma maison. Le tableau de la Grosse Dame s’écarta obligeamment devant moi. Il y avait encore un peu de monde ; les élèves s’étaient avachis dans les fauteuils ou sur les tapis devant la cheminée, et l’on entendait ici ou là une exclamation plus forte ou un éclat de rire soudain.
J’aperçus soudain Dorcas, assise non loin. Au fil des années, nous étions devenus des amis proches ; nous aimions tous deux nous amuser et profiter de la vie. Nos caractères optimistes nous avaient rapprochés, même si je devais veiller à ne jamais baisser totalement ma garde. Elle était seule ; je la rejoignis en quelques pas et m’assis à côté d’elle. Nous nous étions vus au dîner, avant que je ne parte achever ma dissertation dans le calme et le concentré de matière grise qu’était la bibliothèque. Et il fallait croire que je n’en avais pas eu assez car je ne tardai pas à lui proposer une partie d’échecs. Nous aimions jouer ensemble, sans nous prendre la tête ou essayer les meilleures tactiques. C’était juste une autre façon de passer un bon moment ensemble, de nous lancer de petits défis. Dès qu’elle eut accepté, je filai déposer mon sac dans mon dortoir et prendre mon jeu version sorciers.
Nous n’eûmes pas grand mal à trouver un coin de table dégagé pour nous installer et la partie débuta. Quelques regards curieux nous suivirent au début, commentant vaguement les coups, puis se détournèrent. Une fois la partie achevée, une autre suivit aussitôt. Autour de nous, la salle commune commença à se vider. Je n’y fis pas vraiment attention, concentré sur le plateau. Bientôt, seul le crépitement du feu se fit entendre ; tous les autres étaient montés se coucher.
Une main fourrageant dans mes cheveux, les hérissant plus que nécessaire, je fronçai les sourcils, concentré sur la partie. Elle était plutôt bien engagée ; nos pièces se répartissaient sur tout le plateau sans que nous ayons encore fait beaucoup de prises. Ma stratégie se déroulait sans encombre pour le moment. M’assurant qu’il n’y avait pas de danger immédiat pour mes pièces, j’avançai mon cavalier, puis relevai les yeux vers Dorcas avec un sourire :
— À toi !
Liam N. Svendsen- Messages : 83
Date d'inscription : 23/08/2013
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