Les Maraudeurs R.P.G
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"Come to the dark side, we have cookies" [PV Lloyd]

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"Come to the dark side, we have cookies" [PV Lloyd] Empty "Come to the dark side, we have cookies" [PV Lloyd]

Message  Liam N. Svendsen Dim 5 Jan - 21:12

Assis sur une table de la salle de classe, les pieds sur une chaise et une feuille de parchemin sur les genoux, je griffonne machinalement, en repoussant de temps en temps les mèches qui me tombent sur le visage. Le crayon court sans que j’y pense, esquissant en quelques traits des visages issus de mon imagination. À côté de moi est posé un exemplaire de la Gazette du Sorcier du jour. Nick et moi aimons nous tenir au courant des nouvelles du demande ; quand on est fils de diplomate, on ne se refait pas et nous croisons régulièrement des noms familiers, qu’ils soient de ce pays ou d’ailleurs, dans les pages du journal. À présent, beaucoup de nos condisciples s’y mettent également. Normal : avec la guerre qui se prépare et les attentats de plus en plus nombreux, tout le monde s’inquiète pour ses amis ou ses connaissances et tient à demeurer informé. Et les nouvelles sont de moins en moins bonnes. Pour preuve, l’attentat qui fait la une de la Gazette. Une nouvelle attaque orchestrée par les Mangemorts, qui plongent de plus en plus l’Angleterre dans la peur, poussant les sorciers à se replier chez eux et à laisser les Moldus affronter des horreurs qu’ils ne peuvent comprendre. Mais il faut bien en passer par là pour que la cause triomphe… Nick pousserait les hauts cris s’il savait ce que je pense. Nos idées dans ce domaine ont toujours différé, une des rares choses qui nous séparent, et sur lesquelles je ne peux revenir. C’est ce que notre père attend de moi. « Comporte-toi en digne fils, sois l’allié des Mangemorts à Poudlard, mêle-toi à eux…et ton frère ne risquera rien ». Une menace toujours aussi efficace, devant laquelle je ploie l’échine. Il faut bien cela pour acheter notre liberté, gagner le droit de vivre comme nous l’entendons. Au fond, je me moque du reste du monde, tant que je peux garder mon frère avec moi. Sur le parchemin, mes traits sont de plus en plus rageurs, au point que mon crayon finit par le transpercer. Je fixe un instant la fine rayure, tâchant de me calmer puis, avec un soupir, je froisse la feuille et la bourre dans ma sacoche.

Lloyd ne devrait plus tarder. Slughorn nous a mis en binôme pour une dissertation de potion plutôt difficile, et nous avons choisi de nous retrouver en ce samedi après-midi pluvieux pour avancer ce devoir. Nous avons arrêté notre choix sur une salle vide du troisième étage, pratiquement à mi-distance des salles communes de Poufsouffle et de Gryffondor. Pratique pour tous les deux, et cela nous assure en plus de faire un minimum de sport. Je jette un coup d’œil par la fenêtre. Le temps n’est nullement parti pour s’arranger, c’est déprimant. Comment peut-il faire si mauvais alors que le printemps est déjà bien avancé ? Ca me dépasse parfois. En tous cas, nul doute que l’occasion est parfaite pour travailler, surtout sur un devoir de potion. Ca ne m’a pas étonné de me retrouver là, à la place de mon frère. Nick déteste tellement les potions…c’est viscéral. Je le comprends. Il lit mes cours, fait souvent les devoirs tandis que j’assiste à toutes les leçons. Et parfois, comme aujourd’hui, il cède la place même quand il n’a pas à se rendre dans les cachots. Ca ne me dérange pas, c’est une matière que j’aime bien. Et travailler avec Lloyd me permettra peut-être de montrer à mon père que je suis le fils bien soumis qu’il s’attend à voir. Être avec les Mangemorts, c’est aussi les aider à trouver des recrues, à repérer ceux qui pourraient éventuellement les rejoindre. Lloyd fait partie de ceux-là ; je ne le connais pas beaucoup mais je sais au moins qu’il hésite vraiment entre les deux camps, qu’un jour il oscille pour l’un, pour l’autre le lendemain. C’est le jeu que « Liam Svendsen » joue aussi à Poudlard. Ami avec les nés-moldus, proche des sangs-purs, toujours entre deux feux… Les autres élèves attribuent ça à un caractère lunatique, fantasque, qui me pousserait dans un sens ou dans l’autre au gré de mes envies, incapable de me décider. S’ils savaient… Je hausse les épaules. Mieux vaut qu’ils ne l’apprennent jamais. Nicholas et moi nous ferions taxer de fous, ce que nous ne sommes pas. Juste deux esprits obligés de cohabiter dans le même corps par la force des choses. Nous en plaisantons parfois pour dédramatiser la situation, en nous disant qu’il est heureux que nous nous entendions si bien.

Quoi qu’il en soit, dans le cas de Lloyd, nous tâchons l’un et l’autre de le gagner à notre cause. Ce que les autres prennent chez moi pour de l’hésitation se transforme en une étrange partie avec le Poufsouffle. Nick tente de le convaincre de rejoindre l’Ordre tandis que moi, je lui vante les atouts de la magie noire, de façon encore discrète bien sûr. Je ne suis pas un franc partisan de Voldemort et de ses sbires ; certaines de ses idées me tentent mais je ne me sens pas prêt à aller jusqu’au bout de ce qui transparaît dans les actes des Mangemorts. L’attitude de Nicholas me protège d’une certaine façon en m’évitant d’être obligé de prendre ouvertement parti. Mais cela devient de plus en plus difficile à mesure que les semaines passent ; ni l’un ni l’autre, nous ne savons comment tout cela va se terminer. Nous louvoyons sans cesse, naviguons quelque peu au large et demeurons dans un entre deux qui se fait de plus en plus dangereux. Impossible de faire autrement. Et pour le moment, tout tient encore.

Un bruit de pas dans le couloir me fait redresser la tête, me tirant de mes réflexions pessimistes. C’est sans doute Lloyd, pile à l’heure du rendez-vous. Au moment où il entre, je suis en train de sortir mes affaires de mon sac : manuel de potions, deux ou trois livres sur le sujet récupérés au passage à la bibliothèque et tout le matériel de l’élève sur le point d’entamer la réjouissante tâche que représentent ses devoirs : parchemins, plume, encrier. Je retire mes pieds de la chaise, lui souris :

— Salut !

Je le laissai approcher, avant d’ajouter :

— Prêt à te lancer dans ce fabuleux devoir donné par notre cher professeur de potions ?
Liam N. Svendsen
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"Come to the dark side, we have cookies" [PV Lloyd] Empty Re: "Come to the dark side, we have cookies" [PV Lloyd]

Message  Lloyd U. Turpin Lun 6 Jan - 0:13

Je cours sur les genoux au milieu du dortoir des garçons, cherchant sous chaque lit la trace de mon Manuel avancé de préparation des potions. J’ai rendez-vous dans quelques minutes avec Liam pour préparer une dissertation commune et impossible de mettre la main sur ce fichu grimoire. Je fini par abandonner, me laissant tomber au sol, la tête tournée vers le plafond. Allongé dans cette position je sens tout mon corps se détendre et je peux enfin me concentrer. Je suis sûr que si en cours je pouvais me coucher par terre avant de répondre à la question du prof, ma moyenne grimperait considérablement. Mais allez leur expliquer vous, que mon cerveau doit être monté à l’envers et qu’il ne fonctionne qu’à l’horizontale ! Nan, décidemment aucune crédibilité.
De là où je suis, je peux apercevoir les gouttes de pluie qui tapent contre le carreau de la fenêtre. Dehors tout est gris, morne et triste. Un peu comme moi. Enfin, à l’extérieur tout va bien, ou pas pire que d’habitude en tout cas. Je suis toujours ce type un peu à côté de la plaque mais qui vous arrache un sourire avec ses bêtises. Celui pour qui rien n’a une réelle importance, pour qui tout semble banal et réglé d’avance. Je suis toujours le roi du train-train quotidien, l’inconnu de l’imprévu. Mais je sens qu’en moi quelque chose a changé, s’est brisé. Je n’ai plus cette soudaine envie de rire sans raison, ou plus aussi souvent qu’avant. Avant quoi d’ailleurs ? Dans mon esprit des milliers de questions affluent, se bousculent sans que jamais je n’arrive à les ordonner. Je crois que je grandis, que je deviens un homme et que les hormones ont finalement prit le dessus sur mes caprices d’enfant. Et puis il y a cette guerre, ces meurtres partout dans le sillage des sorciers… Cette histoire de camp à choisir aussi. Même mon sommeil de plomb en a prit un coup. Je me mets à faire d’atroces cauchemars que vous n’avez pas la moindre envie que je vous raconte. Mes moments d’insouciance se font plus rares et j’essaye de profiter de chaque instant, car je sais qu’en ce moment plus que jamais, chaque jour pourrait bien être le dernier. C’est comme une immense menace qui plane au-dessus de nos têtes. Mais cette menace personne ne la connaît vraiment. Elle semble partout et nulle part à la fois. Elle peut être n’importe qui, n’importe où. Dans nos rangs certains s’en cachent à peine. Au milieu de toute cette confusion j’en viens même à me demander quel camp est vraiment celui du bien. Tout le monde se bourre le crâne de phrases vertueuses, de belles idées… Poudlard est devenu une boîte à utopies.
Et au milieu, toujours ce petit Lloyd avec son grand regard de chiot orphelin qui tremblote du menton, ne sachant de quel côté se tourner.

Soudain je reprends conscience. Nous sommes samedi, il pleut à seaux mais tu as rencard ! Tout le monde sur le pont ! Je me lève d’un bond, manquant de m’arracher la tête avec le montant de mon lit à baldaquin, et attrape mon sac. Je jette un dernier regard dédaigneux à la fenêtre avant de me diriger vers la sortie. Mon sac en travers de l’épaule, je réalise que je n’ai toujours pas déniché mon livre. Puis soudain c’est l’étincelle. Quel imbécile. Comprenez-moi, j’ai grandis comme un moldu et j’ai parfois du mal à appliquer ce que j’apprends dans la vie de tous les jours. Je dégaine ma baguette et balance fièrement au monde entier « Acio manuel de potions » Aussitôt, ledit bouquin émerge de mon tas de linge sale et fonce vers moi, un caleçon en travers de la couverture. Je tends la main de justesse, le saisissant juste avant de me faire dénuquer pour la seconde fois en l’espace de deux minutes. A ce rythme la je suis bon pour envoyer ma candidature au Club des Chasseurs sans tête.
Une fois armé pour mon long après-midi boulot, je quitte le dortoir et me dirige vers les étages supérieurs. La salle commune est bondée et on ne s’y entend même plus penser, c’est donc ravi que je pousse la porte pour m’enfuir de cette pièce qui m’est pourtant chère. Je me sens bien chez les Poufsouffle, certains sont parfois déçus de leur répartition mais de mon côté j’ai vraiment trouvé une seconde famille. Je gagne le hall puis progressivement le troisième étage. Nous nous sommes donné rendez-vous dans une petite salle de classe vide et inutilisée au bout du couloir. Bien que notre tâche ne s’avère pas particulièrement passionnante, nous auront au moins l’occasion d’être un peu tranquilles.
Il est rare que je me retrouve seul à seul avec Liam, et dire que je n’appréhende pas ce moment serait mentir. J’ai toujours des difficultés à savoir réellement ce qu’il pense et il dégage une aura puissante qui m’intimide. Tout en lui semble supérieur et parfois je me demande même si je ne devrais pas lui adresser une petite courbette plutôt qu’un « bonjour » ou qu’un signe de tête. C’est un Sang-pur, descendant d’une grande lignée de politiciens si j’ai bien suivi. Je ne connais rien de ce monde là et les usages me sont totalement étrangers. J’ai sans cesse peur de faire une gaffe. Mais il est à côté de ça très sympa et il me détend plus rapidement qu’il ne m’angoisse. Alors pas de panique.
Je pousse la porte de la salle, collant à mon visage le sourire le moins débile que j’aie en réserve. Il est là, assit sur une des tables, en train de sortir ses affaires. Sa mine est plutôt enjouée et je sens un poids s’envoler de mes épaules. J’entre tranquillement, prenant soin de bien refermer la porte derrière moi, tout en répondant à son salut. « Hellooo, content de te voir ! » Et c'est la vérité. Je pose mon sac sur une table voisine et frotte mes mains l’une contre l’autre, prêt à attaquer sérieusement. Je hoche la tête en réponse à sa question, me contentant d’ajouter un petit « Même si je m’en passerais bien… »Je balaye la pièce, du regard hein, parce que je suis pas un habitué du ménage moi. Il a apporté tout ce qu’il nous faudra et plus encore. Ma cervelle bouillonne déjà. Je m’assieds aux côtés de Liam et ouvre mon sac lorsque soudain mes yeux sont attirés par la une du journal posé à quelques centimètres de mon co-équipier. Je tends la main pour le saisir tout en lisant les gros titres. Nouvel attentat, merci les Mangemorts. Ma mâchoire se crispe. Ils sont décidément partout et ne se lassent jamais de tuer… Je relève les yeux vers Liam qui a suivit mon geste et me fixe. La question la plus stupide de la tête s’échappe de mes lèvres avant même que j’ai pu l’en empêcher. « Tu as vu ? » Bien sûr qu’il a vu gros débile. Mais ce qui me perturbe légèrement c’est que j’ignore ce qu’il en pense réellement. Et hors de question de lui poser la question cash. Si je me laissais guider par les clichés je dirais que les Gryffondor sont pour les gentils et les Serpentard pour les méchants. Mais comme je ne sais plus vraiment qui sont les gentils et qui sont les méchants je me contente de ne rien dire du tout.
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"Come to the dark side, we have cookies" [PV Lloyd] Empty Re: "Come to the dark side, we have cookies" [PV Lloyd]

Message  Liam N. Svendsen Sam 3 Mai - 17:18

[HRP: toutes mes excuses pour mon immense retard  "Come to the dark side, we have cookies" [PV Lloyd] 1441730432 j'espère que le rp t'ira, je ne suis pas hyper satisfaite de ce que j'ai écrit, je me rattraperai au prochain coup! ^^"]

Je souris à Lloyd en le voyant entrer. Je sais qu’il n’est pas toujours très à l’aise avec moi, non à cause de mon caractère parfois étrange, mais davantage à cause de mon nom. Évidemment, on le croise parfois au détour d’une page dans la Gazette du Sorcier ; même en Angleterre, mon père est plutôt bien connu. Mais s’il savait à quel point je me moque des convenances ! Je suis obligé de tenir mon rang en compagnie des autres sangs-purs, de prêter attention à ces mille hypocrisies que l’on se fait entre nous et que l’on appelle le vernis de la politesse. C’est un de mes points communs avec mon frère, nous détestons tous les deux cette courtoisie de façade. Nous nous montrons plus francs, à notre façon, et nous sommes parfaitement capables de nous passer de ce vernis inculqué depuis notre plus tendre enfance. Nous ne nous estimons pas supérieurs aux autres parce que notre père a un bon poste. Bon, moi, je pense que nous le sommes sur d’autres plans ; ce n’est pas le cas de Nick, et c’est une de nos plus grandes divergences.

J’achève de disposer mes affaires sur la table tandis que Lloyd s’approche. Lloyd…j’ai essayé d’en apprendre un peu plus sur son caractère mais le fait est qu’il est difficile de lire en lui. Il est studieux, travailleur, un bon Poufsouffle, donc, même si cela ne l’empêche pas de faire la fête. Mais à part ça…j’ai seulement pu découvrir son hésitation entre les deux camps qui se dessinent dans la guerre, encore à ses prémisses. Une hésitation qui va me servir, même si je regrette de ne pas avoir davantage de prises sur lui… Nicholas m’en voudrait d’essayer de l’attirer du côté des Mangemorts mais je n’ai pas le choix. Et je préfère m’en prendre à Lloyd, plutôt qu’il arrive quoi que ce soit à mon frère. On pourrait sans doute dire que je suis plus que possessif envers mon jumeau…je l’ai toujours été, et je ferais n’importe quoi pour le défendre. Même si cela implique de faire du mal aux autres, je n’aurais pas de scrupule. Ou du moins, ils ne comptent pas à côté du reste. Nick, avant tout.
Lloyd s’installe à une table voisine, je descends de la mienne pour m’asseoir sur la chaise. Sa réponse à ma question me fait sourire.

— Oui, moi aussi… Mais haut-les-cœurs, à deux on devrait bien y arriver !

Hors de question de laisser les potions perturber mon week-end outre mesure. Je commence à ouvrir les livres posés sur ma table, me préparant psychologiquement à affronter les lignes écrites à l’encre, en tous petits caractères, quelques siècles plus tôt. Avec un peu de chance, elles ne seront pas trop effacées et l’encre n’aura pas corrodé le parchemin, y creusant des trous…ça m’est déjà arrivé de tomber sur de tels grimoires lors de recherches pour certains devoirs et il faut vraiment s’accrocher, lutter page après page pour comprendre le sens ! Mais je n’ai pas le temps de vérifier si mes craintes sont justifiées ou non. Lloyd a repéré la Gazette du Sorcier abandonnée à côté de moi et commence à lire les gros titres. Sans rien dire, je guette sa réaction. Je vois nettement sa mâchoire se crisper ; ce qu’il lit n’a pas l’air de lui plaire vraiment. Évidemment. Moi non plus, je ne suis pas à l’aise avec toutes les exactions des Mangemorts mais il y a bien un moment où il faut agir pour de bon… Les sangs-purs ont déjà reculé sur beaucoup de points, ils ne peuvent pas laisser échapper leur mainmise sur le monde sorcier. Ils sont les derniers vrais sorciers… Impossible de laisser les nés-moldus s’emparer de notre culture, la travestir, la mélanger à la leur pour en faire un succédané. Les sorciers ont de quoi être fiers de ce qu’ils ont accompli au fil des siècles et on ne peut pas laisser leur héritage se perdre au profit de ceux qui ne sont pas réellement des sorciers, qui le sont devenus par hasard et par accident. On peut les tolérer, oui, mais pas accepter qu’ils dirigent notre monde –il y a des gens que j’accepte volontiers parmi eux, même si nous ne serons jamais les meilleurs amis du monde. Et le monde sorcier est sur la mauvaise pente depuis quelques années, les sangs-purs se font de plus en plus rares… Je garde ces pensées pour moi ; il n’est pas encore temps d’en parler avec Lloyd. Il me regarde, me demande si j’ai vu. Naturellement, puisque le journal est à moi en premier lieu. Mais je comprends le sens de sa question… Il veut savoir ce que j’en pense. Je ne peux pas le lui dire de façon directe, il risquerait de se braquer. Il va falloir louvoyer, y aller en douceur. Faire preuve, moi aussi, d’hésitation devant l’ampleur des actions des Mangemorts. Je suis un Gryffondor après tout ; je ne suis pas censé faire l’apologie du meurtre. Mais aussi un Gryffondor qui hésite, qui doute, et qui se dit qu’il faut parfois employer les grands moyens pour atteindre ses objectifs… Qui veut la fin veut les moyens, n’est-ce pas ? Proverbe avec lequel je suis rarement en accord, car il peut justifier tous les débordements, toutes les mauvaises actions, mais proverbe parfois utile quand même. Comme c’est le cas à présent.

—Oui, j’ai vu…

Un instant d’hésitation, le regard qui glisse vers le journal, un peu gêné.

—Ils emploient la manière forte…mais il faut parfois cela pour se faire entendre, non ? Je ne sais pas ce que tu en penses, mais on a déjà vu des cas semblables au cours de l’histoire…

Évidemment, là, en l’occurrence, je doute que les actions des Mangemorts débouchent ensuite sur des négociations ouvertes. Ils semblaient plutôt vouloir la guerre pour de bon. Cela ne me semblait pas la meilleure des solutions, peut-être parce que j’étais le fils d’un ambassadeur, et que celui-ci essayait toujours les tractations diplomatiques avant d’en venir au conflit ouvert.
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Message  Lloyd U. Turpin Dim 4 Mai - 19:53

A côté de moi, Liam semble tendu et hésitant. Son regard survole le journal que je tiens encore entre mes doigts devenus moites, et il semble gêné lorsqu’il répond.
—Ils emploient la manière forte…mais il faut parfois cela pour se faire entendre, non ? Je ne sais pas ce que tu en penses, mais on a déjà vu des cas semblables au cours de l’histoire…
Je hausse les épaules, indécis. Certes frapper fort est parfois inéluctable mais je persiste à croire que c’est la dernière alternative lors d’un conflit, celle qu’on utilise lorsqu’on a essayé toutes les manières douces. Et quand le combat en vaut vraiment la peine. Hors j’en viens à ne même plus savoir pourquoi et contre qui exactement les deux clans se battent. De nombreuses fois j’ai essayé de peser le pour et le contre afin de déterminer lesquelles des motivations sont les plus nobles et les mieux justifiées. Mais le résultat est toujours le même à la fin, un énorme « Pffff.. » de lassitude.
Expliquer ce sentiment à Liam serait compliqué et pas vraiment sérieux. Je me contente donc de réfléchir à des situations semblables que nous aurions étudiées en cours. Les révoltes des géants, les révolutions de tel ou tel peuple… Rien ne me semble réellement comparable à ce que notre société vit actuellement. Et tout le monde est d’accord sur le fait que ce n’est qu’un commencement avant quelque chose de plus grand. Certains parlent même de guerre, de soulèvement et utilisent d’autres termes qui ne font que me donner la nausée.
« Très sincèrement Liam j’ai beaucoup de peine à comprendre. Le bien, le mal, tout ça… c’est clair dans les histoires pour enfants, mais maintenant ? Y’a tellement d’intérêts qui entrent en jeu dans tout ça. Dans le fond tout le monde a quelque chose à y perdre, alors pourquoi ? »
Je suis dérouté et fatigué, devenir un adulte c’est aussi se sentir concerné par la société et la politique, et depuis le début de cette sixième année à Poudlard mes convictions sont sérieusement mises à l’épreuve. Tout ce en quoi je croyais et les choses qui me paraissaient inaliénables s’écroulent petit à petit sous mes yeux. Je me sens étranger à ce monde d’adultes et de convenances, je ne suis encore qu’un grand enfant qui veut dormir sur ses deux oreilles.
Je me sens en danger du fait que je ne veuille pas prendre parti avant d’être sûr et certain de mon choix, beaucoup me le reprochent et se font pressants. Comme si nos relations à Poudlard, nos amitiés et nos familles dépendaient de l’actualité politique. Si guerre il y a, il ne fait aucun doute qu’elle frappera notre école de plein fouet. Tellement de jeunes esprits et talents à manipuler, façonner… Mais je suis également oppressé car je ne fais pas partie du haut du panier comme Liam ou d’autres enfants de notables. Je ne suis qu’un Sang-Mêlé pas très adroit et sans la moindre influence. Ma famille n’a rien de particulier ni le moindre intérêt politique, commercial ou je ne sais quoi. Et cette chasse aux Nés-Moldu et « raclures de fond de chaudron » comme certains les nomment m’effraie.
« Au risque d’être un peu trop direct Liam, t’en penses quoi exactement ? Ne prends pas de pinces avec moi, je voudrais la vérité… »
Son opinion compte à mes yeux même si je ne le connais que très peu. Il est de notoriété publique que c’est un garçon sage et réfléchi. Peut importe son choix, ce ne sera pas celui d’un imbécile et j’ai envie de l’entendre m’exposer ses raisons.
Dire que les Mangemorts ne m’attirent pas serait mentir. Ils prônent la puissance et la valeur des sorciers, leur supériorité face aux Moldus et aux créatures magiques. J’ai moi-même toujours voulu être puissant et plus fort que ce que mon physique laisse paraître. En arrivant à Poudlard je pensais devenir enfin un grand homme et gagner le respect de mon père. Au lieu de cela, je suis devenus le paillasson des Serpentards, la risée de beaucoup et je suis resté la plus grosse erreur que mon père ait commise dans sa « dure vie de labeur ». Me ranger du côté des Mangemorts serait mettre fin à toute cette domination écrasante qui pèse sur moi et j’aurai enfin l’occasion de posséder un peu de pouvoir, de puissance. Et je pourrais enfin être respecté. Mais ce sont essentiellement mes bourreaux qui se trouvent dans ce camp.
Je suis définitivement trop indécis et confus pour faire un choix juste que je ne viendrais pas à regretter.


Dernière édition par Lloyd U. Turpin le Ven 30 Mai - 18:46, édité 1 fois
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"Come to the dark side, we have cookies" [PV Lloyd] Empty Re: "Come to the dark side, we have cookies" [PV Lloyd]

Message  Liam N. Svendsen Dim 4 Mai - 23:36

La conversation s’éloigne définitivement du devoir de potion. J’ai renoncé à ouvrir mes grimoires et Lloyd ne paraît pas plus disposé que moi à les consulter. Ma gêne face à lui n’est pas entièrement feinte, parce que finalement, cette discussion me met également face à mes propres choix. Au choix que j’ai déjà fait depuis des années et que la menace de mon père a renforcé encore. Au fond, si je suis clair et honnête avec moi-même, je n’en ai pas grand-chose à faire, de toutes ces querelles de sang et de préjugés. Bien sûr, je suis convaincu de la supériorité du sang sorcier sur les autres, du fait que nous ne devons pas les laisser nous gouverner mais je n’irais pas jusqu’à déclencher une guerre pour cela. Non, la seule chose qui me tienne vraiment à cœur, c’est mon frère. Mon Nick. Je ferais n’importe quoi pour le préserver de toute cette folie même si cela implique de tout trahir. De trahir ses amis qui sont un peu les miens aussi. De m’enfoncer sur une voie qui ne serait pas forcément la mienne en temps normal. Tant pis. Je dois le protéger, peu importe si cela doit passer par mon adhésion avec les Mangemorts. La seule chose dont j’aurais vraiment envie, c’est qu’on nous fiche la paix à tous les deux et qu’on nous laisse vivre notre vie.
Lloyd parle du bien et du mal. Je lui souris d’un air désabusé. Le bien et le mal…cela fait longtemps que j’ai cessé d’y croire. Il n’y a que les hommes et leurs passions, plus ou moins bonnes, plus ou moins bien utilisées et c’est tout. Chacun est convaincu de se battre dans le bon camp, au nom du bien. Tout finit par être relatif. Nick pense le contraire, qu’il y a un bien absolu, et un mal qui tend vers l’absolu. Peut-être.

— Le bien et le mal n’existent que dans les contes, Lloyd… Le blanc et le noir ne sont que des illusions ; il n’y a que du gris. On a tous à y perdre, oui, mais il y en a qui ont plus à gagner que d’autres…et c’est là l’essentiel. On est prêt à beaucoup sacrifier pour obtenir quelque chose de meilleur, de plus grand…même au détriment de ce que l’on a déjà.

L’homme est ainsi. Tout paraît toujours mieux chez le voisin ; on en veut toujours plus ; on n’est jamais satisfait de son sort, quoi que nous ayons et même si on possède déjà beaucoup. Toujours cette avidité ancrée au coin de l’âme, prête à se manifester d’une façon d’une autre. Plus de gloire, plus de pouvoir, plus d’honneur… Il n’y a que cela qui compte, au détriment parfois, et même souvent, de la famille, des amis. Comme si les honneurs qu’on pouvait obtenir suffisaient à combler quelqu’un. J’attends de voir quelqu’un de pleinement épanoui de cette façon-là. Enfin, quoi qu’il en soit, la guerre s’approche de plus en plus et Lloyd comme moi, nous ne pouvons rien y faire. Juste essayer de nous en sortir en tirant notre épingle du jeu de la meilleure façon possible. Je sais que nous pourrions bien nous entendre lui et moi, Nicholas l’apprécie beaucoup aussi même si nous le connaissons peu. Mais cela m’est interdit pour le moment.
Lloyd me demande ce que je pense de tout cela. De lui dire la vérité. Ce que j’en pense ? Ce qu’on m’oblige à en penser, plutôt. Et je ne peux pas dire la vérité à Lloyd. C’est le jeu permanent et dangereux que nous jouons, Nicholas et moi, mais nous n’avons pas le choix. Il y a simplement des moments où c’est plus difficile que d’autres. Où on a envie de lâcher prise. Je me morigène intérieurement. Je dois me comporter comme le digne fils de mon père.

— Je ne détiens pas la vérité, Lloyd, je crois que personne ne peut l’avoir dans une telle situation. Je peux seulement te dire ce que j'en pense.


Il demande de la franchise ? Allons-y.

— Mais je crois qu’ils ont raison. Je n’approuve pas tous leurs moyens, bien sûr, c’est ce qui me dérange chez eux, mais ils ont raison d’agir comme ils le font. Je crois que le monde sorcier est trop longtemps resté plongé dans une sorte d’inertie qui ne lui a pas fait beaucoup de bien, et il est temps que cela change…ils ramènent les vraies valeurs au centre de l’attention, le pouvoir, la puissance…le respect de ceux qui les ont.

Je n’en sais pas beaucoup sur Lloyd, mais assez pour être au courant du fait que les Serpentards s’en prennent régulièrement à lui. Plus précisément, j’ai eu droit aux récits de première main de ceux-là mêmes qui l’embêtent et qui constituent une bonne partie de mes fréquentations. Ils ne se privent pas pour lui en faire baver et cela m’écoeure parfois. Toute une bande contre un seul…beau sens du courage. Mais du coup, parler de pouvoir et de respect face à Lloyd doit toucher quelque chose en lui. Je l’espère du moins. Si je peux arriver à le convaincre de basculer pour de bon dans le camp du Seigneur des Ténèbres…je gagnerais un répit et mon père me laisserait tranquille un moment. Je le souhaite.
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"Come to the dark side, we have cookies" [PV Lloyd] Empty Re: "Come to the dark side, we have cookies" [PV Lloyd]

Message  Lloyd U. Turpin Sam 31 Mai - 11:36

J’écoute Liam avec attention, m’accrochant à chacun de ses mots comme à une bouée, dans l’espoir d’y saisir la clé qui me délivrera de mes tourments. Il parle de changement et de « vraies valeurs », autant de concepts qui me font peur. Le changement se fait toujours au détriment de beaucoup de choses que j’apprécie. J’ai perdu ma liberté et mon innocence dans les changements. Quand ma mère m’a expliqué que je pouvais faire de la magie, qu’à présent tout allait changer, j’ai dû arrêter de me rendre à l’école tous les matins. J’ai perdu mes amis et le peu de normalité qu’il y avait dans ma vie. Je me suis retrouvé à la merci de mon père, dur et cinglant comme jamais.

Pouvoir, puissance et respect. J’ai jamais connu ça, moi. Je suis celui qui s’incline, pas celui que l’on admire pour sa magie, son charisme ou que sais-je d’autre. Je mange la poussière sous les pieds des autres. Je ne suis qu’un bon à rien de Poufsouffle, un abruti invisible. Mais il y en a assez, je ne veux plus courber l’échine ! Cette guerre est peut être pour moi l’occasion de prouver ma valeur, après tout…
Je perds mes moyens dès que je me sens observé, jugé, mais je reste un sorcier ! Après tout j’ai obtenu de bons résultats à mes B.U.S.E. et les profs me croient en moi, je l’ai déjà entendu de leur bouche. Je ne suis pas non plus un raté complet ! Je voudrais croire davantage en moi, je sais que cela contribuerait déjà grandement à gagner la considération des autres. Mais c’est un cercle vicieux, je ne peux voir de moi que ce que je vois dans le regard des autres. Tant que je verrais un imbécile, un clown incapable, je ne pourrais pas progresser.

Potter, Lupin, Dorcas et les autres Gryffondor dont je suis proche ont l’air de m’apprécier, certes. Mais je ne suis pas pour autant complètement intégré à leur groupe. On plaisante, on s’amuse… mais je ne reste que le petit Poufsouffle qui court derrière les grands, ceux que tout le monde admire. En même temps, comment exister dans l’aura de James ? Ce n’est pas chose facile. Pareil pour Sirius Black, bien que nous ne nous parlions qu’à peine. Et pour Dorcas… Si seulement je pouvais être autre chose que le minable qu’elle vient secourir ! Je ne peux pas décemment imaginer gagner son respect dans ces conditions. Je ne leur arrive pas à la cheville, à aucun d’entre eux. Et ils le savent, me le font sentir même si ce n’est pas leur intention. Ou peut être que cela l’est, et que ça les réjouit. Comment savoir…
Les Serpentard eux ont au moins le mérite d’être franches. Ils ne m’aiment pas et savent le faire sentir, ça oui. L’avantage est de ne pas me réserver trop de surprises, je sais à quoi m’attendre en les côtoyant. C’est un peu comme un dressage à la dure. Et à la réflexion je me rends compte que c’est un schéma qui se répète depuis l’enfance. A croire que c’est peut être finalement moi qui cherche à être un martyr. Entre mon père et ses coups de ceinture ou mes voisins les serpents, j’ai eu de quoi m’endurcir. Au final c’est peut être eux qui me ressemblent le plus…

« Je veux le respect, la considération. Je vais relever la tête et me ranger du côté de ceux qui ont le plus à m’apporter. Les Mangemorts. »

J’ai d’abord l’impression d’avoir parlé trop vite, de m’être exprimé avec les mots d’un autre. Quelqu’un de plus audacieux que moi. Mais il s’agit bien de ma voix. Et de ma décision. Car oui, cette décision me semble évidente maintenant que je l’ai exprimée haut et fort. J’ai envie de l’asséner avec plus de conviction, de hargne encore… Je me reprends juste à temps. Ne nous emballons pas !
Savoir ce que je veux est une impression plutôt inhabituelle pour moi.

« Ca à l’air complètement masochiste dit de cette manière. Me jeter directement dans la gueule du loup, dans le repère de tout ceux qui se gaussent de moi. Je sais… Mais c’est justement ça qui est génial, c’est leur assurance que je recherche, leur talent que je désire avant tout. Je veux apprendre à leurs côtés. »

Une petite voix murmure dans ma tête « Ils tuent des moldus Lloyd » « Qu’ils tuent mon père le premier, qu’il paye » « Ils torturent des gens, sont impitoyables ! Tu n’es pas comme eux » « Alors je le deviendrai ».
J’ai l’impression d’être testé par mon inconscient. Mais qu’il se taise et disparaisse, je ne reviendrais pas en arrière. Je vais devenir moi-même n’en déplaise à ma conscience.
Lloyd U. Turpin
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